Présidentielle/ Côte d’Ivoire: Sept challengers au président sortant Ouattara (ENCADRE)

De Pascal Affi N’Guessan, disciple de l’ancien président Laurent Gbagbo à l’ex-Premier ministre Charles Konan Banny ou « KKB » Kouadio Konan Bertin, sept candidats – dont deux femmes – à la présidentielle du 25 octobre en Côte d’Ivoire aimeraient pousser le président sortant Alassane Ouattara à un second tour.

– PASCAL AFFI N’GUESSAN

A 62 ans, il est considéré comme le principal challenger de Ouattara. Il
n’a pas hésité à affronter l’adversité dans son propre camp pour se présenter.
Investi par le Front populaire ivoirien (FPI), fondé par Gbagbo, il fait face
à une frange d’irréductibles – dont certains leaders sont en prison – qui
appellent au boycott au nom de leur fidélité à l’ex-dirigeant, emprisonné à La
Haye et qui attend son jugement par la Cour Pénale Internationale.

Lunettes sur le nez, sourire en coin et toujours élégamment vêtu, le
candidat du FPI, se plaît à rappeler sa proximité avec Gbagbo dont il a été
Premier ministre d’octobre 2000 à février 2003). Né en 1953 à Bouadikro, un
village de Bongouanou (100 km au nord d’Abidjan) dans l’Est ivoirien, Affi est
marié et père de sept enfants.

– CHARLES KONAN BANNY

Réputé « soupe au lait », l’ex-Premier ministre Charles Konan Banny, ancien
gouverneur de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO)

 comme Ouattara-, a quitté la coalition au pouvoir pour se lancer dans la
course à la présidentielle.

Imposé comme Premier ministre à Laurent Gbagbo par la communauté
internationale, il est resté aux commandes pendant un peu plus d’un an
(2005-2007). En 2011, après la crise post-électorale qui a fait 3.000 morts,
il a été nommé à la présidence de la Commission dialogue, vérité et
réconciliation (CDVR).

Originaire de Yamoussoukro, ville natale du père de la nation ivoirienne et
fondateur de son parti le PDCI (Parti démocratique de Côte d’Ivoire), Konan
Banny est membre de la Coalition nationale pour le changement (CNC), qui ne
cesse de décrier les conditions d’organisation du scrutin et accuse la
commission électorale indépendante (CEI) d’être partiale.
Né le 11 novembre 1942, Banny est marié à Massandjé, originaire du Nord
musulman du pays et père de quatre enfants.

– KOUADIO KONAN BERTIN dit KKB

Réputé pour sa gouaille, figure de la politique ivoirienne, Kouadio Konan
Bertin, dit KKB, a été pendant 12 ans leader de la Jeunesse du Parti
démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) jusqu’en 2013. Il a lui aussi choisi de
se présenter contre son parti le PDCI.

Elu député PDCI de la commune de Port-Bouët, un quartier d’Abidjan, il
estime que le soutien du chef du PDCI Henri Konan Bedie à la candidature de
Ouattara est une erreur. « Ne pas avoir de candidat en 2015, c’est participer
ensemble à la signature de l’acte de décès du parti de Félix
Houphouët-Boigny », estime-til.
Il est né en 1968 à Krikpoko dans la région de Lakota (centre-ouest).

– KONAN KOUADIO SIMEON

Né le 1er janvier 1964, dans la région de Toumodi (centre), Konan Kouadio
Siméon (KKS), administrateur de société, est entré en politique par appel
« divin » avec pour ambition d’accéder au pouvoir d’Etat afin de ramener de
manière définitive la paix et la réconciliation en Côte d’Ivoire.

Il s’est taillé un petit succès dans l’opinion en refusant une enveloppe de
100 millions FCFA (environ 153.000 euros) que le pouvoir a octroyé à chacun
des candidats à la présidentielle du 25 octobre. KKS a été candidat à la
présidentielle d’octobre 2010.

– LAGOU ADJOUA HENRIETTE

Lagou Adjoua Henriette, une des deux femmes candidates représente le
Renouveau Pour la Paix et la Concorde (RPC), un parti qu’elle a créé.
Administratrice de services financiers, elle est née en 1959 à Daoukro
(centre). Surnommée affectueusement « Adjoua Sukoï » (l’avion russe) pour son charisme et sa rigueur, elle a été tour à tour proche du PDCI puis du FPI, le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo.

– JACQUELINE CLAIRE KOUANGOUA

Jacqueline Claire Kouangoua, 44 ans, imprimeur, est candidate indépendante.

Elle née d’un père originaire du Centre de la Côte d’Ivoire et d’une mère de
l’Ouest du pays. Elle se dit candidate « des coeurs meurtris et d’une
population fragilisée et fatiguée par la crise ivoirienne causée par la classe
politique actuelle ».

Elégante dans ses pagnes traditionnels ivoiriens, Mme Kouangoua, a lancé sa
campagne depuis Daloa (centre-ouest), la troisième ville du pays, où elle
réside. Elle est mère de six enfants et grand-mère de deux petites filles.

– GNANGBO KACOU

Gnangbo Kacou, candidat indépendant, est député d’Adiaké (sud). Ce
fiscaliste formé en France veut résoudre l’épineux problème de l’emploi des
jeunes. Se présentant comme un réformateur, il a prévu la « création de
territoires autonomes et souverains pour une stabilité politique durable » et
faire la promotion du « Made in Côte d’Ivoire ».

Crâne rasé, le député-candidat ambitionne s’il est élu, de rendre « flottant » le franc CFA, arrimé à l’euro, et inscrire la corruption dans la loi comme un « crime contre l’humanité ».

SOURCE : AFP