Présidentielle au Sénégal: Macky Sall assure avoir voulu éviter l’instabilité

Le président sénégalais Macky Sall

Le président sénégalais Macky Sall affirme vendredi avoir voulu éviter l’instabilité dans son pays en n’annonçant pas plus tôt qu’il ne briguerait pas un troisième mandat à l’élection présidentielle de 2024.

Le chef de l’Etat sénégalais a mis fin lundi à plusieurs mois de suspens en déclarant qu’il ne se présenterait pas à ce scrutin prévu en février 2024 « La seule raison pour laquelle j’aurais pu me représenter (pour un nouveau mandat), c’est si le pays avait été confronté à une menace sérieuse pour sa stabilité.

Mais cette menace n’est pas arrivée », a déclaré M. Sall, élu en 2012 pour sept ans et réélu en 2019 pour cinq ans, dans un entretien avec le journal Le Monde publié vendredi.

Il dit n’avoir « subi aucune pression » pour annoncer sa décision de ne pas briguer un nouveau mandat. « Les tensions politiques de ces derniers mois n’ont rien à voir avec la question du troisième mandat.

Le fond du problème, c’est une affaire judiciaire », a indiqué le chef de l’Etat sénégalais. Le Sénégal, pays réputé stable, a connu ses pires troubles après la condamnation le 1er juin de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison dans une affaire de mœurs, un verdict qui rend M. Sonko inéligible en l’état. Ces troubles, au cours desquels des manifestants ont contesté un éventuel troisième mandat du président Sall, ont fait 16 morts selon les autorités, 24 selon Amnesty international et 30 selon l’opposition.

Le chef de l’Etat sénégalais estime que les auteurs de ces violences ont « des complices qui ont tenté de destabiliser le Sénégal ».

Il a cité la France où le parti « La France insoumise (LFI, opposition) a soutenu ces violences. C’est une ingérence inadmissible ».

Il a en outre « trouvé inélégant que Paris missionne (en mars) une conseillère (de l’Elysée) pour rencontrer mon opposant (Ousmane Sonko) ».

Le président Sall a ajouté qu’il aimerait se « mettre au service de l’Afrique et du monde » après avoir quitté le pouvoir.

« Il faut réformer les systèmes de gouvernance mondiale, sans quoi, nous Africains, qu’importent nos efforts, nous ne nous en sortirons pas. Les institutions de Bretton Woods ont été mises en place après 1945 alors que nous n’étions pas souverains », a-t-il dit.

SOURCE : AFP