A Aného, localité située à environ 45 km à l’est de Lomé, une bâtisse afro-brésilienne datant de 1905 et chargée d’histoire, fera peau neuve pour devenir : le ‘Musée des Trônes et des Divinités Noires’.
Ce projet d’envergure initié par une association locale, portée Me Edouard-Robert Aquereburu, a été présenté le jeudi 18 septembre 2025 lors d’une conférence de presse. Il bénéficie du soutien de la Commune des Lacs 1, mais aussi de l’ambassade de France et de la délégation de l’Union européenne au Togo.
Ce musée vise à faire d’Aného, un pôle touristique et culturel incontournable en Afrique de l’Ouest valorisant à la fois le patrimoine, la création contemporaine et la jeunesse du territoire.
« Le musée sera conçu comme un lieu vivant, combinant patrimoine ancien et création contemporaine », a précisé Me Édouard-Robert Aquereburu.
Le chantier avance grâce à l’implication des communautés locales, des artistes, des associations et des gardiens des traditions. Un conseil des sages a été mis en place pour « intégrer la voix des Trônes et des Couvents dans la conception du musée ».
Au cœur de ce musée, sera planté un jardin botanique pour raconter l’histoire à travers le patrimoine vivant. Une annexe sera également construite pour accueillir les espaces de résidence et les ateliers.
« Nous sommes très heureux de pouvoir travailler à Aného, qui est un territoire vivant, avec beaucoup d’énergie, beaucoup d’initiatives. Et c’est ce qui fait aussi le dynamisme de la relation franco-togolaise, c’est le dynamisme des relations de territoire à territoire », a souligné Augustin Favereau, ambassadeur de France au Togo.
Le projet, selon Jean-Luc Martinez (ambassadeur pour la Coopération internationale dans le domaine du Patrimoine) vise trois grands objectifs : renforcer les industries culturelles et créatives au Togo, sources d’éducation, de valeurs et d’emplois ; valoriser un patrimoine exceptionnel, matériel et immatériel, que possède la région du Golfe de Guinée et consolider une coopération humaine et locale entre Européens, Africains et Togolais, en s’appuyant sur l’énergie et le dynamisme d’Aného.
Dans cette ville, cohabitent pacifiquement trois trônes : Glidji (installé depuis 1663), Nlessi (installé en 1666), et Lolan (installé en 1821). Le musée des Trônes et des Divinités Noires vient donner voix à ce patrimoine immatériel vivant, puissant et unique.
Sa construction suit une logique patrimoniale (la structure et l’apparence d’origine sont conservées), une logique environnementale (optimisation énergétique et matériaux naturels sont au cœur du projet), et une logique économique (réutilisation de matériaux et indépendance du réseau électrique). FIN
Bernadette AYIBE
