
Les parlementaires bouclent ce mercredi à Lomé, un séminaire de deux jours d’information et de communication axé sur la lutte contre les produits médicaux de qualité inférieure. Cette rencontre de deux jours est organisée par l’Assemblée nationale en collaboration avec la Fondation Brazzaville, leader technique de l’Initiative de Lomé, et l’État togolais représenté par le ministère de la Santé.
Les travaux ont été ouverts par Sevon-Tépé Kodjo Adédzé (Président de l’Assemblée nationale), en présence du professeur Tchin Darre, ministre de la santé et de l’hygiène publique.
Ce séminaire vise à sensibiliser les parlementaires sur les risques sanitaires liés aux faux médicaments, examiner les efforts nationaux pour contrer cette menace et explorer les opportunités offertes par l’Initiative de Lomé.
Selon Pr Tchin Darre (ministre de la santé et de l’hygiène publique), c’est une initiative qui mérite d’être soutenue car, ce séminaire offre l’occasion de plaider pour l’adoption des projets de loi en instance, visant à renforcer l’arsenal juridique national dans la lutte contre ce trafic illicite.
« Le trafic de médicaments de qualité inférieure et falsifiés représente une menace grave pour nos États, compromettant l’accès à des soins de santé de qualité, privant ainsi les populations de médicaments essentiels, sûrs et abordables. En l’absence d’un cadre juridique approprié pour la prévention et la répression des infractions liées à la contrefaçon de produits médicaux, c’est à la fois notre système sanitaire mais surtout la couverture sanitaire universelle qui sont menacés »
Pour le président de l’Assemblée nationale, les produits médicaux de qualité inférieure et falsifiés sont des poisons déguisés en remèdes, une menace pour la santé et aussi le développement économique du pays. Nous devons donner avec détermination, un visage plus humain à notre système de santé.

« Durant ces deux jours d’information et de communication, réfléchissons à bâtir un avenir où aucun enfant ne perdra sa vie à cause d’un médicament falsifié, où aucune mère ne pleurera son enfant pour des situations fatales que nous aurions pu empêcher. Ce séminaire parlementaire est un appel à l’éveil des consciences, pour que nous, législateurs, devenions les remparts contre cette injustice », a-t-il dit.
À l’occasion de cette première journée, il a aussi été question de présenter aux députés l’Initiative de Lomé, lancée en 2020, avec pour objectif majeur de renforcer les législations nationales à travers la mise en place de sanctions pénales sévères et d’adhérer aux instruments juridiques internationaux pertinents, notamment la Convention Medicrime du Conseil de l’Europe, la Convention de Palerme des Nations unies contre la criminalité transnationale organisée, et le traité instituant l’Agence Africaine du Médicament.
Les discussions ont également abordé l’état actuel de la prolifération des médicaments contrefaits au Togo, en Afrique et dans le monde, les stratégies de lutte, les progrès du Togo dans l’implémentation de solutions, ainsi que les perspectives pour le système national de régulation pharmaceutique.
Notons que les données présentées indiquent qu’un médicament sur dix dans les pays à revenus faibles est soit de qualité inférieure, soit falsifié. 70 à 90 % des médicaments consommés en Afrique subsaharienne sont importés, ce qui pourrait favoriser le trafic des médicaments falsifiés, qui souvent échappent aux contrôles frontaliers.
Foulo Basse (directeur général de la Fondation Brazzaville, a insisté sur la nécessité de renforcer la formation dans les domaines des innovations technologiques et techniques, former des pharmaciens, des médecins. Il a ajouté que la Fondation Brazzaville et l’État togolais ont décidé de lancer une chaine universitaire à la Sorbonne pour former les jeunes Africains et les accompagner dans les recherches scientifiques au niveau doctoral.
Plusieurs idées ont été évoquées, dont une évaluation des capacités nationales de production pharmaceutique, du potentiel de la pharmacopée traditionnelle pour répondre aux besoins, etc. FIN
Ambroisine MEMEDE