Journée internationale de la sage-femme 2025 : « Mobilisons-nous davantage pour qu’aucune femme ne meure en donnant la vie », Dr Sennen Hounton (UNFPA)

Dr Sennen Hounton, Directeur régional UNFPA

« Mobilisons-nous davantage pour qu’aucune femme ne meure en donnant la vie », a lancé ce lundi 05 mai 2025, Dr Senen Hounton (Directeur régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre) à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la Sage-femme. Il a salué le travail des sages-femmes, chevilles ouvrières de la lutte contre la mortalité maternelle, néonatale et infantile.

« Les sages-femmes ne sont pas seulement des agents de santé, mais des pièces maîtresses de la santé de la femme et de l’enfant », a-t-il ajouté.

Dr Hounton était l’invité du webinaire organisé par le réseau des médias africains pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN), dans le cadre de la commémoration de la Journée internationale de la sage-femme.

Cette journée est célébrée le 05 mai de chaque année, à travers le monde. Cette année, les réflexions tournent autour du thème : « Sages-femmes : indispensables dans chaque crise ».

Selon l’UNFPA, partout dans le monde et même en temps de crise, chaque femme mérite des soins sûrs, respectueux de ses droits et de qualité avant, pendant et après la grossesse, l’accouchement et au-delà. Pourtant, chaque jour, environ 712 femmes meurent pendant la grossesse ou l’accouchement. Chaque jour, on compte environ 6 300 décès de nouveau-nés et 5 200 bébés mort-nés.

Plus de 70 % des décès maternels surviennent en Afrique subsaharienne, et 64 % des décès maternels dans le monde surviennent dans des pays classés comme en conflit ou en situation de fragilité institutionnelle ou sociale. Pour chaque femme qui décède, 20 à 30 souffrent de complications graves, entraînant souvent des problèmes de santé et des handicaps durables.

Cette rencontre en ligne, a permis aux membres du Remapsen, de s’informer de la situation en Afrique de l’Ouest et du Centre. Ils ont également écouté des témoignages de sages-femmes de la région, l’exploit qu’elles accomplissent, les défis auxquels elles font face, ainsi que leur plaidoyer pour plus d’impact de leurs actions.

Selon Dr Hounton a salué le courage exceptionnel des sages-femmes. Il a déploré l’impact des coupures budgétaires (de la plupart des donateurs) sur la situation des pays, et appelé les gouvernements à faire plus d’effort pour améliorer la situation car, beaucoup reste à faire.

« Des changements sont possibles », a-t-il dit, citant en exemple le Burkina Faso, un pays qui, malgré l’insécurité et les crises humanitaires, a pu considérablement réduire sa mortalité maternelle.

Selon les dernières estimations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS, citée par Dr Hounton), au  Burkina Faso, la mortalité maternelle est passée de 787 décès pour 100.000 naissances vivantes en 1990, à 242 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2023. 

« Plusieurs pays se demandent comment est-ce que le Burkina, avec toutes ces crises, arrive à réduire la mortalité maternelle. Eh bien, c’est des investissements depuis des décennies. J’ai servi au Burkina Faso pendant 7 ans de ma vie professionnelle. J’ai vu comment le pays a fait la régionalisation et en mettant des spécialistes dans les régions, dans les districts. J’ai vu comment le pays a investi dans la formation des sages-femmes, j’ai vu comment le pays a fait de la gratuité césarienne et la gratuité de la planification familiale, une priorité qui dure depuis dix ans… », a témoigné Dr Sennen Hounton (directeur régional de l’UNFPA).

« Des changements sont possibles, … C’est une question sociétale, où ensemble nous ne disons plus jamais ça. Et quand nous avons pris cette décision, eh bien, on trouve les solutions idoines dans n’importe quelle société »

« Pour cette journée internationale des sages-femmes, mobilisons-nous davantage pour qu’aucune femme ne meure en donnant la vie », a-t-il appelé. FIN

Ambroisine MEMEDE