Exécution du contrat pétrolier bilatéral : Le Niger et le Bénin jouent la carte de l’apaisement

Le ministre des Mines (à droite) et le représentant de la société chinoise...

Faisant suite à une correspondance de la Douane nigérienne, le Bénin vient d’autoriser le chargement du pétrole nigérien par un premier navire dans les eaux béninoises. 

Un nouveau développement qui présage d’une accalmie dans le différend entre le Niger et le Bénin, notamment en ce qui concerne l’accord pétrolier.

Donnant suite à une lettre de la douane nigérienne adressée à celle béninoise pour la participation d’une délégation de cadres nigériens et béninois aux opérations de chargement, tel que prévu par les accords, le Bénin n’y a trouvé aucune objection. Et ce, conformément à l’esprit de l’accord signé par les deux Etats.

A cet effet, l’État du Niger et l’État du Bénin sont tous garants de la jouissance dudit accord à travers le système de transport, du droit de transit octroyé à l’État du Niger par les expéditeurs du pétrole brut en provenance du Niger.

C’est du moins ce qui ressort des précisions apportées par le ministre des Mines, Samou Séidou Adambi, au cours d’une déclaration de presse faite à Cotonou en fin de journée de ce mercredi 15 mai.

Selon lui, le Bénin entend jouer sa partition dans tous les accords signés dans le cadre de ce projet. Il avait à ses côtés la partie chinoise avec à sa tête, l’ambassadeur de Chine près le Bénin.

Faisant suite à la requête de la douane nigérienne, indique le ministre Adambi, « Nous avons donc décidé d’autoriser le chargement du premier navire qui mouille dans nos eaux », précisant que « le Bénin n’a aucune intention de nuire aux intérêts de l’État du Niger ».

Aussi, en guise de bonne foi, le Bénin autorise-t-il le chargement par un premier navire du pétrole nigérien sur le site d’exploitation du pipeline de Sèmè. Une décision prise pour respecter la souveraineté du pays, soucieux du respect de l’ensemble des engagements pris avec la partie nigérienne dans le cadre de ce projet, a clairement signifié le ministre.

Selon lui, cet engagement intègre, dans le cadre de l’accord bilatéral signé pour la mise en œuvre de ce projet, que « le droit de transit du pétrole brut en provenance du territoire nigérien sur le territoire béninois est octroyé à l’État du Niger ».

« C’est du reste en vertu de cet accord que tous les autres accords et instruments juridiques ont été mis en place », rappelle le ministre Adambi.

Pour le ministre, la posture adoptée par le Bénin ne s’inscrit nullement dans un bras de fer avec le voisin du Niger, encore moins avec la Cnpc, l’entreprise financière du projet.

Le chargement d’un premier navire qui quittera les eaux béninoises avec le pétrolier nigérien, nuance le ministre des Mines, reste toutefois une ouverture « ponctuelle et provisoire, tel que mentionné dans la lettre de la douane nigérienne », détaille-t-il.

Cette dérogation ne saurait être érigée en règle de conduite pour l’exploitation normale du pipeline qui doit se faire dans un cadre normal et formel des relations entre Etats.

Aussi, a-t-il fait savoir que la société Wapco a sollicité la réunion du comité inter-Etats Bénin-Niger de pilotage du projet aux fins d’examiner les sujets urgents liés à la bonne conduite des opérations d’exploitation du pipeline. Demande à laquelle le Bénin a aussi donné une suite favorable.

Côté chinois, c’est aussi de l’apaisement et du soulagement. Au nom de la société Cnpc, Wen Yuan a remercié le gouvernement du Bénin pour son accueil chaleureux.

« Le pipeline Niger-Bénin est un projet commun entre les trois pays que sont le Bénin, le Niger et la Chine», précise-t-il.

« Les trois pays ont mis tout leur soutien et contribution pour sa construction », enchaine-t-il.

« Nous avons obtenu un résultat satisfaisant dans le processus de construction. Tout au long du processus, les trois parties ont coopéré », assure-t-il.

« Nous sommes actuellement au stade de mise en production, de transport et d’exploitation du pétrole, nous sommes sûrs et nous avons la conviction que ce pipeline sera le symbole d’amitié entre les trois pays », espère-t-il.

SOURCE : La Nation (Quotidien National)