Fin du Festival des divinités noires au Togo : « Nous avons atteint nos objectifs » (Me Têtê Wilson-Bahoun)

Me Têtê Wilson-Bahoun, président de l’Association Acofin

La neuvième édition du Festival des divinités noires au Togo s’est achevée dimanche soir à Aného (environ 45 km à l’est de Lomé), après trois jours d’activités, très riche en couleurs.

La journée de dimanche, journée de l’Inde (pays invité d’honneur) a été marquée notamment par une prière indienne et la dégustation de la cuisine indienne à l’air libre. Les Kélégbéto d’Agokpamé ont une fois encore remué la place Acofin, ainsi que les Egungun.

Création de l’association Acofin depuis 2006, le festival des divinités noires fait la promotion du patrimoine culturel africain dans toute sa dimension.

Thème retenu pour cette édition qui s’est déroulée à Aného et à Glidji: « Harmonie des âmes : célébration des racines, convergence des cultures ».

Ce thème vise à mettre en avant, la richesse des traditions, la diversité des cultures et la force de l’unité dans la célébration commune des héritages. Abomey (Bénin) est la ville invitée d’honneur et l’Inde, le pays invité d’honneur.

« Nous sommes entièrement satisfaits. Le bilan est extrêmement positif. Vous-mêmes, vous avez vu l’ambiance, les populations attendaient les divinités. Pendant trois jours, les divinités étaient là et la population a aussi répondu présente », s’est réjoui Me Têtê Wilson-Bahoun, président de l’Association Acofin.

« Ce qui m’a le plus marqué, c’est la traversée de la lagune par le Kélégbéto. Les prestations des troupes venues du Bénin et du nord du Togo ont été extraordinaires, ainsi que le concert d’Amapiano. Pour cette édition, l’objectif principal : c’était l’animation, faire en sorte que la population revienne. Les gens sont sortis massivement. En plus, nous avons renoué avec toutes les sociétés initiatiques. Le roi d’Abomey s’est déplacé avec ses couvents et sa cour. Nana Anè Ohiniko Quam Dessou XV, chef traditionnel de la ville d’Aného et roi des Mina s’est également déplacé. Je vous avoue que nous avons atteint nos objectifs », a-t-il précisé.

« La dixième édition sera grandiose. Je donne rendez-vous les 12, 13 et 14 janvier 2025. Le Ballet folklorique de Bahia revient. Nous avons aussi identifié de nouvelles sociétés initiatiques dont celles du Cameroun et d’Afrique centrale. Nous allons mettre l’accent sur l’organisation de plusieurs colloques pour mettre l’accent sur l’aspect scientifique et la transmission du savoir des couvents à la société civile », a dévoilé Me Wilson-Bahoun

Plusieurs activités ont marqué cette 9è édition du Festival des divinités noires à Aného et à Glidji : défilé des couvents guins-mina, prestations des Guêlêdês du Togo et du Bénin, des Kondona, Sola et Kpandja (nord du Togo), des vierges Adjifos et les Adjigossis (sud du Togo), des danseurs de Zinli d’Abomey (Bénin), les magnifiques pas de danse de Sakpata du Bénin…

Le public a également assisté à une création Chorégraphique, intitulée « Béhanzin l’immortel, un rêve inachevé »

Les Kélégbéto (gardiens du jour) d’Agokpamé ont séduit le public par leurs prestations mystiques, sans oublier leur traversée de la Lagune d’Aného.

« Ce Festival interrompu pendant 10 ans, en raison des différentes épidémies (Ebola et Covid-19), nous a beaucoup manqués. Nous sommes certains que ce retour est définitif et rien ne l’arrêtera. Tout s’est déroulé dans une bonne ambiance », a salué Akué Adovi Gilles, grand hounon de la divinité Kélégbéto. FIN

Junior AUREL