Les sachets non biodégradables : Une gestion difficile malgré la sensibilisation

Photo d'archives (ramassage de sachets plastiques à Agoè-Nyivé, Ecojogging)

Caniveaux bouchés, dépotoirs envahis, même des maisons encombrées de ces emballages désormais encrés dans l’habitude des togolais : les sachets plastiques non biodégradables. Ces déchets ont une solidité biologique qui empêche leur dégradation, les rendant aussi polluants pour la nature, qu’envahissants pour l’homme.

Selon des spécialistes en environnement, il faut entre 150 et 400 ans pour que ces sachets plastiques que nous utilisons se dégradent.

Joachim Toi Meba (chef division lutte contre les changements climatiques au ministère de l’environnement) conseille l’utilisation de sachets biodégradables, car construits à base de matériaux dont la dégradation peut être rapide.

« Ce sont des sachets et emballages produits à base de sachets auxquels on a ajouté des substances favorisant une rapide dégradation. Une fois dégradés, ils peuvent entrer dans le processus de compostage. Une ingestion de tels emballages est sans danger pour les animaux, qui pourront facilement les éliminer grâce au système de digestion ».

Notons que l’usage des emballages en plastique non biodégradables est réglementé au Togo. En effet, le gouvernement togolais avait pris un décret le 5 janvier 2011 dans le cadre de la lutte contre les sachets plastiques non biodégradables. De 2011 à 2015, ce texte a fait l’objet d’une vaste campagne de sensibilisation qui a parcouru toutes les régions du pays.

« L’objectif était d’amener le consommateur à réduire sa consommation d’emballages plastiques non bio dégradables et aussi parler de la gestion de ces emballages déjà utilisés. On encourage les citoyens à utiliser les sachets biodégradables car, si le citoyen abandonne l’utilisation des emballages non biodégradables, le producteur n’aura d’autres choix que d’arrêter leur production », a souligné M. Meba.

Rappelons que près de 400 millions de tonnes de plastiques sont produites chaque année et les estimations tablent sur une production dépassant les 600 millions de tonnes en 2030, selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).

Seuls 9% de cette production est recyclée et 12% incinérée. Le reste de cette production (soit 79%) se retrouve dans des décharges, des canalisations, ou déversées en pleine nature.

L’Association « Pour un Avenir Ensoleillé (PAE) », une structure œuvrant dans le domaine de la protection de l’environnement avait estimé à plus de 3 milliards (chiffres datant de 2013), le nombre de sachets plastiques utilisés chaque année à Lomé. FIN

Ambroisine MEMEDE