Togo/Attaques terroristes : « Nous avons payé un prix lourd (…) Nous sommes déterminés à réduire ces bandes armées » (Faure Gnassingbé)

Le président Faure Gnassingbé, lors de l'entretien

Le Togo a payé un « prix lourd » depuis le début des attaques terroristes en novembre 2021 dans la région des Savanes (extrême-nord), a souligné le président Faure Gnassingbé jeudi soir dans un entretien avec deux journalistes de la chaîne de télévision privée New World TV.

Cette sortie du président togolais s’inscrit dans le cadre de la célébration du 63è anniversaire de l’indépendance du Togo. Un entretien qui remplace le traditionnel message à la nation du président de la République.

« J’ai entendu les reproches qu’on me faisait sur l’absence d’entretien avec les médias du pays. J’avais l’habitude de faire un discours. J’ai décidé cette fois-ci, de rompre avec cette tradition et peut- être avoir un échange un peu plus vivant », a souligné Faure Gnassingbé.

La situation sécuritaire dans la région des Savanes, l’agriculture notamment la première édition du Forum des producteurs agricoles du Togo (FoPAT) et la vie chère étaient au menu de cet entretien. Mais la situation sécuritaire dans le nord est le sujet, largement abordé.

« Nous avons payé un prix lourd, notamment les forces de défense et de sécurité, qui ont perdu à peu près une quarantaine d’hommes et malheureusement, des victimes civiles qui viennent s’ajouter, à peu près une centaine de victimes civiles dans notre pays », a précisé le président togolais.

Et la moitié des civils tués sont des étrangers qui ont trouvé refuge dans le nord du Togo.

« Aujourd’hui, ce qui nous arrive est une forme d’agression par deux groupes, je crois. Un qui s’appelle l’État islamique au Grand Sahara et l’autre, le groupe de soutien à l’islam et aux musulmans. Deux organisations terroristes qui attaquent notre pays et avant notre pays, ont attaqué des pays de la sous-région. Cette attaque est une forme de guerre, parce que vous connaissez le côté pacifique des Togolais, ça a toujours été notre volonté de vivre en bonne intelligence avec nos voisins et d’accueillir avec beaucoup d’hospitalité et de gentillesse ceux qui viennent vers nous. Mais nous avons une obligation, c’est de défendre notre pays », a-t-il martelé.

« Ce n’est pas une guerre continue, mais ce sont des attaques meurtrières, des destructions, des familles endeuillées. Donc, ce n’est pas parce que cela se fait de façon sporadique qu’il faut baisser la garde ou se laisser endormir. Je sais que quand on est dans la capitale et qu’on mène une vie normale, on a l’impression que ce sont des incidents isolés. Ce ne sont pas des incidents isolés, parce que pour contrer ce genre d’attaque, c’est une vigilance de tous les instants. Vous pouvez rester un mois, deux mois sans attaque et puis une attaque meurtrière survient », a-t-il poursuivi.

« Les togolais doivent s’attendre à un combat long avec des périodes de drame, parce que c’est inévitable quand tu as la guerre, mais je puis assurer mes compatriotes qu’au bout, il y aura la victoire », a-t-il rassuré, avant de marteler: « Nous sommes déterminés à réduire ces bandes armées ».

Faure Gnassingbé est revenu sur les stratégies mises en place par le Togo, stratégies axées sur « trois pieds ».

Il a également mis l’accent des togolais qui se sont réfugiés dans des pays voisins. Environ 2.000 togolais ont fui ces attaques terroristes.

« Comme la période des examens approche, notre souci est que les élèves qui sont parmi dans cette population puissent revenir et passer les examens pour que l’avenir ne soit pas perdu », a précisé Faure Gnassingbé. FIN

Junior AUREL