Lutte contre le terrorisme : Des progrès pour la mise en place d’une force anti-terroriste en Afrique de l’Ouest, selon la Cedeao

Omar Alieu Touray

La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) a déclaré mercredi que les plans pour établir une « force régionale de lutte contre le terrorisme » « progressaient rapidement » alors que la région est confrontée à une recrudescence d’attaques jihadistes.

« Les pays ont indiqué qu’ils étaient prêts à contribuer avec des troupes », a déclaré le président de la Commission de la Cedeao, Omar Alieu Touray, dans un entretien avec la chaîne France 24 mercredi.

« Nos ministres des Finances et de la Défense devraient se réunir avant la mi-juin pour déterminer la source de financement de notre force régionale de lutte contre le terrorisme », a-t-il ajouté.

Le ministre nigérian de la Défense, Mohammed Badaru, avait déclaré en mars que la force « assurerait la sécurité de nos citoyens ».

Les pays sahéliens mais aussi le nord du Nigeria et du Bénin sont confrontés à une recrudescence d’attaques menées par les groupes jihadistes, qui profitent des relations tendues entre l’organisation régionale et trois pays sahéliens (Mali, Niger, Burkina) qui s’en sont retirés en début d’année.

Les groupes jihadistes sont particulièrement actifs dans des zones frontalières poreuses, qui pâtissent d’une coopération militaire défaillante, notamment en matière de renseignements, entre les juntes au pouvoir à Bamako, Niamey et Ouagadougou et les autres membres de la Cedeao.

Plus de cent personnes ont été tuées en avril par des jihadistes dans le nord-est du Nigeria, lors d’attaques contre des communautés locales et des bases militaires.

Les jihadistes liés à Al-Qaïda ont également intensifié les attaques contre des cibles militaires dans le nord du Bénin, tuant 54 soldats le mois dernier.

« C’est une source majeure de préoccupation pour nous car nous pensons que le manque d’unité rendra difficile notre collaboration pour lutter contre l’insécurité, y compris le terrorisme, » a déclaré M. Touray.

« Même si (les trois pays sahéliens) ont décidé de rester en dehors de la Cedeao, il devrait encore y avoir un moyen pour nous de collaborer afin de maintenir la sécurité régionale », a-t-il souligné.

Le Burkina Faso, le Niger et le Mali, qui estiment que la Cedeao est inféodée à la France, se sont unis dans une Alliance des Etats du Sahel (AES).

Ils mènent des opérations antijihadistes conjointes, sans collaboration avec certains pays du golfe de Guinée, comme le Bénin et la Côte d’Ivoire, accusés d’être trop pro-Occidentaux.

La région du Sahel est l’épicentre du « terrorisme » avec plus de la moitié des décès dans le monde en 2024, selon le dernier Indice mondial du terrorisme publié en mars.

Le Burkina Faso reste le pays le plus touché au monde pour la deuxième année consécutive, et le Niger occupe le cinquième rang mondial.

Source: Afp