Acné rétentionnelle et inflammatoire: Causes et traitements

L’acné est le premier motif de consultation en dermatologie. Elle peut recouvrir plusieurs formes, notamment rétentionnelle et inflammatoire, les plus courantes. Peut-on vraiment les prévenir ? Comment les prendre en charge ? Eclairages du Dr Jacques Savary, dermatologue.

«L’acné est une maladie inflammatoire du follicule pilosébacé qui touche environ 80 % des adolescents avec des formes de gravité très variables», indique le Dr Savary.

Elle se déclare généralement au moment de la puberté, et persiste parfois à l’âge adulte (notamment chez les femmes). Sous l’influence d’hormones mâles, les glandes sébacées produisent davantage de sébum, les orifices folliculaires se bouchent et les boutons pointent le bout de leur nez. On distingue alors les lésions rétentionnelles et les lésions inflammatoires, qui permettent de classer l’acné selon plusieurs degrés de sévérité (de 0 à 5), en fonction de la surface de peau atteinte, du nombre et du type de lésions susceptibles de laisser des cicatrices.

Acné rétentionnelle ou inflammatoire : quelles différences ?

Les lésions inflammatoires succèdent généralement aux lésions rétentionnelles. On fait le point. Qu’est-ce que l’acné rétentionnelle? Les lésions rétentionnelles regroupent les fameux points noirs, les comédons et les kystes blancs, appelés microkystes.

Ils se situent le plus souvent au niveau du visage (front, nez et joues), au niveau du cou, des épaules, du thorax et du dos.

Qu’est-ce que l’acné inflammatoire ?

Lorsqu’une bactérie vient de nicher dans le follicule pileux, elle provoque une inflammation du comédon ou du kyste préexistant, qui se traduit par l’apparition de papules (des boutons rouges, fermes et douloureux de moins de 5 mm de diamètre), de pustules (élévations plus hautes, chargées de pus) et de nodules (plus profonds et volumineux dépassant 10 mm de diamètre) et exposant fortement à un risque de cicatrices . Tout comme les lésions rétentionnelles, les lésions inflammatoires se situent au niveau du menton, de la zone T du visage (front, nez, joues), du dos et du thorax. Et le Dr Jacques Savary de préciser : L’acné inflammatoire et l’acné rétentionnelle coexistent généralement. On parle d’acné mixte : on observe une prédominance d’élément inflammatoires avec quelques éléments rétentionnels, ou inversement.

D’où viennent les points noirs, comédons, et autres boutons ?

Plusieurs facteurs peuvent expliquer les poussées acnéiques. Le principal ? Les bouleversements hormonaux (puberté, syndrome prémenstruel, règles, grossesse, etc.). Mais l’hormone du stress (cortisol) peut aussi entraîner une surproduction de sébum (hyperséborrhée) qui obstrue la peau et favorise la prolifération bactérienne dans les follicules pilosébacés.

La génétique est aussi un facteur clé. Il existe en eff et des formes d’acné familiales : la probabilité d’être touchée par cette maladie de peau est plus importante quand ses parents en ont souff ert. Et si deux parents ont des antécédents d’acné sévère, l’acné de leur enfant sera statistiquement plus sévère. Chez la femme, certains moyens de contraception peuvent aggraver ou, au contraire, améliorer l’acné. Il est donc indispensable de consulter son gynécologue ou son médecin traitant afin de choisir le mode contraceptif le plus adapté.

Comment traiter une acné rétentionnelle ou inflammatoire ?

Le traitement de l’acné dépend du type des lésions que présente le (la) patient(e), de son terrain génétique, des contre-indications ou allergies, de sa tolérance aux médicaments, d’une éventuelle grossesse et plus généralement, du

mode de vie. «On commence par prescrire des traitements locaux. Il en existe de diff érents types : ceux ciblant principalement les lésions rétentionnelles (dérivés de vitamine A ou acides de fruits) et ceux ciblant les lésions infl ammatoires (antibiotiques ou peroxyde de benzoyle) », indique le Dr Savary.

Lorsque l’acné est sévère dès son apparition, ou en cas d’échec des traitements locaux, le ou la dermatologue propose un antibiotique de la famille des cyclines à prendre durant trois mois (associé à des soins locaux). Si l’acné est très sévère, on passe à l’isotrétinoïne, un médicament d’une grande efficacité, prescrit sous haute surveillance et associé à une contraception obligatoire en raison des risques de malformations et de troubles neurodéveloppementaux chez le fœtus. Chez les garçons, l’ANSM recommande également une surveillance mensuelle des paramètres biologiques et psychiatriques.

Source : santémagazine.fr