Caravane littéraire : L’écrivain Sami Tchak, héros dans son village natal

La caravane littéraire — démarré lundi dernier à Dapaong — a connu une couleur toute particulière mardi, l’écrivain togolais Sami Tchak accueilli à Bawoumda (environ 20 km de Sokodé ville), son village natal dans une liesse totale.

Prix Ahmadou Kourouma et Grand prix littéraire d’Afrique noire (en 2004 pour l’ensemble de ses œuvres) Sadamba Tcha-Koura (Alias Sami Tchak) est un écrivain togolais vivant en France. Ses romans ont été traduits en italien, espagnol et allemand.

Outre des articles publiés dans des encyclopédies, des revues scientifiques et des nouvelles dans des recueils collectifs, il a publié à ce jour six romans et quatre essais. Invité d’honneur de cette caravane, Sami Tchack a été accueilli au CEG Bowoumda où les siens lui ont organisé une fête.

Il a également visité la forge de son défunt père, un endroit où l’homme n’a pu retenir son émotion.

« Assis dans cette forge, je pense à notre père qui est mort à la Mecque et qui n’a pas laissé de tombe ici. Chaque fois que je pense à notre père qui est mort sans la tombe qui scelle le lien entre la famille et les défunts. Je pense aussi à ma mère qui est morte loin d’ici et qui est enterrée quelque part, il y a quarante cinq ans aujourd’hui. Je pense à la très grande probabilité que moi, je n’aurai pas de tombe ici », a-t-il déclaré.

Vivant loin de ce village, je suis quand même persuadé que ma mort se trouve ailleurs et que moi non plus, je n’aurai de tombe ici. Mais la forge est la chose que je porte en moi. C’est de là d’ailleurs que me viennent les textes que j’ai publiés sous le titre +Le son de la cloche+ », a poursuivi l’écrivain.

« Ça fait toujours un grand plaisir quand je reviens, je me dis : c’est peut-être la dernière fois. Et ça, je ne le dis pas pour faire l’écrivain, c’est quand même la réalité de la vie. En repartant, je ne sais pas si je reverrai le village ou le village me reverra. Toutes ces personnes m’ont réservé un accueil qui témoigne de l’importance qu’ils me témoignent. L’accueil m’a semblé trop grand, par rapport à l’image que j’ai de moi. Sans faire semblant, je me disais que je ne méritais pas cet accueil-là », a-t-il ajouté.

Il s’est également dit très heureux de cette caravane qui lui fait vivre de grands moments de joie : « Je pense que la programmation a été bien parfaite. Hier, j’ai vécu une grande joie, avec les étudiants. Aujourd’hui je vis peut-être la plus grande, parce que ça s’est passé dans mon village natal ».

Notons que Sami a également visité le Centre de lecture et d’animation culturelle (CLAC) où de jeunes artistes de la localité ont réalisé des graffitis de poètes et écrivains dont un en hommage à Sami Tchak.

Tous ses collègues écrivains, ainsi que Nicolas Berlanga Martinez (Ambassadeur de l’Union européenne) y ont écris quelques mots.

« Lire m’est indispensable, mais on peut s’en passer », a écrit Sami Tchak sur son mur. FIN

De Sokodé, Ambroisine MEMEDE

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