
Le secrétaire américain de la Santé Robert Kennedy Jr, a exhorté mardi les pays membres de l’Organisation mondiale de la santé à « envisager de rejoindre » les États-Unis, qui ont entamé le processus pour quitter l’organisation.
« J’exhorte les ministres de la Santé du monde entier et l’OMS à considérer notre retrait de l’organisation comme un signal d’alarme », a dit M. Kennedy dans un message vidéo, soulignant que « nous avons déjà pris contact avec des pays partageant les mêmes idées et nous encourageons les autres à envisager de nous rejoindre ».
M. Kennedy, qui est un critique de longue date de l’OMS et un antivax militant, a qualifié l’OMS de « boursouflée et moribonde », devant l’Assemblée mondiale de la santé, l’organe décisionnel de l’organisation-réunie actuellement à Genève.
Il a aussi accusé l’OMS de subir l’influence indue de la Chine, de l’idéologie du genre et de l’industrie pharmaceutique.
Dès son retour à la Maison-Blanche en janvier, le président Donald Trump a débuté le processus pour quitter l’OMS, qui dure un an.
Les États-Unis étaient le principal donateur de l’organisation. Le départ de Washington et son refus de payer ses cotisations pour 2024 et 2025 ont laissé l’OMS en grande difficulté financière.
« L’OMS s’est enlisée dans une bureaucratie excessive, des paradigmes bien ancrés, des conflits d’intérêts et des jeux de pouvoir internationaux », a accusé M. Kennedy dans son message.
Il veut libérer la coopération sanitaire internationale « du carcan de l’ingérence politique des influences corruptrices ».
Selon le ministre de la Santé, les priorités de l’OMS « reflétaient de plus en plus les préjugés et les intérêts » des entreprises médicales.
« Trop souvent, elle a laissé des préoccupations politiques, comme la promotion d’une idéologie de genre néfaste, la détourner de sa mission principale », a-t-il ajouté.
Haro sur la Chine
M. Kennedy, comme l’administration Trump, a pris à son compte la théorie selon laquelle la pandémie de COVID-19 était due à une fuite dans un laboratoire de la ville chinoise de Wuhan, où la maladie a commencé à se répandre en décembre 2019.
Il accuse l’OMS d’avoir étouffé des informations et d’avoir « collaboré avec la Chine pour promouvoir la fiction selon laquelle la COVID-19 provenait de chauves-souris ou de pangolins plutôt que de recherches financées par le gouvernement chinois dans un laboratoire biologique de Wuhan ».
Cette théorie n’est pas prouvée et une partie importante de la communauté scientifique penche pour la transmission d’un virus porté par une chauve-souris à l’homme par le biais d’un animal intermédiaire.
Un rapport conjoint OMS-Chine de mars 2021 sur les origines de la COVID-19 indiquait cette hypothèse comme la plus probable.
Depuis peu de progrès ont été faits. Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, affirme depuis longtemps que toutes les explications restent sur la table tant qu’il n’y a pas de preuve définitive.
Dans son discours devant l’Assemblée mardi, il a souligné que » la pandémie est terminée, mais nous ne savons toujours pas comment elle a commencé.
« Le vice-premier ministre chinois Liu Guozhong a, pour sa part, souligné devant l’assemblée que Pékin s’était montré » responsable et constructif « et que » toute tentative de diffamation envers la Chine […] s’avérerait vaine.
Pour M. Kennedy, l’Accord de l’OMS sur la pandémie, adopté mardi par l’Assemblée, « englobera tous les dysfonctionnements de la réponse de l’OMS à la pandémie. Nous n’y participerons pas. Nous devons redémarrer tout le système ».
Source : Afp