Pour favoriser une meilleure collaboration: Journalistes et forces de l’ordre et de défense en formation à Abidjan (REPORTAGE)

Une trentaine de journalistes et des forces de défense et de sécurité ont entamé lundi à Abidjan (Côte d’Ivoire), un séminaire de trois jours pour une meilleure collaboration entre les deux entités, notamment en matière de communication sur les questions de sécuritaires et de défense, a constaté une journaliste de l’Agence Savoir News.

Organisée par le Centre africain de formation pour la paix et la sécurité de l’Institut d’Etudes de Sécurité (ISS en anglais) suite à une requête du Réseau béninois des journalistes spécialistes des questions de défense et de sécurité, cette rencontre qui se tient dans l’une des salles de conférence de l’Hôtel Belle Côte, vise à favoriser une meilleure diffusion de l’information et provoquer l’adhésion des populations aux approches de solution durables aux problèmes d’insécurité dont sont victimes les populations.

Les travaux de ce séminaire ont été lancés par M. Barthélémy Blédé (Chercheur senior, ISS bureau de liaison Abidjan) en présence de M. Yaya Bio Bawa (Coordonnateur au Centre africain de formation pour la paix et la sécurité) et du Col Inoussa Djibril (Porte-parole des Forces armées togolaises).

Les participants sont essentiellement des acteurs des médias qui s’intéressent aux questions de défense et de sécurité ainsi que des FDS issues d’organismes chargés de l’information et de communication au sein du ministère de la défense et/ou de la sécurité de huit pays (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Cameroun, Mali, Niger, Sénégal et le Togo).

Durant ces trois jours, les participants auront à repenser la collaboration entre les FDS et les journalistes, afin de tirer profit de leur interaction et de leur complémentarité pour que les populations soient informées avec professionnalisme et responsabilité sur les questions de sécurité et de défense.

Il s’agit notamment, d’élucider la complexité des défis sécuritaires et du concept de sécurité humaine, d’explorer les approches communicationnelles sur les sujets relatifs à la sécurité et à la défense et d’améliorer la qualité des attitudes descriptives et prescriptives des acteurs de médias sur les questions de défense et de sécurité.

La rencontre permettra aussi de renforcer le réseautage entre acteurs de médias qui s’intéressent aux questions de paix et de sécurité en Afrique de l’ouest et au-delà. Plusieurs thèmes feront l’objet de discussions : les défis sécuritaires actuels pour l’Afrique de l’ouest, le concept de sécurité humaine, les fonctions sociales des FDS et des acteurs des médias, le journalisme pour des élections apaisées en Afrique, le traitement des informations sur la sécurité et la défense : enjeu pour les FDS et les médias.

‘Ne pas prêter le flanc à l’extrémisme, devenu de plus en plus violent en Afrique’

Cette formation sera marquée par une étude de cas sur l’extrémisme violent et la radicalisation des jeunes au Mali.

Cette phase sera accompagnée de travaux pratiques sur les contributions des FDS et des médias dans la prévention de la radicalisation et de l’extrémisme violent en Afrique de l’ouest, ainsi que les stratégies et actions conjointes d’information et de communication pour les populations.

Selon Etienne Houessou, président du Réseau des journalistes spécialisés dans les questions de défense et de sécurité (Rejo/Qds), nous sommes à cette école d’apprentissage à la paix : « Le passage du courant entre les FDS et les médias a toujours été sujet à caution, du fait de la méfiance observée, tant du côté de l’armée que du côté des médias ».

 » La sécurité nationale est transversale à tout processus de développement. Nous devons jouer un rôle de bâtisseur de ponts, de commun accord avec nos frères et sœurs des FDS dans chacun de nos pays pour asseoir les bases d’une bonne collaboration (…). Et ce séminaire va aider les professionnels des médias à ne pas, en voulant informer, prêter le flanc à l’extrémisme devenu de plus en plus violent en Afrique », a-t-il souligné.

Pour M. Bawa, les questions de sécurité sont sensibles et nécessitent un traitement spécial.

« Et parfois, le manque d’informations ou la difficulté d’accès aux sources d’informations réelles fait que les journalistes écrivent comme ils veulent, traitent ces informations sensibles avec très peu de professionnalisme (…), ce qui envenime la situation. L’une des difficultés observée est qu’il n’y a pas la bonne collaboration entre eux et les FDS. Ce séminaire vient faciliter un peu l’accès à l’information aux journalistes et leur donner quelques orientations sur comment aborder ces questions », a-t-il indiqué.

La journée de lundi a été marquée par quatre communications suivies de débats.

Pour Inoussa Djibril, il faudrait qu’à la fin de ce séminaire, »les journalistes et les militaires puissent avoir un contact permanent, se connaître pour que le flux d’informations entre les deux, puissent être maintenu et même accéléré ».

« Les journalistes sont toujours pressés d’avoir l’information et l’information sensationnelle. Nous, nous cherchons à vérifier et vous donner les faits, tels qu’ils sont, être factuel et le plus proche possible. Et cela demande à ce qu’on suive une chaîne de commande qui vérifie et qui nous donne le +OK+ sur la véracité des événements avant de leur transmettre aux journalistes », a-t-il souligné.

Pour le Colonel Kone Diarra (venu du Mali), les journalistes doivent accepter d’obtenir les informations par séquences, suivant l’information disponible au niveau des Forces de défense et de sécurité et citer une source proche de l’information.

Ce mardi, les participants plancheront sur d’autres communications, suivies de travaux en groupes. FIN

D’Abidjan, Ambroisine MEMEDE

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