Fluidité routière en Afrique de l’Ouest : Les points focaux de l’AOCTAH formés sur l’outil « Free Trade »

Les participants à l'atelier

L’Association Ouest-Africaine pour le Commerce Transfrontalier des produits Alimentaires, Agro-sylvo-pastoraux et Halieutiques (AOCTAH), a bouclé le mercredi 15 octobre 2025 à Lomé, un atelier régional de formation de ses points focaux sur l’application digitale Free Trade.

Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du Programme de commerce agricole de la CEDEAO.

Développée dans la continuité du mécanisme de fluidité routière de (Association Ouest africaine pour le commerce transfrontalier des produits alimentaires, agro-sylvo-pastoraux et halieutiques (AOCTAH), cette application et son interface web visent à digitaliser et à dynamiser la résolution en temps réel des entraves au commerce dans la région.

Six pays, reconnus pour l’intensité et l’efficacité de leur fluidité routière, prennent part à cette première phase : Bénin, Ghana, Côte d’Ivoire, Guinée-Conakry, Togo.

Selon Motchosso Matitoma (Secrétaire général de l’AOCTAH), la plateforme « Free Trade » a été développée avec l’appui technique et financier de l’Alliance pour une révolution verte en Afrique (AGRA).

Elle se positionne comme un instrument essentiel pour lever les barrières non tarifaires, accélérer l’intégration économique régionale et garantir un environnement commercial plus juste et plus transparent pour tous les acteurs en Afrique de l’Ouest.

« La plateforme n’est pas une innovation isolée, mais l’amélioration d’un mécanisme existant de suivi et de résolution des entraves commerciales, s’appuyant sur la base juridique du Schéma de libéralisation de la CEDEAO et les principes de la Zone de Libre-échange continentale Africaine (ZLECAF) », a expliqué le secrétaire général de l’AOCTAH.

« Free Trade, c’est l’outil qui fait suite au mécanisme de la fluidité routière. Nous ne faisons qu’améliorer le mécanisme qui existe déjà au niveau de la région… Parce qu’une des difficultés du commerce aujourd’hui, c’est les barrières non tarifaires, c’est les paiements illicites, et au-delà de cela, c’est comment on arrive à documenter les entraves à ce commerce », a-t-il ajouté.

Une meilleure coordination régionale

L’innovation majeure de « Free Trade » réside dans sa capacité à permettre la dénonciation et la résolution en temps réel des pratiques illicites comme les « raquettes » ou autres entraves. Contrairement aux plateformes antérieures où les acteurs déposaient leurs problèmes sans certitude de solution, « Free Trade » assure un suivi actif.

De plus, la plateforme s’intègre dans une architecture régionale et continentale structurée. Toute entrave signalée de manière récurrente est automatiquement rapportée au MAOC (Mécanisme Africain d’Observation du Commerce), l’outil structurel de la région, et connaît une connexion avec l’outil continental de rapportage des entraves de la ZLECAF, en lien avec l’Union Africaine.

Le secrétaire général a souligné qu’avec l’outil, on a une visibilité claire de ce qui se passe sur les corridors, aux frontières et dans les pays, à l’intention de tous les acteurs : commerçants, transporteurs, transitaires, et forces de l’ordre et de sécurité.

L’objectif est de fournir aux États des données fiables pour prendre des « dispositions idoines au regard des difficultés que rencontrent les femmes et les jeunes dans le commerce transfrontalier ».

L’interface web de la plateforme, accessible à tous, présente un tableau de bord retraçant les entraves, leur résolution, et les statistiques détaillées, y compris le nombre de femmes, de jeunes et de personnes vivant avec un handicap impliqué, afin d’orienter les décisions des pouvoirs publics.

Rappelons que l’AOCTAH est une association régionale créée en 2019 à Lomé, avec l’appui technique de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et du Comité permanent inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS).

Sa mise en place fait suite au constat de l’absence d’une entité capable de résoudre les défis du commerce transfrontalier dans la région du Sahel et de l’Afrique de l’Ouest.

Son objet est d’initier, de conduire et de gérer des actions pour le commerce transfrontalier des produits alimentaires, agro-sylvo-pastoraux et halieutiques. FIN

Ambroisine MEMEDE