
Le ministère en charge de la Santé, en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), a lancé officiellement, le vendredi 17 octobre à Sokodé, une campagne de prise en charge chirurgicale gratuite des fistules obstétricales (FO).
Démarrée le lundi 13 octobre, cette campagne se déroule au CHR-Sokodé, la structure hospitalière qui abrite le centre national de référence de prise en charge des fistules. Elle permettra non seulement de réparer les cas de FO jusqu’au 22 octobre, mais aussi de sensibiliser les communautés, de renforcer les capacités du personnel soignant et de promouvoir le respect des droits des femmes en matière de santé.
La FO est la constitution d’une communication anormale entre la vessie et le vagin ou entre la vessie et le rectum chez la femme après l’accouchement, ce qui engendre des pertes d’urine.
Le secrétaire général du ministère en charge de la Santé, Wotobé Kokou a souligné que la lutte pour l’élimination des FO est l’une des priorités du gouvernement. Il a précisé que cette maladie est l’une des plus graves conséquences d’un accouchement difficile et prolongé sans assistance médicale adéquate. « Elle prive des milliers de femmes de leur dignité, les expose à la douleur, à l’exclusion, et compromet leur bien-être. Chaque femme touchée est une mère, une épouse, une sœur dont la vie est brisée par une pathologie évitable et curable », a-t-il confié.
Convaincu que la meilleure stratégie de lutte passe par la prévention de la pathologie, la représentante-résidente de l’UNFPA au Togo, Elise Kakam appelle à une meilleure organisation à la base pour l’identification précoce des complications de la grossesse puis leur transfert vers les centres de santé. Elle exhorte aussi à la promotion des systèmes d’entraide mutuelle, en ce moment où, à l’en croire, ces formes de solidarité traditionnelle qui constituaient dans le passé une valeur pour les africains, tendent à disparaître. Mme Kakam a réitéré la disponibilité de l’UNFPA à poursuivre son appui aux initiatives gouvernementales visant l’amélioration de la santé maternelle au Togo.
Le secrétaire général du Conseil de la région Centrale, Bassowa Bama Kafessina, représentant le préfet de Tchaoudjo, et le directeur régional de la Santé, Dr N’Djao Akawulu ont appelé tous à relayer l’information et à encourager les femmes concernées à se faire traiter. Pour eux, aucune femme ne doit souffrir alors que la guérison est possible.
Le lancement de cette campagne est marqué par un sketch de sensibilisation et des témoignages émouvants des femmes guéries des FO. La cérémonie a pris fin par la visite des femmes opérées qui ont reçu des kits de prise en charge.
Les femmes malades se réjouissent de ces opérations qui leur permettent de recouvrer leur dignité. « C’est depuis trois ans que je vis avec cette maladie qui m’empêchait de rester parmi les gens à cause des pertes d’urine », témoigne une bénéficiaire de cette intervention chirurgicale.
ATOP/JAE/MEK/FD