Environnement/Restauration des terres : 39 projets innovants reçoivent 395.000 dollars (CNULCD)

© FAO Giulio Napolitano, lutte contre la désertification au Niger

La Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) a récompensé 39 projets de restauration des terres. Issus de 22 pays, ces projets ont été retenus pour leur contribution à la lutte contre la désertification et à la restauration des terres dégradées. Au total 395.000 dollars seront octroyés aux 39 lauréats.

Cette initiative phare de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) s’inscrit dans le cadre du premier programme de petites subventions de l’initiative mondiale pour les terres du G20 (GLI).

Les lauréats ont été félicités pour leurs initiatives communautaires innovantes mardi, lors d’un événement suivi en direct depuis Bonn (en Allemagne). Ils recevront entre 5.000 et 15.000 dollars américains pour financer des initiatives locales visant à stimuler les économies locales, à améliorer la sécurité alimentaire et hydrique et à renforcer la résilience des écosystèmes.

Selon les responsables du CNULCD, plus de 650 organisations de plus de 100 pays ont postulé. Les projets lauréats ont été sélectionnés pour leur innovation, leur impact et leur durabilité.

Notons que le Programme de petites subventions est un outil important pour atteindre la mission du G20 GLI : réduire de 50 % la dégradation des terres d’ici 2040. Au total, 673 candidatures provenant de 100 pays ont postulé.

« Nous sommes conscients que ces chiffres importants ne peuvent être atteints par de petites initiatives à elles seules. Pourtant, nous pensons qu’il est important que des dizaines de milliers de petits acteurs engagés dans la restauration des terres à travers le monde soient soutenus, promus et reconnus », a déclaré le Dr Muralee Thummarukudy (directrice de l’Initiative foncière mondiale du G20), lors de la cérémonie de remise des prix.

Rendre visibles, les initiatives innovantes

Une priorité particulière a été accordée aux organisations accréditées auprès de la CNULCD et aux projets d’autonomisation des peuples autochtones, des jeunes, des femmes et des personnes âgées. Le programme a été créé en 2024 pour soutenir les organisations communautaires à but non lucratif du monde entier.

« Lorsque nous mettons en œuvre ces programmes de petites subventions, l’important n’est pas seulement la subvention. Il s’agit du réseau que nous créons et de la visibilité qu’il offre, tant pour ceux qui en font partie que pour ceux qui, à l’extérieur, peuvent bénéficier de leurs connaissances et de leur expérience », a ajouté Dr Thummarukudy.

Précisons que trois des projets les plus performants ont été présentés lors de la Conférence des Parties à la CNULCD, qui s’est tenue à Riyad, en Arabie saoudite, en décembre 2024, afin de mettre en évidence leur potentiel de déploiement et de réplication dans différentes régions. Les lauréats seront également présentés lors d’événements de haut niveau à venir.

Le G20 GLI s’engage de façon inclusive, continue, et étudie de futures possibilités de collaboration pour les candidats non sélectionnés lors de cette session.

Soulignant que « ce n’est qu’un début, qu’il s’agira d’un processus annuel et que la prochaine cohorte est sur le point de démarrer », Dr Thummarukudy a invité les organisations communautaires engagées dans la restauration des terres à postuler pour rejoindre le réseau, car leurs efforts, qu’ils soient de grande ou de petite envergure, sont importants.

Le deuxième appel à candidatures sera ouvert en 2025, avec un financement accru et un soutien accru aux efforts de restauration locaux dans le monde entier.

« En soutenant directement la société civile et les acteurs locaux, ces subventions vont générer des progrès mesurables dans les priorités mondiales de restauration, telles que l’amélioration de la fertilité des sols, la régénération des forêts, l’agriculture durable, l’agro-écologie et l’adaptation écosystémique. Au-delà de la réhabilitation des terres, les projets améliorent les moyens de subsistance, renforcent la résilience climatique des communautés et encouragent l’entreprise sociale et l’éco-entrepreneuriat », indique un communiqué du CNULCD rendu public ce mardi.

Le texte souligne que les initiatives de restauration innovantes menées par les communautés sont essentielles à la création d’emplois verts, en particulier pour les jeunes et les femmes. Les subventions offrent un soutien pouvant transformer la restauration en catalyseur d’opportunités économiques et de gestion environnementale durable.

Quelques bénéficiaires sélectionnés en 2024 :

La Fondation Legacy of War (Rwanda) restaurera six hectares de sols dégradés tout en autonomisant 90 femmes propriétaires de fermes coopératives entièrement biologiques. En intégrant des méthodes agricoles respectueuses du climat et artisanales, le projet vise à améliorer la fertilité des sols et la résilience agricole des communautés rurales post-conflit.

La Fondation Up2Green (Inde) restaure les mangroves et les berges des rivières du Tamil Nadu. Le projet prévoit le reboisement de 60 hectares et la plantation de 15 000 arbres fruitiers, l’amélioration de la biodiversité, le renforcement de la résilience côtière pour la prévention des inondations et la formation des communautés locales aux pratiques agroforestières durables.

Sustainability and Environmental Studies Endeavor (Népal) œuvre au rétablissement de l’équilibre écologique le long du mythique sentier Nagaraj. En revitalisant les fermes, les zones humides et les forêts dégradées grâce à des solutions fondées sur la nature, le projet promeut une agriculture respectueuse de la nature et des approches de conservation conviviales.

Rappelons que l’Initiative mondiale pour la terre du G20 a été lancée en 2020 sous la présidence saoudienne du G20. Hébergée par la CNULCD, son ambition est de réduire de 50 % la dégradation des terres d’ici 2040.

En mettant en avant la restauration des terres, en responsabilisant la société civile, en mobilisant le secteur privé et en renforçant les capacités, l’Initiative mondiale pour la terre du G20 favorise la restauration à grande échelle et dynamise une économie de la restauration. Le Programme de petites subventions est un élément clé de cette vision, permettant à la société civile de restaurer les terres dégradées et de promouvoir une gestion durable des terres à grande échelle. FIN

Ambroisine MEMEDE

Source: AgroClimatique