
« Pas question de reporter les élections municipales du 17 juillet », a martelé ce lundi Me Tchassona Traoré Mouhamed, président du Cadre permanent de concertation (CPC).
C’était à l’occasion de la 22ème réunion dudit cadre, en président du Colonel Hodabalo Awaté, ministre de l’administration territoriale, également commissaire du gouvernement et rapporteur au CPC.
Deux points ont marqué cette rencontre : les dernières manifestations lancées sur les réseaux sociaux qui ont secoué certains quartiers de Lomé et le point sur le processus électoral en vue des municipales du 17 juillet. Les partis politiques ayant pris part à la séance de ce lundi du CPC ont, à l’unanimité, rejeté le report des élections municipales du 17 juillet, sollicité par certains partis politiques de l’opposition.

« Ceux qui sollicitent le report étaient dans ce même CPC, ils étaient là quand on a arrêté le calendrier électoral, ils étaient là quand on a tout négocié (…). Est-ce qu’ils ont pensé à d’autres partis politiques qui ont déjà enclenché des dépenses ? Est-ce qu’ils sont prêts à les rembourser ? Etant donné que le processus est engagé, on ne peut pas modifier les règles du jeu en plein match », a martelé Me Tchassona Traoré Mouhamed.
Certains partis politiques dont l’Alliance nationale pour le changement (ANC), les Forces démocratiques pour la République’ (FDR) et la Dynamique de la Majorité Populaire (DMP, regroupement de partis politiques de l’opposition et de la société civile) demandent le report des élections, suite aux manifestations des 26, 27 et 28 juin.
L’ANC et les FDR « condamnent avec la plus grande fermeté, la répression sauvage exercée par les forces de défense et de sécurité » et demandent l’ouverture d’une « enquête internationale indépendante ».
Les manifestations ont été lancées sur les réseaux sociaux par des bloggeurs et influenceurs. La veille, le gouvernement avait déjà mis en garde contre des manifestations « illégales » et « irrégulières ». Des Osc et ODDH avaient annoncé un bilan de sept morts (corps repêchés dans des Lagunes et le 4è Lac).
Le gouvernement togolais de son côté a réagi et dénoncé « des tentatives de récupérations malheureuses » suite à « la découverte et le repêchage de corps ».

« Les résultats des analyses médico-légales (…) ont révélé que ces décès sont survenus par suite de noyade », a démenti le gouvernement dans un communiqué.
Dimanche soir, le procureur de la République Talaka Mawama a fait état de cinq corps repêchés : quatre par noyade dont deux survenus avant le début des manifestations. Les corps étaient dans un état de décomposition, selon les médecins spécialistes. Le cinquième corps n’a pas été examiné, les parents ayant refusé.
« Sur l’ensemble de ces corps découverts, une enquête judiciaire a déjà été ouverte contre X et elle est en cours. Et cette enquête a pour objectif d’élucider davantage les circonstances et les causes exactes de la mort ainsi survenue », a précisé M. Mawama.
Par ailleurs, le procureur a dénoncé « la mise à feu d’objets divers et des actes de dégradation de biens et de menaces destinées à empêcher les paisibles citoyens de vaquer librement à leurs activités quotidiennes », lors des manifestations des 26, 27 et 28 juin. Notons que ces blogueurs et influenceurs ont encore annoncé d’autres manifestations pour les 16 et 17 juillet. FIN
Edem Etonam EKUE