
Des représentants des ministères, collectivités, partenaires sociaux et institutions impliqués dans la lutte contre le terrorisme dans les Savanes ont démarré ce mercredi 7 mai 2025 à Lomé, un atelier de renforcement de capacités sur l’approche « Haute intensité de main d’œuvre » (HIMO) en situation d’urgence.
HIMO est un outil de cohésion sociale, de promotion de la paix et de développement, qui cible principalement des jeunes femmes (au moins 40%) et hommes vulnérables dans la région des Savanes (extrême-nord du Togo). Cette région (frontalière au Burkina Faso) fait face à des incursions de groupes armés, occasionnant des déplacements de populations.
Et l’Organisation internationale du travail (OIT), qui soutient le gouvernement dans la lutte contre le terrorisme dans cette région, intervient à travers la création des opportunités de travail décent, sur la base de l’approche HIMO.
Promouvoir l’approche
Et c’est pour cerner les contours de cette approche, que cet atelier est organisé. Il s’agit de renforcer les capacités des acteurs, sur cette approche globale de l’OIT, afin de faciliter une mise en œuvre inclusive, tout en capitalisant sur les expériences des différentes parties prenantes.
Les travaux ont été officiellement lancés par Amou Bachirou, Assistant exécutif au Programme d’urgence de renforcement de la résilience et de la sécurité des communautés.
Selon M. Bachirou, « cette approche nous permet non seulement de répondre aux besoins immédiats des communautés, mais aussi de lutter contre la dynamique de radicalisation, en rétablissant la dignité de l’emploi et en favorisant les ressources locales ».
« L’atelier qui s’ouvre aujourd’hui, offre une occasion précieuse pour bâtir une compréhension commune, pour mutualiser nos efforts, nos expériences, et surtout pour renforcer la capacité de ceux qui œuvrent quotidiennement sur le terrain. Je formule donc le vœu qu’il ouvre la voie à une mise en œuvre exemplaire de cette intervention, dans le respect des principes de travail décent chère à l’OIT, de l’inclusion sociale et de la cohésion communautaire », a dit M. Bachirou.

Pour Frédéric Bandong Mboyong (Spécialiste HIMO), l’Afrique de l’Ouest connaît aujourd’hui un taux de croissance de plus en plus élevé, chez un certain nombre de pays, mais on ne trouve pas la même croissance par rapport à l’emploi. Et c’est dans ce cadre et avec les difficultés que le pays connaît dans la région de Savanes, que le directeur de l’OIT a voulu soutenir le pays.
« Le Bureau international du travail se positionne avec un certain nombre d’outils pour permettre une bonne coordination entre la croissance et l’emploi. Et l’un des outils que nous utilisons au niveau de l’organisation pour promouvoir la justice sociale, pour la rétribution des biens, est la haute intensité de main d’œuvre. Et cette rencontre permettra aux participants, de comprendre l’approche HIMO et ses impacts, afin d’en être les défenseurs », a expliqué M. Mboyong.
Améliorer les conditions de vie des populations
Notons que En février 2025, le Togo comptait 41.939 réfugiés et demandeurs d’asile, ainsi que 10.171 déplacés internes, selon les chiffres du Programme d’urgence de renforcement de la résilience et de la sécurité des communautés (PURS). Ce phénomène a entraîné l’augmentation de la pauvreté et de l’insécurité dans la région. En réponse, plusieurs actions ont été menées par le gouvernement togolais, pour lutter contre l’extrémisme violent. Les actions gouvernementales sont soutenues par l’OIT pour renforcer la résilience des populations, à travers la création d’opportunités de travail décent.
L’intervention de l’OIT contribue non seulement à stabiliser l’économie locale, mais aussi à réduire la pauvreté et améliorer les conditions de vie des populations. En favorisant l’inclusion sociale et la cohésion, le travail décent permet à tous, y compris les groupes vulnérables, de participer activement à la vie économique.
De plus, il contribue à la prévention des crises futures et à la promotion de la paix en offrant des alternatives économiques aux activités illicites et en renforçant les capacités locales à gérer les crises.
Précisons que la rencontre, qui prendra fin le 13 mai 2025, se déroulera en deux phases. La première phase sera consacrée à la formation de l’ensemble des acteurs sur l’approche globale HIMO. La seconde sera axée sur le renforcement des capacités de l’équipe technique du PURS et du projet sur la mise en œuvre des interventions HIMO sur le terrain ainsi que les exigences d’un accord d’exécution. FIN
Edem Etonam EKUE