
Une cinquantaine de personnes usagères de drogues (PUD) ont été sensibilisées mercredi 3 septembre 2025 sur la réduction des risques d’overdose, dans deux ghettos du grand Lomé par l’ONG Espoir Vie Togo (EVT).
Cette action vise à marquer la journée internationale de sensibilisation aux overdoses, célébrée le 31 août de chaque année, et placée cette année sous le thème : « Une grande famille, animée par l’espoir ».
Pendant trois jours, les représentants du CEPIAK et de l’ONG EVT vont parcourir 6 ghettos du Grand Lomé pour toucher une cible d’au moins 150 usagers de drogues notamment, des opiacés.
Selon Dr Bawi Gnargonna (Médecin, chargée des activités médicales communautaires au centre de prise en charge des addictions de Kodjoviakopé, CEPIAK), l’overdose aux opiacés peut entraîner la mort.
« Les opiacés sont un type de drogue spécifique dans lequel on retrouve l’héroïne, qui est souvent consommée ici. Les overdoses liées aux autres substances ne sont pas aussi mortelles que celles liées aux opiacés. Et c’est la raison pour laquelle nous avons focalisé l’attention sur les opiacés. Il faut toutefois noter que l’abus de toute substance peut être mortel… », a expliqué Dr Bawi.
« Nous avons donc entretenu les PUD sur les overdoses, les signes qui permettent de reconnaître une overdose, comment secourir celui ou celle qui fait une overdose, et comment eux-mêmes peuvent éviter d’en faire. Nous avons aussi mis l’accent sur la prévention et les centres de prise en charge », a expliqué Dr Bawi Gnargonna.

Selon la spécialiste, pour éviter les overdoses, il est important de bien connaître la substance que l’on consomme, connaître ses propres limites pour ne pas les dépasser. Espacer la consommation permet également d’éviter les overdoses.
« Il est tout aussi important de rester en communauté pour qu’en cas de malaise, on puisse être secouru. S’hydrater fait également partie des précautions. En cas d’overdose, il faut amener la personne au centre de santé », a-t-elle dit.
La représentante du Programme national de lutte contre le Sida, les hépatites virales et les infections sexuellement transmissibles a salué l’initiative, qui permet aux PUD, de disposer d’utiles informations.
« Les discussions ont été fructueuses et nous avons également appris de la cible. Nous avons par exemple constaté que notre cible dispose de beaucoup d’informations par rapport aux dangers liés à l’utilisation de l’héroïne. Par ailleurs, il y a des initiatives que les PUD prennent de façon traditionnelle pour s’en sortir… et l’information que nous leur avons apportée vient renforcer leurs connaissances. Ils ont aussi appris qu’il y a aujourd’hui 4 centres de prise en charge gratuite, où ils peuvent se rendre au besoin », a dit Mme Constance Akpamora.
Notons qu’outre le ghetto de Kodomè, d’autres ghettos seront parcourus par Espoir Vie Togo pour la même action : sensibiliser, apporter l’information, recueillir les avis et doléances de la cible, dans le cadre de leur projet de Réduction de risques au niveau des personnes usagères de drogues.
Pour Selom Agbomadji (chargé de projet à l’ONG Espoir Vie Togo), ce projet vient offrir les services de soins pour ces communautés et aussi, les accompagner à travers un plaidoyer pour la création d’un environnement favorable, un volet sur lequel intervient spécifiquement l’ONG Espoir Vie Togo.
« Les personnes usagères de drogues font partie intégrante de notre communauté, mais les questions de droits humains ne sont pas toujours respectées, surtout en ce qui concerne l’offre de soins, ce que ce projet vient corriger. Nous aurons sur les trois jours que va durer cette activité, à parcourir 6 ghettos, dont Katanga, Gbossimé, Bè, Kodjoviakopé. Au moins 150 personnes usagères de drogues seront atteintes par nos actions », a-t-il expliqué. FIN
Ambroisine MEMEDE