Affaire Martinez Zogo au Cameroun: L’homme d’affaires influent Jean-Pierre Amougou Belinga inculpé pour « complicité de torture »

Jean-Pierre Amougou Belinga

Un influent homme d’affaires au Cameroun, Jean-Pierre Amougou Belinga, a été inculpé samedi pour « complicité de torture », soupçonné d’être impliqué dans le meurtre de Martinez Zogo, un journaliste enlevé puis tué après avoir été torturé le 22 janvier, a déclaré à l’AFP son avocat Me Charles Tchoungang.

M. Amougou Belinga, réputé proche de plusieurs ministres et hauts responsables de l’Etat, avait été arrêté le 6 février: il a été présenté « dans la nuit » devant le tribunal militaire de la capitale Yaoundé, puis placé en détention provisoire, a indiqué son avocat.

Une source au sein du tribunal militaire a confirmé ces informations à l’AFP sous le couvert de l’anonymat.

Sollicitées, les autorités n’ont pas donné suite concernant d’autres inculpations, mais plusieurs personnes soupçonnées dans cette affaire ont également été présentées au tribunal militaire dans la soirée vendredi, selon un journaliste de l’AFP sur place.

M. Belinga « a été placé sous mandat de dépôt (…) à la prison principale de Kondengi » après avoir été « présenté devant un juge d’instruction au tribunal militaire », a précisé un groupe de média dont il est propriétaire dans un communiqué.

Enlevé le 17 janvier par des inconnus dans la banlieue de la capitale devant un poste de gendarmerie, Arsène Salomon Mbani Zogo, dit « Martinez », 50 ans, avait été retrouvé mort cinq jours plus tard.

« Son corps a manifestement subi d’importants sévices », avait annoncé le gouvernement. Martinez Zogo dénonçait particulièrement au micro de son émission Embouteillage de présumées affaires de corruption dans lesquelles il mettait régulièrement nommément en cause M. Amougou Belinga, propriétaire de nombreux groupes d’entreprises dans les domaines de la banque, des finances, de l’assurance, de l’immobilier et des médias, dont le quotidien L’Anecdote, les télévisions Vision 4 et Télésud ainsi que la radio Satellite FM, tous réputés en faveur du pouvoir.

SOURCE : AFP