Burkina: Enlèvement d’un ancien député maire par des « hommes encagoulés »

Issouf Nikièma

Des « hommes encagoulés » ont enlevé vendredi à Ouagadougou un ancien député-maire de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), l’un des principaux partis du Burkina Faso, a annoncé samedi cette formation politique, exigeant sa « libération immédiate ».

« Issouf Nikièma a été enlevé par des hommes encagoulés en plein Ouagadougou » alors qu’il « se rendait à la prière de vendredi », a indiqué l’UPC dans un communiqué.

Leader de la jeunesse dans la région du Centre et membre du bureau politique de l’UPC, M. Nikièma était député-maire de la commune de Komsilga, à 20 km au sud de Ouagadougou, jusqu’à la dissolution de l’Assemblée nationale à la suite d’un coup d’Etat coup en janvier 2022.

« Notre parti ignore, à ce stade, les raisons et les auteurs de cet acte crapuleux », indique l’UPC qui condamne « fermement cet enlèvement contraire à l’Etat de droit et exige la libération immédiate de l’honorable Issouf Nikièma ».

Le parti dirigé par Zéphirin Diabré, ancien chef de file de l’opposition sous le régime Roch Marc Christian Kaboré renversé en janvier 2022, avant de rejoindre son gouvernement lors de son deuxième mandat, « exige des autorités compétentes, garantes de la liberté des citoyens et du respect de leurs droits » de faire la lumière sur les circonstances de cet enlèvement.

Samedi matin, plusieurs centaines de personnes ont manifesté sur le principal axe menant à la commune de Komsilga, exigeant la libération du député-maire, a constaté un journaliste de l’AFP.

En novembre 2019, Oumarou Dicko, le député-maire de Djibo, l’une des principales villes du nord du pays, avait été tué, avec trois de ses compagnons, dans une attaque à la sortie de cete ville en proie à des attaques jihadistes. Depuis 2015, le Burkina est pris dans une spirale de violences perpétrées par des groupes jihadistes liés à l’Etat islamique et à Al-Qaïda.

Elles ont fait plus de 16.000 morts civils et militaires depuis 2015, selon les dernières estimations de l’ONG internationale Armed conflict location action (Acled), qui répertorie les victimes des conflits à travers le monde, dont plus de 5.000 depuis le début de l’année 2023.

Ces violences ont en outre entraîné le déplacement de quelque deux millions de personnes.

SOURCE : AFP