
Plusieurs soldats sont morts dimanche 25 mai dans l’attaque d’une position militaire à Eknewan, dans l’ouest du Niger proche du Mali, a annoncé ce 27 mai une source locale, une offensive revendiquée par le groupe État islamique.
« Une attaque a bien eu lieu avant-hier (le 25 mai) contre la position militaire d’Eknewan, dans le département de Tillia. Il y a eu des morts parmi les forces de défense et de sécurité », a indiqué à l’AFP une source locale qui a requis l’anonymat, sans donner plus de précisions sur le bilan.
Dans un communiqué le 26 mai, l’État islamique a revendiqué l’attaque et affirmé y avoir tué « une quarantaine » de membres des forces nigériennes, ce que l’AFP n’a pu vérifier de source indépendante.
Le régime militaire, au pouvoir à Niamey depuis près de deux ans, communique au compte-gouttes sur les attaques qui endeuillent le pays, notamment dans la zone des trois frontières aux confins du Burkina Faso et du Mali.
Le colonel Oumarou Tawayé limogé
Selon le quotidien d’État « Le Sahel », le général Abdourahamane Tiani, le chef du régime militaire, a remplacé le 26 mai par décret le gouverneur de la région de Tahoua, qui abrite le département de Tillia visé la veille par l’attaque.
Le colonel Oumarou Tawayé a ainsi laissé sa place au colonel Souleymane Amadou Moussa. Aucune raison officielle n’a été avancée pour justifier ce remplacement.
Le département de Tillia accueille par ailleurs du 15 mai au 4 juin la deuxième édition d’exercices militaires regroupant les armées des pays de la confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES – Niger, Mali, Burkina Faso) et celles du Tchad et du Togo, selon la télévision d’Etat.
Ces exercices baptisés « Tarhanakal » (« Amour de la patrie », en langue touareg) se déroulent au Centre d’entraînement de forces spéciales de Tillia, financé par l’Allemagne et opérationnel depuis juillet 2021.
Lutte anti-djihadiste
En septembre 2022, les États-Unis avaient doté le centre de Tillia d’équipements militaires pour 13 millions de dollars (plus de 8,5 milliards FCFA) composés essentiellement de véhicules dibvers, dont des blindés.
Le régime militaire arrivé au pouvoir à Niamey par un putsch en juillet 2023 revendique une politique souverainiste, notamment au niveau militaire.
Il a chassé les soldats français et américains engagés dans la lutte antidjihadiste de son sol et les Etats-Unis ont notamment rétrocédé leur base de drones dans le nord du pays en mars 2024.
Source : Afp