Application du SMIG/SMAG : Le ministre Bawara et les partenaires sociaux à la rencontre des organisations professionnelles des employeurs et employés des PME et PMI des Savanes et de la Kara

Photo de famille, à la fin de la rencontre

Gilbert Bawara (ministre de la fonction publique, du travail et du  Mars/dialogue social) et les partenaires sociaux (patronat et centrales syndicales) ont échangé vendredi à Kara (environ 420 km au nord de Lomé) avec les représentants des organisations professionnelles des employeurs et employés des PME et PMI des Savanes et de la Kara sur l’application du Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti (SMIG) et du salaire Minimum Agricole Garanti (SMAG).

C’est la première étape d’une tournée nationale qui conduira M.Bawara et les partenaires sociaux dans d’autres régions.

Selon un arrêté du ministre publié lundi et daté du 31 décembre 2022, « le SMIG et le SMAG sont fixés à 302,89 F.CFA/heure soit 52.500 F.CFA par mois sur toute l’étendue du territoire national et pour toutes les branches d’activité économique à compter du 1er janvier 2023 ».

Le ministre Bawara (au milieu), lors de la rencontre

Cette décision fait suite à la proposition faite le 31 décembre dernier au gouvernement par les responsables des sept Centrales syndicales, le Conseil National du Patronat (CNP), l’Association des Grandes Entreprises du Togo (AGET) et la Chambre de Commerce et d’Industrie Togo (CCIT). Au Togo, le SMIG était fixé à 35.000 F.CFA depuis 2011.

Ces derniers ont « convenu », après les rencontres et concertations tenues les 24 et 30 décembre 2022, de « proposer au gouvernement d’acter le relèvement du SMIG, afin de le porter de 35.000 F.CFA actuellement à 52.500 F.CFA à compter du 1er janvier 2023 ».

Au cœur de la rencontre de Kara : la mise en application du SMIG/SMAG valorisé, les difficultés rencontrées depuis l’entrée en vigueur de l’arrêté ministériel le 1er Janvier 2023 et des approches de solutions.

« Trois mois après l’entrée en vigueur de la revalorisation du SMIG/SMAG, il était important de venir sur le terrain, vers les acteurs économiques PMI/PME, les grandes entreprises, les commerçants, les travailleurs pour mieux expliquer le sens et la portée de cette mesure, parce que nous avons constaté qu’il y a parfois des incompréhensions et des malentendus quant au sens, la signification et les implications de la revalorisation », a précisé Gilbert Bawara.

Éviter les ‘effets indésirables’

Dès l’entame des échanges, les différents employeurs ont exprimé au ministre et sa délégation, les difficultés qu’ils rencontrent dans l’application de cette mesure, vu que depuis 2020, la pandémie a mis leurs structures à genoux, situation entérinée par la situation de vie chère.

Vue partielle de l’assistance, lors de la rencontre

Au bout de près de deux heures et demi d’échanges et d’explications, les différents acteurs ont fini par s’entendre et se comprendre, puisque le ministre a présenté les objectifs de cette revalorisation.

Selon M.Bawara, l’objectif principal de la valorisation du SMIG est de « veiller au développement de l’activité économique, d’attirer davantage d’investissements, avec pour finalité, la création d’emplois et le bien-être des populations ».

« C’est en même temps une mesure de soutien au pouvoir d’achat, compte tenu des difficultés conjoncturelles auxquelles notre pays, les pays africains et le monde entier sont confrontés à la suite de la crise sanitaire au Covid-19 et les conséquences dévastatrices du conflit en Ukraine. Donc, il faut que la mise en œuvre du SMIG n’engendre pas des effets pervers ou indésirables. Nous ne souhaitons pas voir des unités économiques fermées ou des activités cessées. Nous ne souhaitons pas qu’il y ait ici et là, des difficultés à embaucher ou à maintenir des travailleurs en raison de la situation que des entreprises peuvent éprouver par suite de la revalorisation du SMIG », a ajouté le ministre.

La revalorisation du SMIG ne concerne que le secteur privé et surtout les salaires qui sont en bas des 52.500 F.CFA.

«Les employeurs ont évoqué les difficultés qu’ils ont à appliquer ce nouveau SMIG, difficultés d’ordre financier. Après cette rencontre, les partenaires sociaux notamment les employeurs et les organisations des travailleurs vont se retrouver pour entamer la révision de la convention collective interprofessionnelle et ensuite entamer la révision de la grille salariale qui est annexée à cette convention», a souligné Emmanuel Agbenou (secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Togo/CSTT et représentant du porte-parole des centrales syndicales).

Vue partielle de l’assistance, lors de la rencontre

Pour Laurent Tamegnon (Président du Patronat), la rencontre ne vise pas à demander l’avis des opérateurs économiques sur l’application de la revalorisation du SMIG, mais de voir comment les aider à pouvoir y parvenir.

« Aux différents problèmes qui ont été soumis au ministre, il a pris les dispositions pour pouvoir revenir dans un proche avenir et regarder dans quelle mesure on pourra apporter, si possible, des subventions à ces petites et moyennes entreprises », a-t-il ajouté. FIN

De Kara, Peter MALOUMBA pour Savoir News.