Tchamba: Des Imams en formation sur leur rôle dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent

Les participants à ce séminaire de formation

Des Imams de Tchamba (localité située à environ 374 km au nord de Lomé), ont entamé mardi 15 février, un séminaire de formation de trois jours sur leur rôle dans la prévention et la lutte contre l’extrémisme violent.

C’est le Centre de spectacle et de loisirs de Tchamba qui abrite cette rencontre, organisée par le Conseil des Imams pour les Affaires Sociales et Services Humanitaires (CIASSH).

Les travaux du séminaire placé sous le thème : « Prévention et lutte contre l’Extrémisme Violent et leur participation », ont été ouverts en présence des membres dudit Conseil des Imams.

Cette cérémonie d’ouverture a été marquée par plusieurs temps forts: lecture du Saint Coran par l’Imam Kadhafi venu de Lomé, prière de la circonstance dite par l’Imam central de la ville de Tchamba, mot de bienvenue du maire de la commune de Tchamba 1, allocution du président du CIASSH, présentation du CIASSH et son rôle (par le secrétaire général), mot du représentant du CIASSH de la préfecture de Tchamba et l’ouverture des discussions par le préfet de la préfecture de Tchamba (président CPPLEV).

« Cette formation a été organisée par le CIASSH/Session Tchamba à l’intention des Imams de Tchamba et ses environs. Cette rencontre a pour but de les entretenir sur l’approche islamique de la lutte contre l’extrémisme violent et le travail en cohésion avec les autorités locales notamment les chefs de villages de cantons », a précisé Imam Bin-Idriss, président national du CIASSH .

« La rencontre se déroule dans une ambiance bon enfant. Prennent également part à cette formation, les préfets, les maires… « , a-t-il précisé.

L’assistance a ensuite suivi avec grande attention, une présentation sur l’extrémisme violent et les mesures prises par le gouvernement togolais.

Vue partielle de l’assistance

Cette présentation a été faite par le président du Comité interministériel de prévention et de lutte contre l’extrémisme violent (CIPLEV) et deux autres membres : le commissaire de la ville de Tchamba M.Tchassama Nouridine et M. Eloi (responsable de l’ONG SADIL).

« L’approche islamique de la lutte contre l’extrémisme violent est la promotion de la culture de la paix. Et c’est sur cette approche islamique que les Imams vont échanger. Pour la lutte stratégique, elle émane de la compétence de l’autorité et on la transmet à la communauté musulmane à partir de leurs Imams », a souligné El Hadj Mohamed Oukpedjo (Consultant CIASSH).

Pour le préfet de Tchamba Issaka Laguebande, « les Imams sont des responsables religieux et autour de chaque Imam, il y a des centaines, des milliers de fidèles qui l’écoutent et le suivent ».

« Donc en formant les Imams, en sensibilisant les Imams, c’est l’ensemble des fidèles qui s’alignent derrière eux qui en bénéficient », a-t-il précisé.

Précisons que des formations de ce genre ont été déjà organisées ces derniers jours à Dapaong (les 14 et 15 février) à l’intention des membres du comité régional transfrontalier d’alerte précoce des conflits communautaires et à Kara (en novembre 2021) au profit des professionnels des médias (public/privé) et de représentants d’Organisations de la société civile.

La situation sécuritaire dans la sous-région s’est dégradée ces derniers temps surtout avec les attentats qui secouent notamment le Burkina Faso et le nord du Bénin.

Le Togo a déjà repoussé une attaque terroriste dans la nuit du 9 au 10 novembre à Kpendjal (nord) par des forces de défense et de sécurité.

Des membres du Conseil des Imams

Une opération dénommée +Koundjoaré+ a été lancée depuis septembre 2018 dans la région des Savanes (nord) pour faire face à la menace terroriste.

Ainsi, un important dispositif a été déployé tout au long de la frontière avec le Burkina Faso pour empêcher d’éventuelles infiltrations djihadistes.

Par ailleurs, le Programme des Nations unies pour le Développement (PNUD), dans une approche régionale, a soutenu deux projets transfrontaliers de prévention de l’extrémisme violent, d’une part entre le Bénin, le Ghana et le Togo et d’autre part entre le Bénin, le Burkina Faso et le Togo.

A travers ces initiatives, 19 comités préfectoraux et 187 comités cantonaux de prévention de l’extrémisme violent ont été installés dans les régions Savanes, Centrale et Kara et un mécanisme d’alerte précoce a été mis en place au niveau de la région des Savanes. FIN

Edem Etonam EKUE