
Des mandats d’arrêt ont été lancés contre les membres du « Mouvement du 6 Juin (M66) », qui ont déclenché les manifestations ayant secoué des quartiers de Lomé les 6, 26, 27 et 28 juin, ont annoncé les autorités togolaises lors d’une conférence de presse ce lundi à Lomé.
Les membres de ce mouvement sont pour la plupart des blogueurs et des artistes vivant à l’extérieur.
Quatre ministres étaient face aux professionnels des médias, dans un grand hôtel de Lomé.
« Soyez rassurés, les enquêtes se poursuivent. Il y a des mandats d’arrêt qui ont été lancés. Certaines catégories de personnes sont déjà en difficulté avec la justice, car il y avait des mandats d’arrêt contre eux. Dans aucun pays au monde, on ne peut appeler à tuer à visage découvert et on va laisser faire », a précisé le colonel Calixte Madjoulba, ministre de la sécurité.
« Les pays où ces gens-là résident sont appelés à collaborer. Quand on lance un mandat d’arrêt international, il doit y avoir une suite et soyez rassurés que nous irons jusqu’au bout. Quel que soit là où ils résident, on ira les chercher », a-t-il martelé.
Des séquences des interventions de ces blogueurs et des artistes sur les réseaux sociaux ont été reprises sur un petit écran lors de cette conférence de presse.
Selon le ministre de l’administration territoriale, ces manifestations « résultent de la pure manipulation ».
« Cela relève globalement des tentatives de déstabilisation de la sous-région. C’est du terrorisme quand on invite des gens à la violence gratuite », a affirmé le colonel Hodabalo Awaté.
Les membres du « Mouvement du 6 Juin (M66) » ont appelé à d’autres manifestations le 16 et 17 juillet.
« Nous sommes dans un Etat de droit et le respect de la loi n’est pas une option. La loi s’impose à tous. Le gouvernement togolais veillera par tous les moyens pour que l’ordre public règne », a averti le ministre de la sécurité.
« Les manifestations non déclarées, les actes de vandalisme, les appels au désordre », a précisé le ministre de l’administration territoriale, «ne peuvent en aucun cas être considérés comme des formes acceptables d’expression démocratiques ».
« Quant aux jeunes et aux autres concitoyens qui sont tombés dans le piège, je crois qu’il n’est pas trop tard. Il faut se ressaisir et éviter à l’avenir de se laisser manipuler par les réseaux sociaux », a-t-il prodigué.
Rappelons que la veille, le gouvernement avait déjà mis en garde contre des manifestations « illégales » et « irrégulières ».
Des Osc et ODDH ont dénoncé une « répression sauvage, brutale, et meurtrière ». Elles avaient annoncé un bilan de sept morts (corps repêchés dans des Lagunes et le 4è Lac).
Le gouvernement togolais de son côté a réagi et dénoncé « des tentatives de récupérations malheureuses » suite à « la découverte et le repêchage de corps ».
« Les résultats des analyses médico-légales (…) ont révélé que ces décès sont survenus par suite de noyade », a démenti le gouvernement dans un communiqué.
Dimanche soir, le procureur de la République Talaka Mawama a fait état de cinq corps repêchés : quatre par noyade dont deux survenus avant le début des manifestations. Les corps étaient dans un état de décomposition, selon les médecins spécialistes. Le cinquième corps n’a pas été examiné, les parents ayant refusé.
Le Parquet a annoncé une « enquête judiciaire ouverte contre X » avec pour objectif « d’élucider davantage les circonstances et les causes exactes de la mort ainsi survenue », a précisé M. Mawama. FIN
Junior AUREL