Le Togo réussit progressivement le pari de la production bio

La cheffe du gouvernement visitant les installations de la société Daba

Partout sur le territoire, les entrepreneurs s’emploient chaque jour à faire de la production agricole et de l’élevage bio leur spécialité. Ce sont des produits auxquels est généralement associée une forte valeur ajoutée.

Le dernier exemple en date, c’est la société Daba – implantée à Kpomé, (Préfecture du Zio) – qui est une référence nationale spécialisée dans la production de viande de poulet bio. Lancée il y a moins de 3 ans, elle élève déjà 36.000 poulets par cycle et a une capacité de production de 500 poulets/heure. La structure envisage désormais une production annuelle de 1.200/000 poulets, produits finis.

Le Premier ministre, Mme Victoire Tomégah-Dogbé a même visité récemment les installations de ladite société et a encouragé les initiateurs.

« J’ai visité les installations de la société Togolaise Dabas, qui intervient sur la chaîne de valeur avicole. Une heureuse initiative que nous saluons. Produire ce que nous consommons, telle est notre ambition conformément à la vision du président Faure Gnassingbé », avait tweeté la cheffe du gouvernement.

Installée depuis 2021 et spécialisée dans l’agroalimentaire, l’entité produit et transforme de la viande de poulet.

Des employées à l’oeuvre dans la société Daba

« Nous avons commencé par la production de poulets de chair et nous élevons 36.000 poulets de chair par cycle sur notre site à Kpomé Akadjamé. Nous faisons l’abattage et la transformation sur notre site à Kpomé Zeglé. Nous avons une capacité de production de 500 poulets par heure, nous abattons jusqu’à 3.000 poulets par jour et nous transformons une partie en charcuterie », a expliqué le Directeur général, Isidore Barcola.

Un label bio de plus en plus exporté

Cet exemple de développement fulgurant de la production bio n’est que le reflet des soutiens étatiques apportés dans les chaînes de valeur agricoles, d’élevage et de production végétale.

En 2019, l’agriculture bio occupait plus de 36.000 producteurs, soit environ 4,83 % des producteurs africains dans le secteur. C’est aussi 1 % des terres exploitées au Togo, ce qui place le pays devant la moyenne africaine (0,2 %).

L’ananas et le soja font partie des productions bio du Togo les plus prisées sur les marchés d’exportation. Pour le soja, plus de160.000 tonnes de graines ont été exportées au cours de la campagne 2019-2020, pour une recette estimée à 50 milliards de francs CFA.

Avec 51.000 tonnes de soja bio exportées vers l’espace Schengen en 2020, le Togo est le premier exportateur vers l’Union européenne (UE). Dans la filière ananas, 44.000 tonnes produites en 2022 dont 38.000 tonnes de bio. Une production dont au moins 60 % est exportée vers l’Europe.

Certification

La production bio attire grâce au dévouement du gouvernement et des différents acteurs à faire du pays une référence africaine. Le Togo s’est doté d’un label de certification biologique : « le label Bio-SPG » reconnu par la Fédération internationale des mouvements d’agriculture biologique (Ifoam). L’outil permet d’avoir des produits bio suivant un cahier des charges.

C’est une initiative d’accompagnement pour la promotion des systèmes alimentaires durables au Togo. A son actif : 5 transformateurs, 3 fabricants de fertilisants et biopesticides, 8 points de distribution sur l’ensemble du pays.

Pour l’avenir, c’est un plan quinquennal 2023-2028 pour la promotion de l’agriculture biologique qui cristallise l’attention des parties concernées. Porté par l’Association nationale pour l’agriculture biologique (Anabio), une organisation qui réunit les acteurs de l’agriculture biologique, le document se veut un plan qui s’aligne sur les objectifs de la feuille de route gouvernementale 2020-2025.

Notons que la Plateforme industrielle d’Adétikopé (PIA) a développé une application mobile pour une bonne traçabilité des produits bio dans le pays.

A travers cette plateforme, la PIA « s’engage pour l’optimisation de la productivité agricole au Togo… ce dispositif va permettre d’aider les agriculteurs dans leur décision de vente, dans la réduction des coûts de production, dans les prévisions météorologiques, etc. en leur fournissant toutes les informations essentielles en temps réel ». FIN

Savoir News/Officiel