Lutte contre la piraterie maritime : Ouverture ce dimanche à Lomé, de la 3è réunion du sous-comité des chefs d’Etat-major de la marine de la Cédéao

Vue partielle des participants à cette réunion de Lomé

La troisième réunion du sous-comité des chefs d’Etat-major de la marine de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) s’est ouverte ce dimanche dans la capitale togolaise, travaux présidés par Kokou Edem Tengue, ministre de l’économie maritime, de la pêche et de la protection côtière.

Cette rencontre de deux jours, organisée par la Commission de l’organisation sous-régionale, se tient en prélude au 7ème symposium des chefs d’Etat-major de la marine de la Cédéao, prévu mercredi à Lomé. Il est également annoncé une démonstration de l’exercice maritime « Grand African Nemo 2023 » au Port autonome de Lomé.

Toutes ces rencontres offriront aux chefs d’Etat-major, l’occasion d’échanger sur des questions liées à la coopération entre les Etats du golfe de Guinée en vue d’une meilleure sécurisation de l’espace maritime de la région.

La table d’honneur, à l’ouverture de la rencontre

La troisième réunion du sous-comité des chefs d’Etat-major de la marine « se veut une phase de bilan d’étape, une occasion idéale qui nous permettra de faire l’état des lieux de nos capacités opérationnelles et du cadre juridique de conduite de nos actions », a souligné le capitaine de frégate Atatoum Babate (chef d’état-major de la marine togolaise).

« Les menaces marines devenues transnationales et au rang desquels on dénombre la piraterie maritime, les trafics en tout genre en mer, la pêche illégale et l’immigration clandestine par la mer ont engendré des effets considérables. Fort heureusement, conscients des enjeux et des défis qui s’imposent aux efforts individuels et collectifs, nous avons réalisé des avancées remarquables. Nous avons dans un esprit collaboratif, renforcé nos capacités collectives en vue de mieux faire face à ces nombreux défis », s’est-t-il réjoui.

Le capitaine de frégate Babate a salué « la détermination des gouvernements, l’engagement des chefs d’Etat du Golfe de Guinée à préserver à tout prix, la stabilité et le développement des nations à travers la promotion de l’économie bleue ».

Vue partielle des participants

« Nous devons davantage encourager la coopération à tous les niveaux, particulièrement dans les domaines d’échanges d’informations, de coordination des actions et de mutualisation des capacités dans le contexte législatif en vigueur, afin de faire de notre domaine maritime, un espace sûr. C’est donc en nous mettant ensemble, en réfléchissant ensemble, en agissant ensemble que nous contribueront à la réalisation de nos objectifs prioritaires, relatifs à la sécurité maritime et au développement », a-t-il ajouté.

Plus de 80% des marchandises passent par la mer

Selon le ministre de l’économie maritime, de la pêche et de la protection côtière, la mer « attire la convoitise, elle est un réservoir extraordinaire de ressources. Elle est également un espace privilégié pour les activités de commerce ».

« Plus de 80% des marchandises passent par la mer, avec une augmentation relevée du tonnage des navires ces dernières années, ainsi qu’un accroissement de la puissance des moteurs et le développement des moyens de géolocalisation », a précisé M.Tengue.

Vue partielle des participants

Cette évolution, si elle est profitable aux acteurs maritimes, a-t-il poursuivi, « l’est aussi pour les pirates des temps modernes pour commettre leurs forfaits ».

Le ministre n’a pas passé sous silence les stratégies élaborées depuis 2014 par les Etats membres de la Cédéao, pour faire face aux attaques en mer : « pour répondre efficacement à ces menaces, les Etats de la Cédéao ont mis en place des plans stratégiques dont le cadre général reste la Stratégie maritime intégrée de la Cédéao (SMIC) « .

« La déclinaison de cette stratégie a abouti à la création de centres multinationaux de coordination maritime de la zone E à Cotonou (Bénin), de la zone F à Accra (Ghana) et de la zone G à Praia (Cap-Vert), ainsi que le centre régional de sécurité maritime à Abidjan (Côte d’Ivoire). Toute cette architecture a permis de gagner des batailles dans la lutte contre la criminalité en mer », a-t-il salué.

Photo de famille, après l’ouverture de la réunion

M.Tengue a aussi rappelé les efforts fournis ces dernières années par le Togo, dans la lutte contre la criminalité en mer, notamment le sommet tenu en octobre 2016 au Togo, avec à la clé, l’adoption de la Charte de Lomé qui donne la nouvelle architecture africaine de sûreté et sécurité maritime et les modalités pour développer l’économie bleue du continent.

Le Togo a également jugé, et la première fois, des pirates arrêtés, suite à une attaque en mer, dans les eaux togolaises en 2019. Neuf pirates avaient été condamnés à des peines allant de 12 à 20 ans d’emprisonnement par la Cour d’appel de Lomé. FIN

Junior AUREL