
Après les attaques américaines contre trois sites nucléaires iraniens dans la nuit de samedi à dimanche, une grande partie de la communauté internationale appelle à une désescalade.
Une escalade claire du conflit. Les Etats-Unis ont bombardé dans la nuit de samedi à dimanche trois sites névralgiques du programme nucléaire iranien. Pour l’Iran, avec ces frappes, les Etats-Unis ont «fait exploser» la diplomatie.
«Les événements de ce matin sont scandaleux et auront des conséquences éternelles», a averti le ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, dénonçant le «comportement extrêmement dangereux, anarchique et criminel» des Etats-Unis.
«L’Iran se réserve toutes les options pour défendre sa souveraineté, ses intérêts et son peuple», a-t-il ajouté. Libération compile les différentes réactions internationales.
Ceux qui condamnent fermement : Houthis, Hamas, Moscou… les alliés de l’Iran
Les rebelles houthis du Yemen ont dit considérer les frappes américaines comme «une déclaration de guerre» contre le peuple iranien ajoutant être prêts «à cibler les navires et les bâtiments américains en mer Rouge».
Le mouvement islamiste palestinien Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a condamné dimanche l’«agression criminelle» des Etats-Unis contre son allié iranien, dénonçant également une «dangereuse escalade».
La Russie a fermement condamné dimanche les frappes américaines dénonçant des bombardements «irresponsables» contre son principal allié au Moyen-Orient. «La décision irresponsable de mener des frappes de missiles et de bombes sur le territoire d’un Etat souverain, quels que soient les arguments avancés, viole de manière flagrante le droit international», a déclaré la diplomatie russe dans un communiqué.
Ceux qui désapprouvent : ONU, Cuba, Pakistan, Oman, la Chine…
La plupart des pays se disent hostiles à cette attaque. «C’est une dangereuse escalade dans une région déjà sur la corde raide – et une menace directe à la paix et à la sécurité dans le monde», a estimé le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres.
Du Venezuela au Pakistan en passant par Cuba, c’est un concert de désapprobations plus ou moins virulentes. «L’État du Qatar regrette la détérioration de la situation suite au bombardement des installations nucléaires iraniennes» et il met en garde contre des «conséquences catastrophiques».
Le ministère chinois des Affaires étrangères a affirmé dimanche que Pékin «condamnait fermement» les frappes américaines sur les installations nucléaires en Iran, ajoutant qu’elles «conduisaient à une escalade des tensions au Moyen-Orient». «La Chine appelle toutes les parties impliquées dans le conflit, et tout particulièrement Israël, à un cessez-le-feu aussi vite que possible», a-t-il ajouté dans un communiqué.
Oman, qui joue le rôle de médiateur entre les Etats-Unis et l’Iran dans les discussions sur le nucléaire, a condamné «cette agression illégale» selon les mots d’un porte-parole du ministère des Affaires étrangères. «L’action entreprise par les Etats-Unis menace d’élargir l’étendue de la guerre et constitue une violation grave du droit international», a-t-il ajouté.
Ceux qui soutiennent : Israël
Sans surprise, Israël est ravi de cette initiative américaine. «Votre décision audacieuse de viser les installations nucléaires de l’Iran avec la puissance impressionnante et juste des États-Unis changera l’Histoire», a déclaré le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou dans un message vidéo de remerciements à Donald Trump. Les attaques de dimanche sont un «tournant historique qui peut aider à conduire le Moyen-Orient et au-delà vers un avenir de prospérité et de paix», a encore dit le chef du gouvernement israélien. «Le président Trump et moi disons souvent : la paix par la force», a-t-il poursuivi : «D’abord vient la force, ensuite vient la paix. […] Le Président Trump et les États-Unis ont agi avec beaucoup de force».
Ceux qui appellent à des négociations : France, Allemagne, Grande-Bretagne, UE, Arabie saoudite…
Beaucoup d’acteurs lancent un appel à une désescalade et à une reprise des négociations. A commencer par la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne, Kaja Kallas.
«J’exhorte toutes les parties à faire un pas en arrière, à revenir à la table des négociations et à éviter toute escalade supplémentaire», a-t-elle écrit sur les réseaux sociaux.
L’Allemagne a appelé l’Iran à reprendre les négociations «afin de parvenir à une solution diplomatique au conflit». Tout comme le Premier ministre britannique Keir Starmer qui précise dans un message sur X que «l’Iran ne doit jamais être autorisé à développer une arme nucléaire et les États-Unis ont pris des mesures pour atténuer cette menace».
La France, par la voix du chef de la diplomatie, Jean-Noël s’est dite préoccupée par la situation, exhortant «les parties à la retenue pour éviter toute escalade susceptible de conduire à une extension du conflit».
L’Arabie saoudite a également exprimé dimanche sa «grande préoccupation» après les frappes américaines. Le Japon, l’Italie, la Nouvelle-Zélande, le Mexique ou encore l’Australie appellent de leurs vœux une solution diplomatique.
Avec l’AFP