Riposte nationale au Vih/Sida en 2024 : Des avancées, des points à améliorer

Pr Vicent Pitché

Les rapports de 2024 sur la riposte nationale au Vih et sida, indiquent que le Togo a connu beaucoup d’avancées dans la lutte, mais des faiblesses persistent. Les documents (qui ont fait l’objet de validation) révèlent qu’au total, 92% des populations cibles connaissent leur statut sérologique à la fin de l’année 2024. La totalité des personnes testées « positifs » étaient sous traitement par les médicaments antirétroviraux, et 85% d’entre elles avaient une charge virale indétectable.

Selon le coordonnateur du Secrétariat permanent du Conseil national de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles (SP/CNLS-IST), nous connaissons nos forces, que nous devons continuer à consolider.

« Au niveau programmatique, les offres de service de prévention ont permis de toucher toutes les populations cibles de notre riposte nationale avec des niveaux de performances variables. En 2024, 594.329 personnes ont été dépistées au Vih et plus de 6 millions de préservatifs ont été distribués ».

« Les bonnes performances en matière de prise en charge de la co-infection TB/Vih sont maintenues : plus de 99% de tuberculeux sont dépistés et mis sous traitement antituberculeux et ARV, avec un taux de décès stable autour de 12% que nous devons améliorer », a dit le coordonnateur du SP/CNLS-IST.

Il a souligné que les indicateurs se sont également améliorés dans le domaine de la lutte contre la discrimination et la stigmatisation, et une remarquable performance également au niveau du système de suivi évaluation, malgré le fait qu’il soit encore perfectible sur certains aspects.

Ces performances ne couvrent toutefois pas les insuffisances liées à la réponse nationale, a-t-il déploré.

Trois faiblesses majeures identifiées

Le coordonnateur du SP/CNLS-IST a souligné qu’en matière de prévention de la transmission du Vih de la mère à l’enfant (PTME), les performances restent encore en dessous des objectifs nationaux, avec un défi majeur au niveau de la triple élimination du Vih, de la syphilis et de l’hépatite virale B.

Il a souligné que nous avons également des insuffisances dans la prise en charge des enfants, le taux de couverture thérapeutique étant de 69% contre 93% chez l’adulte.

« Le Programme national de lutte contre le sida (PNLS) élabore un nouveau plan, qui sera plus smart et plus impactant pour venir à bout de cette injustice évitable, que subissent nos enfants », a dit Pr Pitché, déplorant surtout la forte dépendance par rapport aux sources internationales de financement ; ce qui pourrait affecter la pérennité de notre réponse.

Notons que, dans le cadre de la recevabilité, le SP/CNLS-IST produit chaque année, un rapport annuel sur les activités programmatiques et financières de la riposte nationale au VIH et Sida dans le pays. Ce rapport rend compte des progrès réalisés dans la perspective de l’atteinte des objectifs nationaux que s’est fixé le pays. FIN

Ambroisine MEMEDE