Dialogue le 15 février : « La porte-parole de la coalition et moi-même, étions présents lorsque le communiqué a été signé par les ministres ghanéen et guinéen » (Gilbert Bawara)

Les émissaires des présidents guinéen et ghanéen — pays médiateurs dans la crise qui agite le Togo depuis le mois de septembre — ont annoncé ce vendredi que le dialogue entre l’opposition togolaise et le pouvoir en place démarrera le 15 février.

La coalition a, dans un communiqué, « pris acte » du communiqué, mais a maintenu sa marche prévue samedi. Par ailleurs, la coalition a précisé qu’il y a dans ce communiqué « des points qui méritent clarification ».

« La porte-parole de la coalition et moi-même, nous étions présents lorsque le communiqué a été signé par les ministres ghanéen et guinéen », a de son côté affirmé Gilbert Bawara (ministre de la fonction publique) dans une interview exclusive à l’Agence Savoir News.

« Aussi bien la coalition que le gouvernement, nous sommes placés devant nos responsabilités face à nos concitoyens. Mieux, nous devons démontrer davantage de considération envers les dirigeants de la sous-région qui sacrifient de leur temps et de leurs énergies en s’investissant pour rapprocher les acteurs politique togolais et les encourager dans le processus de dialogue », a-t-il précisé. Lisez.

Savoir News : Monsieur le Ministre, quelle analyse faites-vous d’abord du contenu du communiqué des deux émissaires ? Le pouvoir a-t-il accepté la date du 15 février pour le début des discussions ?

Gilbert Bawara :

Le communiqué de presse des deux émissaires ghanéen et guinéen est l’aboutissement d’un travail laborieux, après deux jours de mission et des consultations et échanges substantiels avec les principaux acteurs. Au-delà des contacts et des conciliabules avec les leaders majeurs de la coalition, la porte-parole de la coalition et moi-même, nous étions présents lorsque le communiqué a été signé par les ministres ghanéen et guinéen. C’est un fait nouveau et très significatif.

La question de la bonne volonté, de la bonne foi et de la crédibilité des acteurs politiques togolais est désormais posée et engagée. Aussi bien la coalition que le gouvernement, nous sommes placés devant nos responsabilités face à nos concitoyens. Mieux, nous devons démontrer davantage de considération envers les dirigeants de la sous-région qui sacrifient de leur temps et de leurs énergies en s’investissant pour rapprocher les acteurs politique togolais et les encourager dans le processus de dialogue.

Enfin, le communiqué traduit des engagements réciproques qui requièrent une certaine concomitance dans leur exécution. Nous devons donc faire confiance à la volonté des parties à s’assumer.

Dans un communiqué, la coalition a réagi en prenant « acte » du communiqué. Mais elle maintient sa marche prévue pour samedi. Quel commentaire faites-vous de la réaction de la coalition ?

La mission des deux émissaires est intervenue à l’initiative et avec le soutien actif du gouvernement. La date de démarrage du dialogue a été fixée en plein accord avec la Coalition comme avec le gouvernement et tout sera mis en œuvre pour la concrétisation des pourparlers politiques aux conditions et aux dates prévues. Au regard des effets néfastes et préjudiciables de la situation actuelle sur la cohésion nationale et sur les activités économiques, personne n’a intérêt à rechercher une pérennisation d’un climat de crispation.

La coalition précise qu’il y a dans ce communiqué « des points qui méritent clarification ». Avez-vous une petite idée de ces « points qui méritent clarification » ?

Le gouvernement n’entend pas commenter l’attitude de la coalition quant aux clarifications dont elle aurait besoin. Je tiens simplement à rappeler que les points convenus et stipulés dans le communiqué sont le fruit d’échanges et de consultations intenses avec toutes les parties concernées. Bien entendu, l’on peut comprendre que des activités politiques déjà planifiées et annoncées auparavant, notamment les manifestations prévues pour ce weekend aussi bien par la coalition que par Unir et des regroupements de femmes ne soient pas affectées par les nouveaux développements.

Il est précisé dans le communiqué des émissaires que « la liste des participants et l’agenda du dialogue seront déterminés dans le cadre des travaux préliminaires ». Quand démarreront les travaux préliminaires? Et qui sont ceux-là qui participeront aux travaux ?

Les travaux préliminaires auront lieu dès l’ouverture du dialogue, à titre de questions liminaires afin de fixer le reste des modalités. Il ne s’agit donc pas nécessairement d’autres initiatives et discussions avant l’ouverture du dialogue.

Si l’opportunité se produit de se déterminer dans l’intervalle sur les participants au dialogue, cela se fera. Sinon les dispositions seront prises pour convenir des parties prenantes dans les meilleures conditions possibles.

Avez-vous un appel à l’endroit de l’opposition, notamment de la coalition ?

Je ne veux pas me mêler des affaires de la coalition. FIN

Propos recueillis par Junior AUREL

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