Mise en place des unités de suivi de la libre circulation : Formation à Kpalimé des membres du comité interministériel pour le suivi et la coordination des activités de migration et développement

La table d'honneur à l'ouverture de l'atelier

Les membres du Comité Interministériel de Coordination et de suivi des activités de migration et développement sur la libre circulation des personnes et des biens dans l’espace CEDEAO sont formés depuis lundi à Kpalimé, localité située à environ 120 km au nord de Lomé.

Initiée et mis en œuvre par le Groupe de Réflexion, Femme Démocratie et Développement (GF2D), cette rencontre de trois jours qui a reçu l’accompagnement technique de l’OIM et le financement du Free Movement and Migration (FMM) et l’Union européenne, s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Promotion d’une citoyenneté communautaire à travers la sensibilisation sur la carte biométrique et de lutte contre les tracasseries au niveau des frontières au Togo ».

L’objectif de cette session de formation est de renforcer les capacités des membres du comité interministériel en vue de les rendre capables à suivre la mise en place des unités de suivi de la libre circulation.

Il s’agit de permettre aux membres du comité, d’avoir une bonne connaissance du projet et des parties prenantes, d’être imprégnés des étapes suivantes du projet, de mettre en place une feuille de route pour l’établissement des unités de suivi de la libre circulation et d’avoir une bonne connaissance des textes qui régissent la libre circulation des personnes et des biens dans sous-région.

Il est également question au cours de cette session de formation, d’améliorer les connaissances des membres du comité interministériel sur les principes de la libre circulation des personnes, le droit de résidence et d’établissement dans l’espace de la CEDEAO, les documents et les formalités administratives de voyage et les procédures douanières aux postes de contrôle des frontières terrestres de Kwadjoviakopé, Sanvée-Condji et de Cinkassé, en vue de les rendre capables de gérer et d’assumer le suivi de la mise en place des unités de suivi de la libre circulation.

Instruments de mise en œuvre du protocole de libre circulation des personnes et des biens au sein de la CEDEAO, les unités pilotes de suivi de la libre circulation le long des frontières des Etats membres visent entre autres à œuvrer à la réduction et à la suppression des cas de harcèlements, d’extorsions et d’autres violations des droits des migrants, des commerçants et d’autres citoyens de la CEDEAO transitant le long des frontières, à faciliter la coopération transfrontalière et recueillir les plaintes des usagers, de les accompagner et de les conseiller lors des différends avec les agents de contrôle.

La mise en place desdites unités, exige que les acteurs impliqués et les différentes parties prenantes aient une parfaite connaissance des textes communautaires en matière de libre circulation, s’imprègnent des procédures douanières au niveau des frontières et définissent des mécanismes adéquats pour une mise place et un fonctionnement efficace de ces unités.

Les échanges de cet atelier vont permettre aux différents acteurs de redéfinir les actions prioritaires, les tâches et les responsabilités de chaque acteur, les délais de mis en œuvre et de réévaluer les moyens nécessaires pour la mise en œuvre effective de ces unités de suivi aux niveaux des frontières.

A l’ouverture des travaux, Mme Badohoun-Womitso Enyonam Victorine (présidente du Comité Interministériel de Migration et Développement) a rappelé aux participants qu’à travers leur présence à ces assises, ils prouvent une fois encore leur détermination et leur attachement aux questions du mieux-être des populations, notamment en ce qui concerne leur libre circulation au sein de la communauté sous-régionale.

Elle les a invités à s’investir pour l’atteinte des résultats qu’ils détermineront ensemble.

Mme Badohoun-Womitso a réitéré sa gratitude à la CEDEAO et au bureau de l’OIM pour leur appui, souhaitant que les étapes suivantes soient vite franchies pour permettre aux populations de vaquer librement à leurs affaires entre les différents pays.

Mme Kondodji-Traoré Abeté Nana (représentante de l’OIM Togo) a de son côté, souligné que la protection des migrants est une valeur fondamentale de l’Organisation pour les Migrations (OIM), estimant qu’environ 90% des citoyens de la Communauté de la CEDEAO migrent dans toute la région de l’espace et les pratiques néfastes liées à cette mobilité sont répandus.

Selon elle, l’implication de l’OIM dans le projet FMM Afrique de l’Ouest, consolide son engagement à maximiser le potentiel de développement de la libre circulation et de la migration en Afrique de l’Ouest et cette campagne de plaidoyer et de sensibilisation sur la libre circulation et la migration au Togo.

Le nouveau transfert d’attribution de mission d’installation des unités de suivi de la libre circulation au comité interministériel, renforce davantage la collaboration entre les acteurs étatiques et les organisations de la société civile pour l’atteinte d’un objectif commun, celui de contribuer à la mise en œuvre effective du protocole de la libre circulation des personnes aux postes frontaliers du Togo, a pour sa part précisé Mme Tounou Adoudé (coordinatrice CRIFF/GF2D).

Wilfred Dodzih (secrétaire permanent de la CEDEAO) a relevé les difficultés quotidiennes notamment les extorsions, les harcèlements dont sont victimes les commerçants au poste de contrôle des frontières, d’après une enquête sur les politiques migratoires en Afrique de l’Ouest.

«Les politiques nationalistes en matière du commerce et de la migration du travail, l’absence de politique nationale de migration appropriée sont les écueils au plus haut niveau à la libre circulation. A un niveau plus bas, une investigation menée par caméra cachée a révélé les extorsions illicites par des agents zélés au poste de contrôle chaque jour au niveau des postes frontières, des milliers de marchandises en des sommes très importantes doivent transiter à travers le pays et généralement des pays de la côte vers l’hinterland», a-t-il dénoncé.

Cependant, a poursuivi M.Dodzih, « chaque fois les commerçant sont sommés de verser des sommes avoisinantes les prix de vente ou d’achat au poste de contrôle et qui n’ont aucune base légale ». FIN

De Kpalimé, BolassI ATCHINAKLE