
L’Union africaine (UA) s’est dite jeudi « préoccupée » par le « possible impact négatif » de l’interdiction aux ressortissants de 12 pays, notamment africains, d’entrer aux Etats-Unis à partir de lundi.
La Commission de l’UA a dans un communiqué appelé Washington à adopter une « approche plus consultative et engager un dialogue constructif avec les pays concernés. »
Elle s’est aussi dite « préoccupée par l’impact négatif potentiel de telles mesures sur les relations interpersonnelles, les échanges éducatifs, les échanges commerciaux et, plus largement, les relations diplomatiques soigneusement entretenues depuis des décennies ».
La décision annoncée par le président américain Donald Trump s’applique à l’Afghanistan, la Birmanie, le Tchad, la République du Congo (Congo-Brazzaville), la Guinée équatoriale, l’Erythrée, Haïti, l’Iran, la Libye, la Somalie, le Soudan et le Yémen.
Les ressortissants de sept autres pays sont visés par des restrictions dans la délivrance de visas : le Burundi, Cuba, le Laos, la Sierra Leone, le Togo, le Turkménistan et le Venezuela.
L’exécutif américain, qui mène une politique anti-immigration très restrictive, explique la présence des pays sur cette liste par l’absence d’administrations efficaces pour assurer un contrôle des voyageurs et la tendance des ressortissants de certains pays à rester aux Etats-Unis après l’expiration de leurs visas.
« L’attaque terroriste récente à Boulder, Colorado (Ouest), avait mis en évidence les dangers extrêmes que représente pour (les Etats-Unis) l’entrée de ressortissants étrangers qui n’ont pas été correctement contrôlés » et par ceux « qui dépassent la durée de leur visa », a dit le président américain dans une vidéo postée sur X.
Il faisait référence à l’attaque perpétrée dimanche au cri de « Palestine libre » par un Egyptien n’ayant plus de visa, contre des participants à une marche hebdomadaire en soutien aux otages israéliens retenus dans la bande de Gaza, faisant 12 blessés.
Harvard et Columbia sous le feu
Donald Trump a accentué mercredi sa vaste offensive contre les prestigieuses universités américaines en interdisant l’entrée aux Etats-Unis des étudiants étrangers devant intégrer Harvard et en menaçant de retirer à Columbia son accréditation, ce qui pourrait la priver de tout financement fédéral.
Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump mène la charge contre des universités qu’il accuse de propager une idéologie « woke », terme utilisé de manière péjorative par les conservateurs pour dénoncer ce qu’ils perçoivent comme un excès de militantisme en faveur notamment des minorités.
« Je suis arrivé à la conclusion qu’il est nécessaire de restreindre l’entrée aux ressortissants étrangers qui cherchent à venir aux Etats-Unis pour participer, exclusivement ou en grande partie, à un programme d’études de l’université Harvard », a déclaré le président américain dans un communiqué.
Cette mesure s’applique immédiatement à l’encontre des « étrangers qui entrent ou tentent d’entrer aux Etats-Unis pour commencer à participer » à des programmes de l’université. Elle doit rester en vigueur pour six mois, sauf si elle est prolongée.
Source: Afp