Développement, création d’emplois et croissance économique: L’entreprenariat est-il en péril au Togo?

M. John Doh K. Atutonu

Tout le monde s’accorde à reconnaître que «l’entreprise est le moteur de la croissance économique d’un pays». Les entreprises, distributrices de revenu, créatrices de richesse et d’emplois, participent au bien – être socioéconomique et culturel et à la construction nationale.

Conscient de cela, le gouvernement, sous l’impulsion du chef de l’Etat, a entrepris avec détermination des réformes dans le secteur, depuis 2005, en mettant l’accent sur les initiatives privées qui ont reçu un nouvel engouement et élan suite à une intervention accrue de l’Etat pour accompagner et assister les entreprises, surtout celles portées par les jeunes. Sauf que ce dynamisme se trouve être confronté à un éternel problème: «les Togolais organisés en société finissent par se séparer».

Une préoccupation qui inquiète le compatriote John Doh K. Atutonu. Dans une réflexion sur la création d’entreprise dans le pays, il s’interroge à cet égard :

«L’entreprenariat est-il en péril au Togo?». Ce lauréat du Prix du Concours des Créateurs d’Entreprises en Afrique (CREA) 1991, un programme de l’Association Éducation et Échanges mis en œuvre en collaboration avec le gouvernement français, a conduit une enquête sur le terrain, dominée par des entrevues et observations sur la question.

Il a pu comprendre pourquoi l’Etat intervient dans ce secteur et expliquer pourquoi l’entreprenariat se retrouve en péril.

Selon lui, malgré les efforts institutionnels accomplis durant des décennies l’entreprenariat togolais a du plomb dans les ailes: «Les programmes de promotion de l’initiative privée se trouvent compromis par un certain nombre de facteurs, y compris et ce, dans une large mesure, des caractéristiques personnelles du citoyen togolais en général».

De l’avis de M. Atutonu, les embuches sur le chemin de la création d’entreprise comprennent malheureusement l’entrepreneur lui-même et il faut prendre des «dispositions spéciales pour arrêter le trop de sommeil au niveau de certaines couches sociales». En intégralité la réflexion de M. John Doh K. Atutonu.

Historique

Au Togo, la plupart des entreprises durables sont détenues par des étrangers (plus de 4.000 entreprises étrangères sur 40 831 entreprises au total entre 2010 et 2015). Le citoyen togolais moyen est encore à la traîne en matière d’entrepreneuriat. Par le passé, plusieurs projets de création d’entreprise ont été avortés dès le stade de préinvestissement.

Des entreprises existantes avaient connu la scission et la débâcle. Depuis 2005, l’initiative privée a reçu un nouvel engouement et élan suite à une intervention accrue de l’Etat pour accompagner et assister les entreprises surtout celles portées ou appartenant aux jeunes.

L’attention renouvelée de l’autorité publique a atteint son point culminant, illustré par l’implication de la Présidence de la République en 2012 (40 831 entreprises créées entre 2010 et 2015). Jusqu’en 2015, sur les 40 831 entreprises créées, 21 456, soit 51% de cet effectif, avaient survécu.

Mais le nombre d’emplois créés et l’effectif des entreprises qui se retrouvaient éventuellement dans l’assiette fiscale n’ont pas été compilés. Au cours de la période allant de 2013 à 2020 et ce, dans le cadre de la mise en œuvre de l’intervention de l’Etat, le FAIEJ a assisté la jeunesse à la création de 3021 entreprises, dont le nombre d’emplois créés est inconnu. La tendance actuelle fait prévaloir et présager des performances nationales qui auraient dû être plus encourageantes.

Sur le terrain, les résultats ci-dessus et ceux révélés par nos enquêtes indiquent que l’entreprise togolaise vit dans un étouffement peu apparent, malgré les efforts des autorités de tutelle (les entreprises créées survivent à hauteur de 52%).

Au vu de la performance actuelle, l’autorité publiquene faiblit pas. En 2019, elle a lancé, le Plan National de Développement (PND) pour accélérer la croissance et le développement.

Introduction

Economistes, gestionnaires, juristes, financiers, banquiers, administrateurs civils, etc. ainsi que toute autorité publique s’accordent à affirmer que «l’entreprise est le moteur de la croissance économique d’un pays».

En d’autres termes, sans entreprise, il n’y a ni croissance ni développement et le Togo ne saurait constituer une exception à cette règle.

Le fonctionnement du circuit économique révèle clairement le rôle joué par les entreprises dans l’accomplissement et le bouclage de ce circuit. Elles sont distributrices de revenu, créatrices de richesse et d’emploi et participent ainsi au bien-être socioéconomique et culturel et à la construction nationale. C’est pour cette raison que les gouvernements prévoient, entre autres mesures, des interventions en faveur du secteur privé pour qu’adviennent des opportunités d’une économie florissante. Le Togo a connu des épisodes d’effondrement de gouvernance d’entreprise.

Au milieu des années 80, les responsables de la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculturedu Togo (C.C.A.I.T) d’alors avaient révélé que «les Togolais organisés en société finissent par se séparer».

Dans le temps, le même phénomène considéré comme une préoccupation nationale, se retrouvait avec les entreprises en gestation. Qui s’en est chargé jusqu’alors ? A qui revenaient la tâche et la responsabilité de la résolution de ce problème épineux de comportement et de gouvernance d’entreprise?

Nous avons conduit une enquête sur le terrain pour répondre à ces interrogations.

L’exercice de recherche

Mon équipe et moi-même avons conduit une enquête sur le terrain dominé par des entrevues et observations.

Un questionnaire servait de base pour la collecte des données par entrevue.

Des données secondaires ont été collectées dans la presse, sur l’internet et auprès des services de l’Etat.

Des observations ont été, d’autre part, conduites à titre de sources d’information auprès des services de la fonction publique, dans les entreprises, y compris les associations et institutions et dans les ménages. Cet exercice s’est étendu sur plusieurs années et couvrait essentiellement plusieurs localités de la zone sud du territoire togolais. Des contacts téléphoniques et des entrevues avec des entrepreneurs potentiels et actuels ainsi que des promoteurs des autres organisations ont été faits.

Nos résultats nous font croire qu’il existe des caractéristiques personnelles qui individuellement ou réunies étouffent les initiatives dans leurs «coquille» ou les entreprises dans leur exploitation.

Pourquoi l’Etat intervient-il ?

En 2012, le pouvoir central togolais avait décidé de faire des interventions dans le domaine de la création d’entreprise surtout en ce qui concerne les initiatives des jeunes. Le but de ces interventions était un regain de croissance dans une ère de reprise économique et d’amélioration du niveau des recettes publiques ainsi que de la création d’emploi.

Pour l’autorité publique d’alors, l’entreprenariat était une aubaine pour la concrétisation et l’avènement du développement national.

En mettant en œuvre une telle décision, l’Etat comptait jouer son plein rôle de facilitateur des activités économiques.

D’autre part, l’Etat se considérait comme l’agent économique privilégié de pilotage de ce vaste programme, les tentatives des autres acteurs n’ayant pas permis d’atteindre les résultats escomptés au cours des périodes précédentes. L’intention finale du pouvoir central était de redynamiser le circuit économique. Une gestion efficace de la politique de l’Etat devrait contribuer à un accroissement de la production surtout dans cette ère de transition du franc CFA vers la nouvelle monnaie Eco dont la mise en œuvre impose la pratique d’une parité variable et l’assurance d’une performance macroéconomique encourageante.

A noter que l’intervention de l’Etat ne saurait être un devoir. Elle est juste une facilitation. L’entrepreneur se doit d’être autonome et de pouvoir répondre à ses propres besoins. Il devra mériter d’élaborer et de mettre en œuvre des stratégies et user d’astuces qui puissent lui permettre de sortir victorieux de la bataille et ce, sans l’intervention de l’Etat. L’entrepreneur se doit de garder en l’esprit qu’il devra mener sa propre lutte pour s’attendre à de bonnes perspectives, y compris les partenaires, les associés, les financiers, le bénéfice, etc.

Aussi, il ne faut pas ignorer le rôle de l’autorité publique dans les sociétés étatiques et paraétatiques.

Cette situation représente un scenario différent qui n’est pas pris en compte par notre équipe et le présent rapport.

Il ne faut pas oublier l’entretien et la survie de l’entrepreneur potentiel lors de son aventure de la phase pré- réalisation et aussi et le maquis entrepreneurial de la période d’après investissement.

L’entreprenariat togolais est-il réellement en péril ?

Les performances des années d’après intervention de l’Etat, notamment la mise en œuvre des actions et décisions du Ministère en charge du Développement à la Base et de la Jeunesse et d’autres agences gouvernementales telles que le Fonds d’Appui aux Initiatives Economiques des Jeunes (FAIEJ), l’Agence

Nationale pour la Promotion de l’Emploi (ANPE), l’Agence Nationale de Promotion et de Garantie de Financement (ANPGF) ont apporté des contributions positives.

Celles-ci se sont illustrées par l’accroissement du nombre d’entreprises et la conversion d’unités économiques du secteur informel en entreprises formelles contribuables.

Cependant, force est de constater que le pays aurait enregistré une meilleure performance si, au niveau des parties prenantes et des exploitations, certains caractères et comportements personnels intrinsèques avaient fait défaut et certains besoins et exigences matériels avaient été respectés. Le péril de l’entreprenariat se trouve également dans le milieu et l’environnement de l’entrepreneur potentiel ou actuel qui vit l’influence négative des situations qu’il subit et des personnes qu’ils côtoient. Par exemple, le soutien moral et matériel habituel est retiré à une personne dès qu’on se rend compte qu’il a embrassé l’entreprenariat.

D’autre part, il faut noter que l’entrepreneur lui-même et la masse sont caractérisés par des comportements fonctions de leurs mœurs qui mutilent l’organisation, la gouvernance, la direction et le fonctionnement d’une entreprise. Par exemple, le peu de motivation et de loyauté des ouvriers agricoles dans le Kloto est de nature à décourager et repoussent les initiatives agricoles dans cette localité.

La crise de la main d’œuvre ouvrière devra faire l’objet d’un traitement particulier dans l’ensemble du pays.

Ceci possède toutes les chances et représente un obstacle pour l’éclosion des exploitations agricoles qui sont aujourd’hui en danger.

Où se trouve le mal

Nos observations et études sur le terrain, liées au potentiel de création et de développement des entreprises au Togo nous, ont conduit à établir que malgré les efforts institutionnels accomplis durant des décennies, les résultats sont mitigés (sur 40 831 entreprises créées, 21 456 sont actives et il n’y a pas de données disponibles sur celles éventuellement saisies dans l’assiette fiscale).

Les programmes de promotion de l’initiative privée se trouvent compromis par un certain nombre de facteurs, y compris et ce, dans une large mesure, des caractéristiques personnelles du citoyen togolais en général. Comme mentionné plus haut, il existe des caractères humains sous-jacents qui habitent la psychologie du togolais dont le renoncement aurait dû être un préalable pour s’attendre à de meilleures perspectives.

Le phénomène se retrouve également au niveau des organisations publiques non gouvernementales et de partis politiques. Ces dernières sont bel et bien des entreprises / sociétés tant qu’elles sont le produit d’une initiative personnelle c’est qu’elles ont, en fin de compte, partagé un accord de volonté. L’effondrement des coalitions de partis politiques d’opposition depuis les années 1990 au Togo en est un exemple palpable (Le Monde, AFP, REUTERS, l’IRIS et WATHI etc.).

Le mal de l’entreprenariat se trouve d’autre part, dans l’environnement social et culturel de l’entrepreneur.

«L’on est bien informé des réalités d’une entreprise que si on entreprend soi-même» (Atutonu Komi Doh John). Le manque de connaissance sur le concept de l’entreprenariat et sa contribution pour le progrès socioéconomique et culturel. L’entrepreneur ne se retrouve pas dans le circuit économique et manque de conviction en ce qui concerne son rôle et son importance pour la nation.

Le public a toujours tendance à incriminer et à décourager les entrepreneurs surtout dans les moments de détresse ou de prise de risque et ce, par naïveté et ignorance. Il existe dans la masse, un segment de personnes aigris contre l’entreprenariat, qui se donnent une mission attentiste pour voir se réaliser un échec en vue de justifier leur position initiale défavorable à la création d’entreprise.

Une telle attitude est de nature à influencer, à éroder, à saper et à vicier la volonté de l’entrepreneur, du porteur de projet et de l’initiateur de projet de demain. Elle varie suivant l’âge, le secteur, la localité, la culture, le niveau de vie, etc. Par exemple, la quasi-totalité des fonctionnaires, des employés du secteur privé et des organisations publiques non gouvernementales déconseillent l’initiative privée aux jeunes et à tous. Ladite attitude est déterminée par l’absence de certains, attributs, connaissances personnels et académiques minimum.

Enfin, il faut remarquer, sur la base de ce qui précède, que l’entrepreneur togolais n’est pas fort parce qu’il manque de l’esprit de la réussite collective. Son égoïsme constitue unbiais empêchant l’atteinte des objectifs qu’il se fixe.

Par exemple, le refus des paysans de Danyi, pendant plusieurs décennies, de se regrouper en coopératives/ associations pour fixer de meilleurs prix au client.

Le comportement de l’entrepreneur

Un certain nombre de variables sont révélées par notre travail de terrain et nos rapports de recherche. Celles qui ont attiré notre attention et sont considérées comme inhibitrices et constituant un obstacle pour la création et l’exploitation d’unités économiques et même sociales et culturelles au Togo sont les suivantes: La haine, l’abstinence à pardonner, la rancune, la méchanceté, la culture du salaire garanti, le commérage, l’oisiveté, les moqueries, l’envie, la jalousie, la phobie du risque, l’esprit de l’ennemi du progrès, etc.

L’environnement socioéconomique et culturel de l’entrepreneur

Il se constitue en général de la masse ou du public. Certaines sections de ce public sont influentes et s’illustrent par des couches successives distinctes en commençant par la famille.

La famille est le milieu que l’entrepreneur potentiel ou actuel vit du moins pour un premier temps. Bien souvent, les parents désirent que leurs enfants ou personnes à charge aient un emploi garanti par un salaire régulier. Pour cela, ils rechignent à accepter que ceux-ci s’engagent dans l’entreprenariat. Imaginez une situation dans laquelle, après un cours probant sur l’esprit d’entreprise, un étudiant engagé et convaincu se heurte à l’opposition farouche de ses parents.

L’école est un milieu où plusieurs échanges ont lieu et l’étudiant futur porteur de projet aiguise son appétit de création d’entreprise.

Les avis contraires des collègues et même de certains enseignants non convaincus par la cause de l’initiative privée suffisent pour tuer les embryons de projet dans leurs coquilles.

L’environnement social immédiat : les voisins, le quartier, le village et la ville sont des milieux dans lesquels le porteur de projet de demain évolue. Ce milieu, dans un contexte togolais, est souvent quasi pollué par les histoires d’échec par lesquelles on décourage les initiatives privées. Les habitants de ce même spectre attribuent les quelques rares histoires de réussite à des forces mystiques et invisibles.

L’impression du grand public sur l’entreprenariat est la résultante des positions prises par les ménages, les entreprises et institutions sur cette composante dans une économie. Elle s’apparente à la position de l’environnement socioculturel immédiat.

Les poids que représente la perception de l’entrepreneur potentiel impacte négativement la constitution du foyer de celui-ci. Le mariage de l’entrepreneur est risqué en ce sens qu’il «devra poursuivre deux lièvres à la fois», ce qui entraîne parfois des reports et des mariages retardés. Ceci se justifie par le fait qu’à ses débuts, l’entrepreneur est pris pour un sans emploi et ne dispose pas des ressources requises.

Le maquis entrepreneurial est une exploitation

Toute entreprise existante aujourd’hui est partie d’une idée de projet. Le passage d’une idée de projet à une entreprise constitue une aventure et un terrain plein d’embuches, et pour cela, des dispositions doivent être prises pour que ces embuches soient passées sans empêchement majeur.

Raisonnablement, il serait important de considérer le maquis entrepreneurial comme une véritable exploitation structurée, si nous voulons faire du chemin parcouru par l’entrepreneur potentiel, un passage réussi.

Une attention particulière devra être accordée à l’entrepreneur à titre de moyen de facilitation pour aboutir à une fin qui soit utile et profitable pour les populations et l’autorité publique et politique d’un pays.

Cependant, force est de constater qu’aucun apport n’est fait, que ce soit de la part des populations et de l’environnement socioéconomique en général ou de l’autorité publique pour cultiver le «jardin» que constitue l’entrepreneur potentiel.

Il est clairement perceptible que ni l’Etat ni les entreprises et les ménages n’ont pas l’envie et n’ont exprimé aucun intérêt à financer la survie et le bien-être de l’entrepreneur.

Toutefois, faut-il remarquer que les mêmes agents économiques s’attendent, dans des mesures différentes, à des retombés de ce même entrepreneur dont ils ne soutiennent pas la subsistance et l’existence, gages du devenir du porteur de projet. Il en est ainsi, parce qu’aucun dispositif et aucune action ne sont prévus pour identifier et sélectionner les entrepreneurs réels, en vue de leur accorder le soin requis et ce, à titre de ressource devant être exploitée pour créer des emplois et de la richesse nationale. Il serait recommandé qu’un cadre juridique soit adopté pour régir l’attention à porter sur l’entrepreneur ou le promoteur potentiel, s’il est réel, et pour cela un système de certification de l’entrepreneur potentiel serait d’un bon recours. Ainsi, il serait de bon ton que l’Etat et les démembrementsde l’Etat, ainsi que les institutions de développement soient appelés à assurer une prise en charge du promoteur dès l’éclosion et l’acceptation d’une idée de projet qui, dorénavant, est considérée comme un bien générateur d’emploi et de recette fiscale.

Le manque de suivi de la santé financière de l’entrepreneur potentiel étant confirmé, nous tous, sommes appelés à un examen de conscience pour relever le défi de la considération de l’entreprise comme étant le moteur de la croissance et du développement. En réalité, le financement du promoteur en tant qu’exploitation est une responsabilité du pouvoir public, qui devra s’y attacher à bras le corps comme pour alimenter et prendre soin d’un bébé nouveau-né, l’entretenir, le nourrir, le suivre en matière de soins médicaux et assurer son devenir moral et biologique dans les meilleures conditions.

Dans le cas de figure actuel, si l’Etat s’investit à entretenir le promoteur d’entreprise, il ne ferait que préparer le terrain et l’opportunité de la réalisation des recettes dont il va bénéficier et des emplois qui contribueront à stabiliser la situation socioéconomique et politique du pays. Il a ainsi intérêt à veiller à ce que les processus de promotion d’idées de projet dès qu’ils sont déclenchés, se maintiennent et aboutissent à leur fin, c’est-à-dire la création d’une machine de production d’emploi et de richesses nationales.

Le processus proposé devant permettre d’aboutir aux résultats désirés pourrait suivre les étapes que sont :

• Test de sélection de l’entrepreneur sur la base des talents

• Election de l’entrepreneur national de demain

• Attribution du statut d’entrepreneur potentiel

• Certification dudit statut

• Diffusion de la réalité de l’entrepreneur potentiel certifié

Les étapes précédentes donneront lieu par exemple à la création :

• D’un ticket de restauration pour les entrepreneurs potentiels

• Une prime d’assurance santé

• Une indemnité d’entrepreneuriat

• Autres avantages et ce, au nom de la promotion de la production nationale.

Bien souvent, il a été remarqué que les agences en charge des recettes de l’Etat qui encaissent des recettes sont loin de préparer le terrain de réalisation de ces mêmes recettes. Le service des impôts se trouve être un des services dénué de toute activité de recherche et de développement concernant la création de sa «clientèle» c’est-à-dire le contribuable de demain. Aucune action n’est faite dans aucun pays du monde, y compris le Togo pour garantir la croissance des idées de projet d’entreprise. Le Togo pourrait en servir de pionnier et le cas échéant, préparerait la réalisation des recettes fiscales de demain.

Les agences en charge des recettes devront concevoir et installer une unité en charge de la recherche et du développement au même titre que les entreprises à caractère commercial en vue de créer des opportunités devant conduire à développer et à maintenir le contribuable de demain. Ce faisant, une chaîne de production de futurs contribuables serait ainsi mise en place et permettrait de renforcer la qualité de prévision des recettes de l’Etat. Ici, le produit à développer, c’est l’entreprise et l’idée de projet constitue la matière première.

Il ne faut pas oublier l’entretien et la survie de l’entrepreneur potentiel lors de son aventure de la phase pré- réalisation et aussi et le maquis entrepreneurial de la période d’après investissement représentent un recours qui à terme contribuerait au bien-être de tous.

Le maquis entrepreneurial, une entrave pour l’allocation des fonds à l’initiateur de projet d’entreprise

Un maquis entrepreneurial non entretenu projette le promoteur dans le besoin. Les exigences personnelles s’accumulent au fil de la période de recherche de pré-investissement, ce qui aboutit en fin de compte à un promoteur plein de besoins potentiels insatisfaits qui ne tardent pas à faire surface dès que l’Etat confirme le financement de son projet. Ainsi, quel que soit le contrôle et le suivi réservés au financement et les personnes qui en sont responsables, l’entrepreneur potentiel trouvera sa part dans les fonds qui lui sont alloués pour le financement de son entreprise en vue de satisfaire à des besoins purement personnels.

L’entreprenariat : le cas de la Diaspora togolaise

Les togolais qui vivent à l’étranger ont commencé récemment à créer des entreprises au pays. Dans la plupart des cas, Ils évoluent en équipe de spécialistes et connaissent moins de contrainte comportementale et culturelle. Les pays de résidence les aurait transformés culturellement et dans les mœurs et habitudes. Ils ont nourri l’esprit de la coexistence pacifique collective dans un environnement différent.

Cependant, il faut remarquer qu’une frange significative de la diaspora de retour au pays, y compris des fonctionnaires internationaux, fait cavalier seul. Dans la majorité des cas, ces entreprises ont connu des échecs. Cette section de la Diaspora fait confiance au capital oubliant qu’en dehors du capital, il existe bien d’autres attributs et ressources qui devront interagir pour gouverner, diriger et faire fonctionner une entreprise pour aboutir à la réussite.

La solution

Au regard de ce qui précède, on se rend clairement compte que l’entreprenariat togolais a du plomb dans les ailes. Les comportements figés existants qui remettent en cause les actions gouvernementales et les contributions des parties prenantes nécessiteraient d’être corrigés en usant d’outils pertinents et appropriés.

La levée des insuffisances susmentionnées donnera lieu à une métamorphose d’une société comprenant désormais des citoyens disposés à entreprendre et ressourcés pour aboutir à la réussite. De là, naîtra une ère de formation et de création d’entrepreneurs. Ceux-ci devront conduire vers une révolution entrepreneuriale qui à son tour permettra de booster la production et la croissance ainsi que le développement.

Un nouveau départ sur des bases saines et transparentes avec un statut psychosociologique réparé s’impose ainsi à la quasi-totalité de la nation. Toutefois, il faut remarquer et c’est curieux et préoccupant de révéler que certains spécialistes des sciences humaines rencontrées dans l’anonymat, redoutent du projet de mission qui leur serait assigné à terme, si les propositions et assertions de la présente publication sont acceptées par les entités compétentes.

Conclusion

Les embuches sur le chemin de la création d’entreprise comprennent malheureusement l’entrepreneur lui-même. Le comportement de la quasi-totalité des entrepreneurs représente un danger pour l’entreprise nationale, de l’initiation du projet jusqu’à la phase opérationnelle.

L’entreprenariat togolais est ainsi malade du comportement de l’entrepreneur.

La défaillance comportementale de l’entrepreneur ne permet pas de maintenir la cohésion minimum nécessaire pour créer une entreprise viable et durable. La résolution de problème est le caractère manquant le plus décisif à tous.

De surcroit, l’entrepreneur s’expose quotidiennement à la contrainte de son environnement socioéconomique et culturel immédiat miné. Vivre le maquis entrepreneurial est donc une tache d’huile qui en appelle à une intervention spéciale pour la mise au propre de l’entrepreneur et de son environnement en vue d’une transformation économique, psycho-sociale et culturelle.

Les entreprises devront être ainsi fondées sur l’expression d’une volonté pure de l’entrepreneur. De ce fait, on s’attendrait à de meilleures perspectives en matière de développement d’entreprise et par conséquent du pays.

Recommandations

Le concept de l’entreprise en tant que processus permanent de résolution de problème et une exploitation de moyens rendus disponibles par soi-même ou venant des publics pour aboutir à un résultat devra être promu dans le pays.

L’école obligatoire serait recommandée pour lever le mal de la logique et du niveau de raisonnement minimum incompressible.

La gestion efficace de la communication téléphonique devra être d’un bon recours pour assurer la fluidité de la circulation de l’information nécessaire à la promotion de la production.

Au niveau individuel, l’habitude de la défiance des intempéries et de la pluie doit être adoptée pour gagner du temps, de la productivité et de la croissance.

La sensibilisation pour une amélioration du niveau de production en vue de mieux répondre aux impératifs du système de parité variable qui s’annonce avec l’avènement de la monnaie unique Eco. L’éducation et la formation pour une meilleure compréhension du circuit économique et des sciences économiques par tous en vue de permettre aux populations de se retrouver dans leur rôle dans l’économie de leur pays et leur importance pour la nation.

Un enseignement et une éducation de masse de l’instruction civique et des notions préliminaires des sciences économiques à tous.

Des dispositions spéciales doivent être prises pour arrêter le trop de sommeil au niveau de certaines couches sociales pour assurer une meilleure santé et faire du temps pour travailler et garantir l’avènement de la production et de la croissance. Une directive nationale du repos serait de mise.

La création d’un environnement nouveau dans lequel les non-entrepreneurs formés, éduqués et conscientisés deviennent des entrepreneurs ou tout du moins, ne constituent plus dorénavant un obstacle au développement de l’entreprise.

L’attribution de missions diverses aux spécialistes des sciences humaines (psychologues, sociologues, anthropologues, psychiatres, etc.) pour juguler la crise de comportement de l’entrepreneur et de son environnement et ce, en usant d’outils pertinents. Une telle mission le cas échéant, devra bénéficier du soutien et de l’accompagnement de l’autorité publique. Le financement de la phase de préinvestissement lorsque le porteur de projet pousse le processus de création de son entreprise et atteint un niveau encourageant.

L’enseignement de l’entrepreneuriat en direct sur les medias, y compris dans les langues nationales pour que cette connaissance soit disponible à tous sur l’ensemble du territoire national. L’enseignement de l’entreprenariat à la place publique de façon à donner l’impression et à assurer une formation de masse.

L’extension de la mission du Haut-Commissariat à la Réconciliation et au Renforcement de l’Unité Nationale (HCRRUN) à la réconciliation sociale.

Source : Togo Presse