Développement de la digitalisation : Les experts s’interrogent sur la souveraineté numérique africaine

Datac enter et souveraineté numérique est un sujet d’actualité en Afrique. Sur le continent, le Togo et le Sénégal ont déjà inauguré leurs datac enters nationaux. Et plusieurs autres pays s’apprêtent à leur emboîter le pas.

Cependant, la question de la souveraineté numérique reste un débat entre experts qui s’interrogent sur le développement de la digitalisation et les enjeux de la sécurité des données en Afrique.

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Au cours d’un webinaire organisé, le mois dernier, par CîO Mag, experts d’entreprises privées de technologies et d’institutions étatiques ont débattu sur cette problématique, avec le soutien de Dell Technologies, Intel, Atos et Huawei.

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Depuis le début de la pandémie du Coronavirus, les questions de la digitalisation au sein des pays africains deviennent très préoccupantes. 

Des acteurs clés du numérique sur le continent ont abordé la question lors d’un webinaire organisé par CIO Mag.Sur la question du sens donné à la souveraineté numérique en Afrique aujourd’hui, Lacina Koné, CEO de SmartAfrica a spécifié qu’elle repose sur la capacité de l’Afrique à définir sa propre trajectoire numérique de manière autonome. Ces capacités que possède le continent, selon lui, comportent la maîtrise des technologies clés, les décisions des choix technologiques et de régulation prises de façon indépendante. 

« Nous sommes convaincus que cet objectif ne peut être atteint par  des  Etats  seuls. En mutualisant nos ressources et en combinant nos efforts, en apprenant ensemble, nous pouvons augmenter cette capacité et augmenter notre pouvoir de négociation », a-t-il déclaré.

Toutefois, il a rapporté des inquiétudes sécuritaires et économiques de la part des Etats. Mais d’après lui, Smart Africa a à cœur la promotion des champions nationaux, le soutien des emplois locaux, la protection des citoyens, l’acquisition des capacités de leur protection en ligne tout en garantissant l’accès à l’information.

Etre indépendant sur toute la chaîne de valeur

Le président de la Fédération Marocaine des Technologies de l’Information, M.Amine Zarouk a, pour sa part, relevé l’état de la souveraineté  numérique  au  Maroc. Il a déballé le constat de l’intervention amplifiée du numérique dans tous les domaines de vie depuis le début de la crise sanitaire liée au coronavirus.

Pour lui, ce règne numérique est la pierre angulaire à toute souveraineté raison pour laquelle il importe de se focaliser sur ses prérequis. Il a illustré son propos par le fait que la souveraineté du cloud ne se limite pas qu’au data center mais à de multiples services complémentaires ainsi qu’à la réglementation qui devraient fonctionner en communion. Ce contexte à son avis nécessite tout aussi des compétences en guise de pilotes.

« Quand on parle de souveraineté, il faut être indépendant sur toute la chaîne de valeur », a-t-il indiqué en poursuivant qu’«aucun pays africain n’est cependant  capable d’être autonome sur ce point». A cet effet, Amine Zarouk a préconisé le travail commun des Etats, la diplomatie digitale avec la libre circulation des données comme c’est le cas avec celles des personnes et des biens mais aussi la mise en place d’un «cloud de confiance au lieu d’un cloud souverain africain».

Apporter la confiance numérique

L’un des enjeux importants de la digitalisation est le capital humain, a indiqué Chamsoudini Mzaouiyani, directeur général de l’Agence nationale de développement du numérique de l’Union des Comores, mais aussi le besoin de répondre dans les brefs délais à la situation de gestion des données afin d’apporter la confiance numérique. Rejoignant la vision panafricaine de Smart Africa, il pense que les Comores ont quelques choses à y apporter malgré les difficiles réalités locales.

« Rapatrier sur le plan national nos données hébergées à l’extérieur nécessite des efforts et une stratégie. Pour être souverain il faut avoir une autonomie dans les moyens financiers voulus », a déclaré Mzaouiyani.

De son côté, Philippe Wang, vice-président exécutif de Huawei Northern Africa a rappelé qu’en termes de souveraineté numérique, le fournisseur chinois très actif sur le continent croit en la réalisation sur plusieurs niveaux. 

Notamment la réglementation claire et un site de stockage de données local. 

« La souveraineté c’est la capacité de gérer les données des citoyens. Pour cela il faut l’infrastructure adéquate. Il s’agit d’un sujet stratégique. Nous fournissons des solutions à ce niveau », a défini Wang.

Il a également cité le palier de la manœuvre des données. « C’est le talent à former sur le plan local. Dans ce domaine nous sommes engagés pour l’éducation à travers la formation des techniciens locaux », a indiqué  le  représentant chinois.

Datacenter seul ne suffit pas pour la souveraineté

Les personnes connectées ces derniers temps ont eu un aperçu de l’importance du Datac enter national inauguré au Sénégal et au Togo. 

Suffit-il à la souveraineté ?A cette question, Bassirou Ba, directeur du Park des technologies numériques du Sénégal, répond que cette infrastructure seule ne suffit pas, bien qu’elle soit un pas important pour le rapatriement des données. Pour l’accompagnement, selon lui, le Sénégal a démarré le déploiement de la fibre optique nécessaire pour le haut débit ainsi que l’ouverture d’instituts de formations pour pouvoir fournir l’ensemble de capacités essentielles.

« Nous devons avoir le capital humain adéquat pour que cette souveraineté ait un sens. Le Parc des technologies numériques du Sénégal est l’autre pendent mis en place par l’Etat pour répondre aux préoccupations du secteur privé local et international. C’est un espace favorable au développement, à la créativité, à l’innovation, au captage d’opportunités venues d’ailleurs et aux partenariats internationaux», a-t-il dit.

« Zone de libre-échange de données »

Pour sa part, Mounir Soussi, a apprécié cette souveraineté sur le plan national et n’est pas favorable à ce qu’elle s’étende sur le plan panafricain car chaque pays a, selon lui, ses propres réalités. Il s’est plutôt montré partisan d’un espace de partage de bonnes pratiques pour permettre aux Etats de s’inspirer les uns des autres. Pour Lacina Koné, cette souveraineté panafricaine existe pourtant déjà  en Afrique, et la crise sanitaire a permis de la mettre en évidence.

« La COVID-19 a propulsé la question du numérique. Elle a accéléré la numérisation dans de nombreux pays. La seule chose qui pouvait garantir le respect des règles de distanciation sociale, c’était le numérique. Cette pandémie, a souligné l’importance vitale de l’accès des entreprises aux données », a-t-il  relevé. 

Toutefois, « elle a mis en évidence des questions difficiles telles que  la  dépendance des acteurs et services dans le cloud », a-t-il fait remarquer, avant  de  recommander aux gouvernements de garantir la diversité de choix technologiques. Le dirigeant de Smart Africa a aussi rapporté que lors des multiples conseils de l’organisme, les acteurs extérieurs ont proposé des solutions de cloud à condition d’être hébergés par des pays équipés hors du continent, ce que les dirigeants africains ont unanimement refusé.

« La collection de  plusieurs souverainetés nationales devient une souveraineté africaine », a déclaré Lacina Koné.

Travailler pour sécuriser ses propres données

Pour cela, il importe «d’être de bons producteurs dans la partie infrastructure mais aussi de travailler sur la sécurité des données, la réglementation, les  conditions commerciales et l’opérationnalisation d’une coordination entre les pays », a complété Amine Zarouk. Il est convaincu qu’une souveraineté continentale peut être atteinte si cette « belle lancée » est poursuivie. 

« Il faut un chantier de zone de libre-échange de données. Étudier et définir ce cadre », a ajouté le président de l’APEBI.

« La  question  réelle  doit se poser sur l’agenda africain. A nous de prendre notre destin en mains en ayant les compétences pour gérer nos projets », a martelé Lacina Koné.Il a rappelé le besoin de «travailler ensemble pour un cloud africain souverain».

« C’est difficile mais pas du tout impossible », a-t-il conclu.

El Hadj Moussouloumi BOUKARI (Cio mag) / Togo Presse