Cohésion sociale : Le projet PARCS lancé à Kara (nord)

La table d'honneur, lors du lancement du projet

La ville de Kara (environ 420 km au nord de Lomé) a servi de cadre mardi pour le lancement du « Projet d’Appui au Renforcement de la Cohésion Sociale (PARCS) au niveau des territoires transfrontaliers stratégiques de quatre pays (Bénin, Burkina Faso, Ghana et Togo), visant à venir à bout de la forte insécurité liée aux groupes armés qui sèment la terreur dans la sous-région.

En effet, dans le cadre de ses activités de développement économique et social territorial de populations vulnérables, l’ONG internationale Acting for Life a démarré en décembre 2022, le dit Projet.

Il est mis en œuvre avec huit partenaires locaux : ACAD, ANOPER, CILdeLs, CLIP, EPCI- PENDJARI, GDCA, GEVAPAF et RECOPA pour une durée de trente-six mois.

Le projet – financé par l’Agence Française de Développement (AFD) – intervient au Sahel et au nord des pays côtiers, dans un contexte marqué par la forte dégradation de la sécurité. Les groupes armés non étatiques présents notamment au Burkina Faso, instrumentalisent les conflits reposant sur la gestion des ressources naturelles et opposant notamment les agriculteurs et les éleveurs. Cette instrumentalisation amplifie les tensions et les conflits, ce qui limite la mobilité du bétail, et accroît ainsi la pression sur les ressources.

Vue de l’assistance

Autre constat, sur l’ensemble des territoires transfrontaliers ciblés par le projet, la cohésion sociale est fragilisée par l’absence de perspectives pour la jeunesse et par la dégradation des échanges entre agriculteurs et éleveurs.

En réponse donc à ces problématiques, le projet se fixe pour mission de renforcer l’offre de formation disponible sur les territoires (BTP et agriculture) et de faciliter l’accès des jeunes à ces formations.

Le projet prévoit également la mise à disposition d’outils de formation et d’information sur les enjeux des territoires pour renforcer la compréhension et la maîtrise des enjeux des territoires et consolider une communauté d’intérêts au-delà des communautés d’appartenance ou des groupes d’âges.

Et enfin, le projet vise à associer les groupes sociaux souvent exclus (éleveurs, jeunes) aux espaces de décision et à assurer un ancrage institutionnel au niveau des collectivités territoriales et de leurs regroupements. Ainsi, le projet renforcera la cohésion sociale et permettra un développement économique de ces territoires transfrontaliers stratégiques.

Huit organisations locales partenaires dans les pays ciblés

« Nous allons travailler avec huit organisations locales partenaires dans les pays ciblés. Il s’agit de compléter ou d’enrichir ce qui se fait déjà sur le terrain ou au mieux, assurer la continuité de ce qui existe déjà tout en répondant à de nouveaux défis : les questions sécuritaires pour les zones frontalières notamment au Burkina Faso mais aussi au nord du Ghana, du Togo et du Bénin», a souligné Léa Pottier Léa (chargé de programme/Acting for Life, initiateur du projet).

« L’insécurité menace les populations et les jeunes pourront éventuellement rejoindre les groupes armés. Il y a aussi la dimension agropastorale avec les tensions entre agriculteurs et éleveurs, donc le projet va tenter d’apporter des réponses spécifiques à toutes ces situations », a-t-elle précisé.

Pour Tadanlenga Jean Yatombo (Directeur de l’association GEVAPAF basée à Dapaong et partenaire de l’ONG internationale Acting for Life), ce projet vient à point nommé dans la région des Savanes car, « la cohésion sociale ne se décrète pas ».

« Il faut créer les conditions de cette cohésion. Donc, le projet vise à faire en sorte que le vivre-ensemble soit effectif en créant les conditions qui sont l’insertion professionnelle des jeunes et l’accompagnement à travers les formations etc », a-t-il ajouté.

Les participants

En lançant officiellement le projet, Wede Atoukoussi (représentant du préfet de la Kozah) a exprimé sa gratitude à l’ONG internationale Acting for Life et ses partenaires nationaux.

Selon lui, le projet PARCS intervient en ce moment où le Togo et précisément la région des Savanes est confronté aux actes terroristes qui déchirent le tissu social dans le milieu. Il a enfin souhaité voir le projet contribuer à la préservation de la paix, prôné par les plus hautes autorités du pays.

Le Togo, à l’instar des autres pays de la sous-région, fait face à des attaques terroristes dans la région des Savanes (extrême-nord). Le pays a déjà enregistré au moins cinq attaques terroristes, dont deux meurtrières. FIN

De Kara, Peter MALOUMBA pour Savoir News