Togo : Une soixantaine de journalistes au « contact du coton » dans les Plateaux (REPORTAGE)

Koussouwè Kouroufei, dans l’un de ses champs de coton

Une soixantaine de journalistes (médias public et privé) venus de toutes les régions du Togo, ont effectué mercredi, une descente de terrain baptisée « la presse au contact du coton ». Cette démarche leur a permis de toucher du doigt les efforts fournis ces dernières années par le réseau des producteurs de coton et les cotonculteurs du pays pour la relance de la filière et les problèmes qu’ils rencontrent.

Cette activité – organisée par la Fédération Nationale des Groupements de Producteurs de Coton (FNGPC COOP-CA), en collaboration avec l’Agence Agri Média – les a conduits à Notsé et à Atakpamé.

A Notsé (environ 95 km au nord de Lomé) – première étape – ils ont visité quelques parcelles de champs à Agoto et à Kpakpadjè dans la commune Haho. Les journalistes ont sillonné les parcelles de champs du président, Koussouwè Kouroufei (PCA / FNGPC COOP-CA) et touché du doigt, le travail abattu par ce dernier.

« La récolte se fera entre le 15 ou fin novembre. On a commencé les premiers traitements et il faut au moins six traitements. La campagne s’annonce bien, parce que nous avons une bonne pluviométrie. En plus, nous avons trouvé un produit efficace pour faire face aux jassides, qui nous ont créés beaucoup d’ennuis », a souligné M.Kouroufei.

Koussouwè Kouroufei, au milieu d’un de ses champs de coton

« Pour les deux dernières campagnes, la production a chuté. Raison pour laquelle nous avons lancé la mobilisation pour cette campagne (2023-2024). L’Etat nous a aidés avec des appuis multiformes en subventionnant les produits ».

Pour la campagne 2023-2024, le réseau des cotonculteurs a bénéficié d’un financement de 6 milliards de F.CFA du gouvernement, qui fait du secteur cotonnier, une priorité. 

« Grâce à la FNGPC COOP-CA, j’ai beaucoup appris et j’ai noué assez de relations. J’emblave une superficie de 3 hectares et je fais une tonne de coton par hectare. J’invite les hommes à permettre à leurs femmes de se lancer dans la culture du coton »,  a lancé Mme Namana, Secrétaire générale de la fédération des producteurs de coton/Région des Savanes.

Vue partielle des journalistes, lors de la conférence-débat

Pour cette campagne, la superficie emblavée au plan national est de 100.000 hectares, pour une prévision de production de 96.500 tonnes de coton graine. Pour la précédente campagne, la production était estimée à 46.000 tonnes de coton graine pour 67.000 hectares de superficie emblavée. Les jassides – ravageurs piqueur-suceurs du cotonnier, bien connus des cotonculteurs – ont ravagé des champs de coton.

Ces ravageurs ont occasionné des dégâts sévères au Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Mali, Sénégal et Togo et faibles à moyennes au Bénin, Cameroun et Tchad. Cette sortie de terrain a donc permis aux journalistes de mieux cerner l’évolution de la filière coton.

Cap sur Atakpamé

Après les champs, les journalistes ont mis le cap sur Atakpamé (environ 175 km au nord de Lomé) pour une rencontre en salle, avec les cadres du FNGPC, de la Nouvelle Société Cotonnière du Togo (NSCT) et de l’Institut Togolais de Recherche Agronomique (ITRA).

Au menu de cette conférence-débat, trois communications : « La FNGPC COOP-CA, une plateforme des producteurs de coton, engagés pour l’émergence de la filière cotonnière au Togo », « Les efforts de la recherche pour la lutte contre les jassides » et « La place du coton dans l’économie nationale ».

La rencontre a été ouverte par le représentant du ministre chargé de l’agriculture.

Vue partielle des journalistes, lors de la conférence-débat…

« L’impact de l’économie cotonnière n’est plus à démontrer par rapport à sa contribution au Produit intérieur brut (PIB). En effet, elle constitue une source de revenus pour des milliers d’agriculteurs dont les femmes et les jeunes. Au regard de son rôle dans le développement du tissu économique et social, le gouvernement a placé la filière coton au cœur des préoccupations de développement », a-t-il souligné.

Première culture industrielle du Togo et quatrième produit d’exportation du pays après le klinker, le ciment et le phosphate, le coton est l’un des produits agricoles qui contribue de manière substantielle au PIB, soit à hauteur de 1 à 4,3%. Et le coton est la première culture de rente des exploitations agricoles.

« Aujourd’hui, la FNGPC COOP-CA est plus qu’attendu pour jouer un rôle dans la mobilisation des producteurs et le recherche constante des solutions innovantes permettant d’améliorer les productions et rendements et de professionnaliser d’avantage les groupements de producteurs », a souligné le représentant du ministre de l’agriculture.

« Le grand défi, aujourd’hui, reste en effet l’amélioration de la productivité et de rendement en renforçant le leadership des groupements de producteurs, afin de retrouver et dépasser dans une large mesure, les années précédentes de grande production », a-t-il précisé.

Les différentes communications ont été suivies de débats très riches. Notons qu’à travers cette sortie de terrain des journalistes, les responsables de la FNGPC COOP-CA, ont aussi, voulu mettre en confiance, les autorités et les partenaires techniques et financiers, quant à la contribution des cotonculteurs pour l’atteinte des objectifs de la feuille de route gouvernementale (2020-2025).

Rappelons que la FNGPC COOP-CA a été créée le 21 octobre 2005 et compte 5 unions régionales, 27 unions préfectorales, 3.075 groupements de producteurs de coton, avec plus de 153.000 producteurs de coton sur l’ensemble du pays. FIN

Junior AUREL