Mauvaise alimentation : Obésité, hypertension, diabète …

Image: Francis Dean/Rex

Il est de coutume de voir des personnes qualifier l’embonpoint de signe d’aisance et de bénédiction, mais quand on jette un œil sur ce qu’elles mangent, on ne peut s’empêcher de soutenir que c’est plutôt la conséquence d’un déséquilibre alimentaire : trop de gras, trop de sucre, trop de sel.

Beaucoup de gens (surtout les femmes) se laissent aller à la malbouffe, ignorant ou négligeant complètement les conséquences sur leur santé. Ils mélangent volontiers viandes, poissons, crevettes, crabes, … dans une même sauce (avec beaucoup d’huile); plat qui sera arrosé de vin, bière ou sucreries.

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La consommation excessive de produits gras ou sucrés est pourtant source de plusieurs maladies et anomalies dont le diabète et l’hypertension artérielle (pathologie cardiovasculaire définie par une pression artérielle trop élevée).

– Obésité, diabète, hypertension : un Tridem mortel –

De nos jours, de plus en plus de personnes sont obèses, le fait est plus palpable au sein de la gente féminine.

Une analyse de l’OMS révèle que la prévalence de l’obésité dans les 10 pays fortement touchés sera comprise entre 13,6 % et 31 % chez les adultes, et de 5 % à 16,5 % chez les enfants. L’Afrique est également confrontée à un problème grandissant de surpoids chez les enfants.

En 2019, le continent abritait 24 % des enfants de moins de 5 ans en surpoids dans le monde. Selon des chiffres de cette organisation publiés en 2018, on compte un million de togolais hypertendus. Interrogés, nutritionnistes et professionnels de la santé, indexent surtout la mauvaise qualité de l’alimentation.

De plus la plupart de ces personnes et surtout les femmes ne font presque pas d’exercices physiques.

« Le premier problème que nous avons, ce sont les AVC, qui sont intrinsèquement liés à notre alimentation. Nous devons commencer par communiquer suffisamment sur la qualité nutritionnelle, notre alimentation. Nous devons être très vigilants en faisant attention à ce que nous mangeons », a déclaré Mme Assi (professeur de Lycée) rencontrée lors de son jogging traditionnel.

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Pour Mathieu Tobossi (Infirmier diplômé d’État qui a aussi fait des recherches en nutrition), la consommation excessive d’aliments caloriques est la principale cause de surpoids et d’obésité. D’autres facteurs favorisent également la prise excessive de poids, comme le manque d’exercices physiques.

« L’obésité a des conséquences sur tout l’organisme : le foie, les reins, le pancréas, les yeux, et même des répercussions sur la vie sexuelle. Il nous faut donc surveiller notre alimentation, et revoir nos méthodes culinaires qui favorisent la prise de poids, puis éviter la sédentarité, car l’obésité morbide prend de l’ampleur. Aujourd’hui les communications vont dans le sens du retour à la terre, à nos valeurs nutritionnelles », a-t-il ajouté.

Tata Yao Ametoegnienou (directeur exécutif de l’Organisation pour l’alimentation et le développement local/OADEL), déclare qu’il est malheureux de constater que notre mode d’alimentation est aujourd’hui tourné vers les produits importés, qui sont riches en colorants, additifs, sucre, sel et mauvais gras ; sources de maladies. Foncièrement contre la mauvaise alimentation, ce dernier a d’ailleurs édité un livre de cuisine à base de produits locaux pour aider ses concitoyens.

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« Il existe des produits locaux qui peuvent valablement suppléer ces produits extérieurs, mais que les consommateurs ne connaissent pas ou parfois, délaissent pour diverses raisons : l’ignorance, les préjugés, une transformation locale insuffisante des produits agricoles bruts, l’absence de publicité et le +prestige+ lié à la consommation des produits importés. Mais le bon choix alimentaire, c’est de privilégier la consommation des produits locaux transformés et conditionnés. Ils sont produits dans des conditions écologiques optimales. De plus, nos producteurs aussi en tirent profit », a-t-il indiqué.

Lutter contre le sédentarisme : il faut bouger

des grands-mères qui boxent pour une bonne vieillesse. image Africanews

Pour Afi Amevo (sociologue, spécialiste en questions urbaines), nous devons privilégier les fruits et légumes, être à l’écoute des besoins effectifs de notre corps et jouer la carte de la modération.

« La mauvaise alimentation conduit au surpoids, puis à l’obésité et d’autres maux qui peuvent nous appauvrir. Le constat est beaucoup plus frappant en zones urbaines. Revenir à la consommation locale, serait d’une précieuse aide dans la lutte contre l’obésité et les maladies comme le diabète et l’hypertension artérielle. De plus, nous valorisons ainsi nos produits, et soutenons indirectement nos producteurs… », a-t-elle souligné.

Didier Drogba (ancien footballeur) conseille vivement le sport, qui pour lui, est tout aussi fondamental que la qualité de l’alimentation.

« Partout dans le monde, la pratique du sport permet d’être plus frais et plus dynamique … le sport permet de lutter contre l’obésité, les maladies cardiovasculaires et renforce non seulement la santé, mais aussi l’immunité. Et quand je dis du sport, je ne parle pas d’un sport de très haut niveau, mais la marche, jouer avec les enfants,… c’est aussi faire du sport », a conseillé M. Drogba lors d’un webinaire organisé par le Réseau des médias pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN).

Selon l’ancien footballeur, la santé et le bien-être sont précieux et liés : « Mon l’objectif c’est de faire bouger les gens (peu importe le poids, l’âge, le lieu) : le mouvement, c’est la vie. Et pour rester en vie, il faut bouger. C’est ce que j’encourage », a expliqué Drogba. FIN

Ambroisine MEMEDE