Togo : 2500 cas d’AVC en 2022 à Lomé, Prof Belo alerte sur la nécessité du dépistage

Prof Mofou Belo

« Il y a eu environ 2500 personnes victimes d’AVC à Lomé en 2022 », a déploré Pr Mofou Belo (chef division de surveillance des maladies non transmissibles), soulignant qu’il y’a trop de morts au Togo par Accident vasculaire cérébral (AVC) et qu’il faut qu’on arrête l’hémorragie en adoptant des comportements sains.

« L’année dernière à Lomé seule, il y a eu environ 2500 personnes victimes d’AVC et c’est très important car la population togolaise est concentrée à Lomé. Et aucune ville, aucun village n’est épargné. Les AVC touchent toute la population », a dit Pr Mofou.

« Les AVC constituent une maladie avec des facteurs évitables dont l’hypertension artérielle, l’obésité, la sédentarité, le diabète, la consommation d’alcool, la consommation de tabac entre autres. C’est donc une maladie qu’on peut éviter à zéro franc », a-t-il expliqué.

Selon le professeur, les causent sont multiformes. Il y a les maladies du cœur, l’hypertension artérielle, la drépanocytose, etc. mais on peut prévenir cette maladie.

Pour les éviter, il faut se rendre aux soins pour se faire dépister : « Sans aller chez le médecin, vous ne saurez pas que vous êtes malade ! Il faut donc aller chez le médecin pour se faire dépister. C’est le médecin qui va dépister vos facteurs de risque et calculer vos risques de faire un AVC, et si vous mettez les moyens, vous allez être pris en charge et éviter considérablement la survenue d’un AVC », a dit Pr Belo.

L’hypertension et le tabagisme, deux grands facteurs de risque modifiables

Le 29 octobre marque la Journée mondiale de sensibilisation sur l’accident vasculaire cérébral. L’Organisation mondiale de la santé indique que les AVC constituent un problème majeur de santé publique, parlant même de pandémie évoquant 23 millions d’AVC  dans le monde à l’horizon 2030.

Encore appelé attaque cérébrale, l’AVC est un problème qui peut toucher n’importe qui et à tout âge. Selon l’OMS, en cas d’accident vasculaire cérébral (AVC), le risque de décès est élevé. S’il n’entraîne pas la mort, l’AVC peut causer des pertes de la vision ou de la parole, une paralysie et une confusion.

On parle d’accident car celui-ci survient de manière brutale. Après un premier accident vasculaire cérébral, il existe un risque de récidive accru. Le risque de mortalité dépend de la nature de l’AVC.

Chaque année, 15 millions de personnes font un accident vasculaire cérébral : 5 millions d’entre elles meurent et 5 millions souffrent d’une incapacité permanente, ce qui représente un poids pour la famille et la communauté. L’AVC est rare chez les moins de 40 ans et, s’il survient, c’est principalement à cause de l’hypertension artérielle. Il frappe cependant près de 8 % des enfants atteints de drépanocytose, informe l’OMS.

L’OMS identifie l’hypertension et le tabagisme comme les deux grands facteurs de risque modifiables. Sur dix personnes décédées d’un AVC, l’institution indique que quatre auraient pu être sauvées si leur tension avait été maîtrisée.

Chez les plus de 65 ans, 40 % des décès par AVC sont liés au tabagisme. La fibrillation atriale, l’insuffisance cardiaque et la crise cardiaque sont d’autres facteurs de risque importants.

L’incidence de l’AVC baisse dans de nombreux pays développés, ce qui est en grande partie dû à l’amélioration de la lutte contre l’hypertension et à la réduction de la consommation de tabac.

En valeur absolue, le nombre d’accidents vasculaires cérébraux continue toutefois d’augmenter du fait du vieillissement de la population, renseigne l’OMS dans l’une de ses publications.

Chaque année, des professionnels de la santé, spécialistes du domaine organisent dans le monde entier, des activités de sensibilisation pour alerter les populations sur les facteurs de risque, les dispositions mises en place pour un bon accompagnement des malades, la nécessité du dépistage et les conseils pour prévenir cette maladie, parfaitement évitable et dont les chiffres ne cessent de grimper … FIN

Ambroisine MEMEDE