Vodun Days à Ouidah (Bénin): Une célébration à l’instar du nouvel an

Des adeptes de vodou en pleine démonstration

L’ambiance autour des places d’animation le mardi 9 janvier à Ouidah (environ 40 km à l’ouest de Cotonou) est particulière. C’est l’atmosphère des jours de fête. Grande mobilisation, clameur, effervescence…

A en juger, on se croirait à la veille du nouvel an. Mais en fait, c’est la veille de la fête du vodun. Et pour les habitants de Ouidah et fidèles vodun, cette fête est tout aussi importante que le nouvel an.

Sur la route étroite qui passe entre la basilique de Ouidah et le temple des pythons et tout autour, la foule est impressionnante. Touristes et curieux ont investi, dès l’aube, ce lieu retenu parmi les places d’animation des Vodun Days.

Arrivée du président Patrice Talon à Ouidah

De petits groupes de discussions se sont constitués de part et d’autre. Pendant ce temps, les fidèles et chefs religieux de « vodun dan » défilent majestueusement.

Assise sur l’esplanade du temple des pythons, Tohounnon Agouagon, grande prêtresse et seule femme membre du comité national des rites vodun, est en extase. « Cette année, la fête a pris une allure extraordinaire. Vodun Days, c’est plusieurs journées de célébration et l’événement ne concerne plus seulement le Bénin. C’est désormais international », déclare, tote satisfaite, la grande prêtresse.

Un peu plus loin, à la Forêt sacrée de Kpassè, Désiré Kpassènon, conservateur, se réjouit tout aussi de la nouvelle dimension de la fête du vodun. Les gens viennent de toutes parts pour visiter la forêt.

Les étrangers se sentent à l’aise. Certains se reposent ici. Les Vodun Days vont faire davantage connaître le vodun au monde parce que certaines personnes assimilent, à tort, le vodun au diable.

La divinité Zangbéto

Grâce à Vodun Days, le monde entier va mieux connaître le vodun et le Bénin. Il en profite pour décrire la forêt sacrée de Kpassè.

« La forêt sacrée de Kpassè, c’est une immense richesse pour la ville de Ouidah. Elle s’étend sur plus de quatre hectares et porte l’histoire de Ouidah. En effet, le roi Kpassè n’est pas mort. En 1651 il a disparu et s’est réincarné dans un arbre, un iroko. Aujourd’hui on parle de Kpassè Loko », narre le conservateur.

Désiré Kpassènon, précise qu’une partie de la forêt est devenue un musée ciel ouvert et une autre partie est réservée aux cérémonies vodun avec plusieurs couvents d’initiations. Dans le cadre des Vodun Days, la place de la forêt sacrée est animée par les vodun hounvè.

Entre zangbéto et egun-gun

Sur la place Maro située au quartier Abatta, dans le premier arrondissement de Ouidah, les parades egun-gun drainent du monde. Ambroise Djomakon, chef quartier Abatta, se dit honoré. Abata est devenu plus attrayant. C’est une fierté pour nous. Car il y a quatre mois, l’espace n’était pas si assaini. Quand il pleuvait,le quartier était impraticable. Aujourd’hui, le quartier a été aménagé et nous accueillons avec fierté les visiteurs », laisse entendre le chef quartier.

Il ne s’imaginait pas alors, recevoir quelques heures plus tard, la visite du chef de l’Etat sur le site de la Place Maro. Patrice Talon a fait le tour de la Place Maro et du Fort français en spectateur taciturne mais motivant.

La divinité egun-gun

Au Fort français, les parades des zangbeto ont tenu en haleine le public toute la journée. Quatre couvents ont animé la place notamment le couvent de Lawa, le couvent de Dagbo Hounon Tomadjrèhoukpon hounwamènou II, le couvent de Sèyigbé et le couvent de Dégouè.

Lissassi Fanou, zangan de Sèyigbé se réjouit de la première édition des Vodun Days. « La nouvelle orientation de cette fête honore le Bénin. Nous sommes heureux de l’ampleur que prend la fête du vodun. Le souhait c’est que cet événement soit encore plus amélioré dans les années à venir », exprime-t-il.

La Nation (Quotidien National)