
Paul Biya, 92 ans et au pouvoir depuis près de 43 ans, a fixé vendredi par décret la présidentielle camerounaise au 12 octobre sans confirmer ni infirmer s’il briguera un septième septennat, alors que deux ministres ont quitté son camp pour se présenter.
Les électeurs sont attendus aux urnes de 8h à 18h précise le décret présidentiel.
Candidat naturel du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) dont il est le président, le chef de l’État n’a pas dévoilé ses intentions électorales.
Des voix demandent au chef de l’État, qui dirige ce pays d’Afrique centrale d’une main de fer depuis 43 ans, de céder la main, tandis que d’autres réaffirment leur soutien à Paul Biya
Le camp Biya a récemment connu plusieurs défections dans ses rangs : Issa Tchiroma Bakary, ministre chargé de l’Emploi et de la Formation professionnelle, a quitté le gouvernement avant de se déclarer candidat à la présidentielle dans la foulée sous la bannière de son parti, le FSNC.
Un ministre d’État, Bello Bouba Maïgari, ancien Premier ministre, a déclaré à son tour sa candidature. Responsable de l’UNDP, un parti allié à M. Biya, il faisait figure d’allié historique depuis près de 30 ans.
Début juillet, le secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, a convoqué à tour de rôle les élus et ministres de chacune des dix régions pour mener des concertations avec les soutiens du pouvoir.
Vendredi, Cameroon Tribune titrait: « Majorité présidentielle ANDP et MDR toujours fidèles ». Selon ce quotidien gouvernemental, ces partis « ont exprimé leur volonté de continuer à accompagner le président Paul Biya lors de la prochaine élection présidentielle ».
Le journal a dû concilier deux interviews contradictoires données cette semaine à RFI : le ministre René Emmanuel Sadi, parlant au nom du gouvernement, a déclaré que le président Biya pourrait ne pas être candidat, tandis que Jacques Fame Ndongo, s’exprimant pour le RDPC, a assuré que sa candidature était certaine à 100%.
Maurice Kamto, plus farouche opposant à Paul Biya, arrivé deuxième lors de la présidentielle de 2018 et Cabral Libii, figure importante de l’opposition sont déjà en course pour la présidentielle.
Les candidats ont jusqu’au 21 juillet pour déclarer leur candidature à cette élection.
Source : Afp