Sommet sur la sécurité maritime : Lomé obtient le soutien du Conseil de sécurité de l’ONU

Les Etats membres du Conseil de sécurité ont, unanimement, apporté ce lundi à New York, leur soutien au Sommet de Lomé sur la sécurité maritime le 15 octobre, rencontre qui donnera l’opportunité de mettre en place une architecture de défense, de sécurité et de sûreté maritime en Afrique.

Le Conseil de sécurité des Nations Unies a tenu — à l’initiative de la République Populaire de Chine, qui assure la présidence du mois du Conseil ainsi que de l’Angola et du Sénégal — un débat public sur le thème : « Consolidation de la paix en Afrique de l’Ouest : piraterie et vols à main armée en mer dans le Golfe de Guinée ».

M. Robert Dussey, ministre des affaires étrangères, de la coopération et de l’intégration africaine, a pris activement part aux travaux. Etant donné qu’il est à l’avant-garde de la lutte contre des actes illégaux de tout genre en mer en Afrique de l’Ouest et tenant compte du rôle qu’il a joué au cours de son dernier mandat au Conseil de sécurité, le Togo a été spécialement invité à ce débat public.

Ce débat public est consécutif aux nombreuses initiatives prises au niveau des instances régionales et internationales pour faire face à la recrudescence des actes de piraterie et de vols à main armée dans le Golfe de Guinée.

Les membres du Conseil de sécurité, dans leurs interventions, à l’instar du Sous-Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. Tayé-Brook Zerihoun, qui a fait un exposé de la thématique, ont relevé la recrudescence des actes de piraterie et de vols à main armée.

Ils ont réaffirmé la nécessité de poursuivre la mise en œuvre des décisions adoptées par le Conseil de sécurité et promouvoir les stratégies de sécurité maritime régionales et internationales, de renforcer les capacités des pays de la région dans le domaine de la sécurité maritime et le rôle des organisations régionales et sous-régionales dans la répression de la piraterie et des vols à main armée en mer, en mettant l’accent sur la coordination et la coopération de toutes les parties prenantes.

Les participants à ce débat ont également décidé de mettre en œuvre une politique globale pour aider les pays de la région à éliminer la pauvreté et à promouvoir le développement économique et de renforcer la prévention de façon à écarter ou réduire la menace que la piraterie et les vols à main armée en mer font peser sur la paix et la sécurité régionales.

M.Dussey, a dans son intervention, salué cette initiative qui vient renforcer l’ensemble des actions entreprises par la communauté internationale pour lutter contre ce fléau qui met à mal non seulement la stabilité des Etats, mais aussi et surtout leurs efforts de développement.

Tout en réaffirmant l’engagement du Togo dans cette lutte, le chef de la diplomatie togolaise a invité l’ensemble des participants à se mobiliser autour de son pays, pour assurer la réussite du sommet extraordinaire de l’Union Africaine sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement en Afrique, qui se tiendra à Lomé le 15 octobre prochain et qui donnera l’opportunité d’examiner les stratégies de lutte contre les actes criminels en mer et de promotion de l’économie bleue.

Il a, en outre, fait observer que la rencontre de Lomé aboutira à la signature et à l’adoption d’une charte contraignante sur la sécurité et la sûreté maritimes et le développement.

La Charte de Lomé, véritable texte juridique contraignant

Véritable texte juridique contraignant, le projet de Charte de Lomé prend d’ores et déjà en compte les préoccupations exprimées par le Conseil de sécurité dans ses résolutions 2018 (2011), 2039 (2012) et 2184 (2014) par lesquelles il recommandait de prendre des mesures idoines et efficaces pour juguler ces fléaux, a indiqué M.Dussey.

En outre, la Charte sera une contribution à la mise en œuvre de la Stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans (Stratégie AIM 2050), dans la mesure où elle met en relief l’importance de la coopération régionale et internationale contre la piraterie maritime, les trafics illégaux de tout genre transitant par la mer, la pêche illicite non déclarée et non réglementée et la pollution de l’environnement marin.

« Il est donc souhaitable, que ce texte juridique puisse être adopté pour permettre aux Etats africains d’accroître l’efficacité de la surveillance de leurs espaces maritimes et côtiers, grâce aux échanges et au partage d’informations ainsi qu’au renforcement de leur coopération en matière d’entraide judiciaire, dans le cadre des poursuites contre les auteurs présumés de ces actes », a souligné le ministre togolais.

« Cet Instrument juridique, qui vient compléter le cadre normatif régional existant, permettrait également aux Etats africains de stimuler leur croissance économique par la création d’emplois le long des côtes africaines à travers notamment la promotion de la pêche artisanale et la commercialisation des produits de pêche aux plans national, sous-régional et international », a-t-il précisé.

A l’issue des débats, les membres du Conseil de sécurité ont adopté une Déclaration Présidentielle qui réaffirme l’engagement de la communauté internationale à participer aux côtes des Etats du Golfe de Guinée, à la lutte contre les actes de piraterie et de vols à main armée en mer dans le Golfe de Guinée.

Initialement prévu pour novembre 2015, le sommet de Lomé avait été reporté, en raison du retard accusé dans les travaux de rénovation de l’Hôtel 2 Février, devant abriter les assises.

Plus de 4.500 invités sont attendus à ce sommet qui a pour objectif de définir une stratégie commune de lutte contre l’insécurité maritime en Afrique et promouvoir l’économie bleue marine. Le grand enjeu de cette rencontre : l’adoption de la charte de Lomé. Une fois adoptée dans la capitale togolaise, cette charte sera soumise au Conseil de sécurité de l’ONU. FIN

En Photo: M.Robert Dussey, lors du débat.

Junior AUREL

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