Révision constitutionnelle : Les professionnels des médias à l’école des enjeux de la Ve République

Germain Pouli, Président du CONAPP

Le Conseil National des Patrons de Presse (CONAPP), en collaboration avec l’Observatoire togolais des médias (OTM) et d’autres organisations de presse au Togo, a organisé jeudi à Lomé, une journée d’échanges pour l’appropriation de la révision constitutionnelle par les médias, a constaté une journaliste de l’agence Savoir News.

Axée sous le thème : « Révision Constitutionnelle pour la 5ème République : Sens et Enjeux… », cette rencontre entre professionnels des médias et personnes-ressources a permis de mieux comprendre le sens et les enjeux de cette nouvelle Constitution, de nourrir les productions pour mieux aider l’opinion à comprendre également les enjeux de ce qui se décide.

‘’Il était important pour les professionnels des médias de s’offrir une immersion dans cette réforme-là qui va passer le Togo d’une 4ème République à une 5ème avec l’avènement très prochainement d’un régime parlementaire. Et nous sommes donc à la veille probablement d’une transition institutionnelle importante avec plusieurs enjeux, que nous sommes des hommes et femmes des médias pour pouvoir nourrir un débat citoyen au sein de l’opinion’’, a laissé entendre Germain Pouli (Président du CONAPP).

‘’A l’issue de ces travaux, nous espérons renforcer la collaboration entre les médias qui doivent jouer leur rôle dans la société. Il est important que nous trouvions des créneaux de collaboration sur des enjeux qui nous intéressent tous et qui intéresse les citoyens togolais’’, a-t-il expliqué.

Cette rencontre a été meublée de deux panels offerts par des spécialistes du droit et d’autres personnes ressources comme Koffi Sodokin (Député à l’Assemblée nationale), Prof. Koffi Kini (Directeur de cabinet de la Présidente de l’Assemblée nationale) et Prof. Essohanam Batchana (Enseignant chercheur à l’Université de Lomé) afin d’aider les professionnels des médias à obtenir plus d’explications sur les enjeux de cette nouvelle Constitution. Ils ont à travers ces explications pris connaissance du contexte et des implications de la réforme constitutionnelle qui est aujourd’hui au cœur de tous les débats.

‘’La modification de la constitution a suivi toutes les étapes réglementaires et son vote a été fait dans les règles de l’art. Nous avons veillé à ce que toute la procédure soit respectée. Pour d’autres textes de loi ou projets de loi, il peut arriver qu’on passe par la procédure d’urgence conformément au règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Par contre, le règlement intérieur interdit la procédure d’urgence quand il s’agit d’une révision de la Constitution. C’est pourquoi la proposition de loi a été déposée en décembre 2023 et n’a commencé à être étudiée que trois mois après. Donc, la procédure a été suivie pour éviter des vices’’, a rassuré Prof. Kini.

De son point de vue, le système parlementaire offrira aux Togolais la stabilité politique, l’inclusivité et la transparence dans la gestion des affaires publiques.

‘’Les journalistes ne doivent pas rester spectateurs face à ce débat, mais qu’ils doivent y participer activement en informant, éduquant et analysant les faits pour permettre aux auditeurs et aux lecteurs de se faire une idée précise de la situation’’, a fait savoir Fabrice Petchezi (Président de l’OTM).

Rappelons que la nouvelle constitution adoptée le 25 mars par les députés, suscite une forte tension. Selon la nouvelle constitution qui fait basculer le pays dans un régime parlementaire, « le président de la République est élu sans débat par le Parlement réuni en congrès pour un mandat unique de 6 ans ». Le nouveau texte prévoit aussi un poste de « président du conseil des ministres ». Ce dernier est « le chef du parti ou le chef de file de la coalition de partis majoritaire à l’issue des élections législatives. Le président du conseil des ministres est désigné pour un mandat de 6 ans. FIN

Bernadette AYIBE

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