ACP-UE : Ouverture de la 107ème session du Conseil des ministres/ACP, adopter une « position commune » pour les prochaines discussions post-Cotonou

Robert Dussey, à l'ouverture des travaux.

La 107ème session du Conseil des ministres du Groupe des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP) s’est ouverte ce mardi à Lomé, rencontre au cours de laquelle les délégués tenteront de trouver une position commune en vue des prochaines discussions post Cotonou.

Signé le 23 juin 2000 à Cotonou et révisé deux fois (le 25 juin 2005 à Luxembourg et le 22 juin 2010 à Ouagadougou) l’Accord de Cotonou qui lie les ACP à l’UE arrive à expiration en février 2020.

Alors, pour renouveler cet accord, les Etats ACP doivent préparer les discussions sur l’avenir des relations ACP-UE d’une façon générale et, surtout, examiner le projet de cadre de mandat de négociation préparé par le Comité des Ambassadeurs ACP à Bruxelles.

Ainsi donc, la capitale togolaise accueille jusqu’au 1er juin 2018, les Sessions du Conseil des Ministres des ACP-UE. Plus de 600 délégués venus de 79 pays des ACP dont (48 d’Afrique subsaharienne), (16 des Caraïbes), (15 du Pacifique) et 28 de l’UE sont à Lomé.

Les travaux de cette 107ème session du Conseil des ministres du Groupe des Etats/ACP ont été ouverts par le chef de la diplomatie togolaise Robert Dussey.

« La logique d’unité doit guider nos pas. Nous devons aborder les futures négociations avec l’UE en tant que groupe uni, en tant que +pôle de responsabilité collective+ soudé. S’il est vrai que l’unité du Groupe ACP en tant que pôle multilatéral de responsabilité collective ne peut signifier rien d’autre qu’une +unité plurielle+, ou mieux, une +unité dans la diversité+, pour reprendre Jürgen Habermas dans son livre Après l’Etat-nation, en raison des spécificités propres à chaque ensemble continental, les spécificités et divergences ne doivent pas cependant avoir raison de notre sens de l’unité », a martelé M. Dussey, du haut de la tribune.

– « L’heure est à l’urgence du rassemblement » –

« En restant uni, nous pouvons travailler ensemble et renforcer la souveraineté positive de nos Etats, autrement dit leur capacité d’action externe et interne. L’unité d’action au rang des ACP, aidera sans doute nos Etats à faire décroître les inégalités et à faire reculer les frontières de la pauvreté, à faire sortir nos Etats et populations de la situation d’inconfort actuelle », a-t-il souligné.

L’enjeu, a poursuivi M.Dussey, « c’est la guerre au manque de développement dans nos pays, à la +pauvreté absolue+ et +objective+.

« L’état du monde actuel quasiment comparable à l’état de nature de Thomas Hobbes nuit au Groupe des ACP et à leurs populations. Changer cet état insoutenable, voilà ce qui doit être l’objectif de ce cadre de coopération Sud-Sud. N’oublions pas que l’un des objectifs des ACP est d’œuvrer à la promotion d’un nouvel ordre mondial plus juste et plus équitable ».

« Ce défi qui reste actuel 43 ans après l’Accord originel de Georgetown donne à réfléchir et nous appelle à la logique d’unité. Ce n’est pas en étant ensemble que nous ne sommes pas fécond, c’est plutôt parce que jusque-là nous n’avons pas assez agi ensemble. La force réside dans l’unité. L’heure est à l’urgence du rassemblement, ou pour parler comme Edgar Morin, à +l’urgence de l’essentiel+ », a insisté le ministre togolais.

« Nos populations nous attendent. Leur droit légitime au développement doit nous inciter à éviter lors de cette Session le +syndrome du bateau ivre+, ce syndrome qui traduit une espèce de nausée, la situation hypothétique d’un navire en perte de repère. +Il n’est point de vent favorable pour celui qui ne sait où il va+, disait Sénèque dans ses Lettres à Lucilius », a ajouté M.Dussey.

Selon le contenu du document signé à Cotonou, les deux parties (ACP/UE) ont conclu l’accord en vue de promouvoir et d’accélérer le développement économique, culturel et social des États ACP, de contribuer à la paix et à la sécurité et de promouvoir un environnement politique stable et démocratique.

Le partenariat « est centré sur l’objectif de réduction et, à terme, d’éradication de la pauvreté, en cohérence avec les objectifs du développement durable et d’une intégration progressive des pays ACP dans l’économie mondiale ». FIN

Junior AUREL