Probable intervention de la Cedeao: « Le Bénin n’est pas en guerre contre le Niger » (Wilfried Léandre Houngbédji)

Wilfried Léandre Houngbédji

La gravité de la situation au Niger impose que les précisions soient données dans les moindres détails. C’est ce qu’a compris Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement au cours d’une sortie médiatique, mercredi dernier, écourtant ainsi ses vacances.

S’il devait y avoir une intervention militaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), ce ne serait pas une déclaration de guerre d’un pays contre le Niger.

Du moins, le Bénin n’est pas dans cette dynamique. Selon Wilfried Léandre Houngbédji, secrétaire général adjoint et porte-parole du gouvernement, « le Bénin n’est pas en guerre contre le Niger ».

Il est plutôt question d’action collective de l’institution sous-régionale pour préserver la démocratie, veiller sur l’intérêt des populations et anticiper sur l’instauration d’une instabilité au pays de Mohamed Bazoum.

« L’instabilité va en rajouter à l’insécurité. Et tout cela impactera négativement les conditions de vie des populations parce que cette instabilité ne donne pas le temps aux gouvernants politiques d’adresser les préoccupations des populations et de leur apporter des réponses pertinentes au quotidien », a expliqué le porte-parole du gouvernement.

Il ne pouvait en être autrement puisque rien n’oppose les deux pays. Au contraire, leurs relations, jusqu’à l’avènement des militaires au pouvoir, étaient au beau fixe.

« Le peuple béninois et le peuple nigérien sont des peuples frères. Il s’agit d’une action ponctuelle destinée à restaurer l’ordre constitutionnel, à réinstaller le président Mohamed Bazoum, et donc à restaurer la souveraineté du Niger », a développé M. Houngbédji qui, à l’instar de la conférence des chefs d’Etat de la Cedeao, laisse la porte ouverte au dialogue.

Bien évidemment, les premières sanctions de la Cedeao ont de lourdes conséquences sur l’économie nigérienne ainsi que sur les citoyens de ce pays. De l’avis du secrétaire général adjoint du gouvernement, « ces décisions ont un impact sur les populations mais les militaires sont responsables de cette situation, car ils se sont portés de manière indue sur la scène politique ».

En ce qui concerne les populations béninoises, le gouvernement veille au grain pour limiter les effets de la fermeture des frontières sur elles. Il veille, soutient Wilfried Léandre Houngbédji, à préserver leurs intérêts. D’ailleurs, la diversification des partenaires du port de Cotonou contribue fortement à réaliser cette vision.

Source : La Nation