
« L’Afrique doit bouger dans un monde qui bouge, se concerter, se faire ses propres opinions sur la marche du monde et les porter sur la scène internationale », a lancé lundi 2 juin 2025 à l’ouverture de la troisième conférence ministérielle de l’Alliance politique africaine (APA).
« Tel est d’ailleurs l’un des grands enjeux ayant milité en faveur du lancement de l’APA », a-t-il enchaîné.
Cette rencontre d’une journée à Lomé, était placée sous le thème : « Place de l’Afrique dans un monde en mutation : enjeux d’un repositionnement stratégique et diplomatique ».
Deux grandes sessions thématiques ont marqué cette conférence. La première porte sur l’autonomie stratégique de l’Afrique en matière de défense et de sécurité. Les dirigeants africains y échangeront leurs visions d’une sécurité collective, moins dépendante de l’extérieur.
« L’Afrique devrait donc faire entendre sa voix et ses perspectives propres sur la marche du monde, surtout quand on voit les autres parties du monde s’organiser ».
« Dans un environnement international où le monde s’invente au quotidien et les changements, que ce processus induit, impactent de diverses façons notre continent, l’Afrique ne peut rester sans voix et inaudible », a martelé M.Dussey.
« Le monde bouge et l’actualité internationale est prise dans un torrent de bouleversements, évoluant au gré des humeurs des uns et de la volonté de puissance des autres. Cette nouvelle donne se déploie sur fond d’une obsolescence inédite des alliances traditionnelles, d’un appauvrissement du multilatéralisme, d’un retour du protectionnisme et de la dynamique de rapports de force », a-t-il poursuivi.
« L’APA, nous appelle à nous mettre davantage ensemble et à compter sur nous-mêmes pour surmonter les nombreux défis auxquels notre continent est confronté », a ajouté le chef de la diplomatie togolaise.
Dans une déclaration sanctionnant la rencontre de Lomé, les participants ont invité l’Union africaine et les États membres à travailler de concert avec les BRICS pour l’élaboration d’un agenda commun sur la réforme des institutions multilatérales et l’amélioration de la gouvernance mondiale.
Ils ont demandé à la communauté internationale, en particulier aux Nations Unies, de renforcer la lutte contre le racisme, les discriminations et les traitements inhumains subis par les personnes d’origine africaine dans plusieurs régions du monde.
Ils ont également insisté sur la nécessité de développer une approche holistique vis-à-vis des défis sécuritaires et de défense incluant les aspects économiques, sociaux, énergétiques, informationnels et de gouvernance.
Les participants ont également invité l’Union africaine à renforcer son rôle de coordination stratégique et à réviser sa doctrine en matière de défense et de sécurité. FIN
Junior AUREL