Niger: Paris « condamne très fermement » la suspension de la diffusion de France 24 et RFI

La France « condamne » jeudi « très fermement » la suspension de la diffusion des médias France 24 et RFI au Niger, où un coup d’Etat a renversé le président élu Mohamed Bazoum.

Radio France internationale (RFI) et la chaîne France 24 sont inaccessibles depuis jeudi après-midi, ont constaté des journalistes de l’AFP à Niamey.

Les signaux de la station de RFI en FM et de France 24 ont été coupés « sur instructions des nouvelles autorités militaires », a indiqué à l’AFP un haut fonctionnaire nigérien.

« Au Niger, les mesures prises contre la presse s’inscrivent dans un contexte de répression autoritaire conduite par les auteurs de la tentative du coup d’Etat », dénonce le ministère français des Affaires étrangères dans son communiqué. « Après avoir pris en otage le président élu de la République du Niger, ils se livrent à une campagne d’arrestations arbitraires contre les représentants démocratiques », affirme le Quai d’Orsay dans ce communiqué, ajoutant: « La France condamne ces violations graves des libertés fondamentales ».

Dans un discours télévisé mercredi soir, le général Abdourahamane Tiani, qui a pris le pouvoir à Niamey à la tête de militaires putschistes, a affirmé qu’il n’y avait pas eu d’arrestations à la suite du putsch, et que le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) s’était « abstenu de toute action répressive ».

Le groupe France Médias Monde a dénoncé jeudi dans un communiqué l’interruption de RFI et France 24, « une décision prise hors de tout cadre conventionnel et légal » une semaine après le coup d’Etat.

En 2022, « 1,9 million d’auditeurs (18% de la population) écoutaient la radio chaque semaine dans le pays », diffusée sur 7 relais FM, tandis qu’un quart de la population nigérienne suivant les programmes de France 24, a détaillé France Médias Monde.

La décision des autorités « prive un peu plus encore dans la région les citoyens de leur accès à une information libre, indépendante et vérifiée », regrette le groupe public, qui a déjà « subi la censure au Mali et au Burkina Faso ces derniers mois ».

RFI et France 24 restent accessibles en réception satellitaire directe, sur internet, et les programmes de RFI en français, haoussa et fulfude continuent d’être diffusés en ondes courtes.

Depuis le coup d’Etat du 26 juillet qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, séquestré depuis huit jours, les relations avec Paris se sont dégradées. Des incidents dimanche lors d’une manifestation devant l’ambassade de France ont entraîné l’évacuation de plus de 500 Français.

« La France réaffirme son engagement constant et déterminé en faveur de la liberté de la presse, de la liberté d’expression et de la protection des journalistes (…) », a ajouté le ministère français des Affaires étrangères dans son communiqué.

SOURCE : AFP