Fête 1er Mai au Togo : Les centrales syndicales saluent des « avancées » et brandissent 12 doléances, le gouvernement réaffirme son engagement à continuer de « valoriser l’ouverture et le dialogue »

Gilbert Bawara (au milieu)

Les centrales syndicales du Togo ont salué ce jeudi, les « avancées » enregistrées dans le secteur social, à l’occasion de la journée internationale du travail. Gouvernement, responsables syndicaux et représentants du patronat se sont retrouvés à la bourse du travail de la Confédération nationale des travailleurs (CNTT) à Lomé pour leur traditionnelle concertation.

Avant de présenter les doléances des travailleuses et travailleurs, Emmanuel Agbenou, secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Togo (CSTT) a, au nom des centrales syndicales, exprimé sa « satisfaction par rapport aux avancées significatives observées ces derniers temps ».

Il a cité pêle-mêle : la mise en œuvre effective de l’Assurance maladie universelle (AMU), des mesures relatives à la réforme du système éducatif, l’arrêté du ministère de la réforme du service public, du travail et du dialogue social interdisant la discrimination et le harcèlement en milieu du travail et le projet d’arrêté règlementant les conditions de travail et de rémunération des travailleuses et travailleurs domestiques.

Douze doléances

Mais tout n’est pas aussi rose, car douze doléances ont été présentées par les travailleurs. Parmi ces doléances, ils demandent au gouvernement d’accélérer le processus de révision de la convention collective Interprofessionnelle et l’application effective du nouveau SMIG par tous les employeurs sans distinction, de procéder à la révision des conventions collectives sectorielles et de revaloriser la pension des retraités du secteur privé qui, in fine continuent de subir les effets de la vie chère à l’instar des travailleurs en activité.

La table d’honneur, lors de la rencontre

Ces centrales syndicales demandent également aux autorités togolaises de relever la valeur indiciaire et de redresser la grille salariale eu égard à la vie chère, d’installer et de rendre opérationnels des Comités de sécurité et santé au travail dans toutes les entreprises, car comme le dit souvent : « il ne faut pas perdre sa vie en voulant la gagner », d’accorder des subventions aux organisations syndicales pour leur permettre d’assurer la formation syndicale et l’éducation ouvrière des travailleurs.

Les travailleurs et travailleuses invitent aussi le gouvernement à accélérer le processus d’extension de l’Assurance Maladie Universelle aux travailleuses et travailleurs de l’économie informelle et du secteur agricole et à réviser à la baisse le taux de cotisations à l’AMU.

Dans son intervention, Gilbert Bawara (ministre de la réforme du service public, du travail et du dialogue social) a salué « l’honnêteté et l’objectivité » des partenaires sociaux qui, tout en exprimant un certain nombre de préoccupations et de doléances, ont reconnu des « mesures favorables » prises par le gouvernement ».

« Réformes courageuses et ambitieuses »

« Si nous sommes en mesure d’enregistrer toutes ces avancées et tous ces progrès, c’est parce qu’il y a des réformes courageuses et ambitieuses qui ont été initiées et qui sont conduites par le gouvernement, sous l’impulsion et la houlette du chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé », a précisé le ministre.

Ce dernier s’est appesanti sur certaines réformes majeures initiées par le gouvernement : la modernisation de notre législation du travail avec l’adoption d’un nouveau code en 2021, l’adoption du code des investissements, des réformes mises en œuvre pour améliorer le climat des affaires, l’adoption de la loi instaurant l’assurance maladie universelle, la modernisation en cours et l’adaptation du statut général de la fonction publique et d’autres réformes qui méritent d’être poursuivies et d’être consolidées.

‘Climat socio-politique apaisé’

« Si notre pays est capable d’être en mouvement, d’être dynamique, si nous sommes en mesure d’enregistrer des progrès et des avancées dans tous les secteurs, si nous sommes en mesure de procéder à l’amélioration progressive des conditions de vie des travailleuses et travailleurs et de l’ensemble de la population également, c’est parce que notre pays jouit si heureusement d’un climat socio-politique apaisé », a relevé Gilbert Bawara.

Vue partielle des travailleurs

En dehors du climat socio-politique apaisé et des réformes ambitieuses, le ministre a mis l’accent sur un troisième facteur déterminant : l’engagement et le dévouement des travailleuses et des travailleurs.

« Je ne crois pas qu’en adoptant uniquement des lois et qu’en prenant des mesures ambitieuses, si nous n’avons pas le capital humain, des hommes et des femmes, qui chaque jour, se réveillent tôt pour être sur leur lieu de travail, pour donner le meilleur d’eux-mêmes, nous n’aurions jamais pu obtenir tous les résultats que nous avons enregistrés et dont nous nous réjouissons ce jour », a-t-il relevé.

Le gouvernement encourage fortement le patronat et les organisations syndicales à accélérer les efforts en vue de l’adaptation de la convention collective interprofessionnelle, puisque cette adaptation est importante pour permettre l’adaptation et la révision des conventions collectives sectorielles.

Le ministre a « réaffirmé la disponibilité et l’engagement du gouvernement à continuer de valoriser l’ouverture, le dialogue, la concertation pour régler tout problème qui peut subvenir dans les relations entre les travailleurs et les employeurs ».

« Nous savons aujourd’hui que grâce à la paix et à la stabilité sociale, nous pouvons réaliser des performances remarquables dans la satisfaction des besoins et des attentes et aspirations de nos populations », a ajouté M.Bawara.

Junior AUREL