Le Nigeria doit diriger la force régionale contre Boko Haram (Buhari)

Le Nigeria doit diriger la force régionale contre les islamistes de Boko Haram pour l’ensemble de la durée de ses opérations, a estimé jeudi le président nigérian Muhammadu Buhari lors d’un sommet avec les chefs d’États voisins impliqués dans cette force.

Cette Force d’intervention conjointe multinationale (MNJTF) est dotée de 8.700 militaires, policiers et civils, fournis par le Nigeria, le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Bénin. Son quartier général sera installé à N’Djamena et il était déjà entendu qu’elle serait commandée à son lancement par un général nigérian.

Lors du sommet d’Abuja, le président Buhari s’est opposé à l’idée d’un commandement tournant de la force tous les six mois entre les cinq pays contributeurs de troupes. Ces derniers mois, c’est le Tchad qui a été à l’initiative des principales opérations militaires contre Boko Haram dans la région du lac Tchad.

« La durée de six mois qui a été proposée » ne cadre pas avec l’objectif d' »efficacité », « cela risque de diminuer les capacités des armées » à vaincre les insurgés, a estimé M. Buhari. « Le Nigeria doit conserver le commandement de la MNJTF durant l’ensemble de la durée de l’effort de guerre ».

Un commandement unique améliorera « l’efficacité de la stratégie militaire, dans la mesure où le Nigeria va fournir le gros des troupes et où le principal théâtre des opérations se situe sur le sol nigérian », a-t-il ajouté.

Le Nigeria avait annoncé la semaine dernière que la force régionale serait commandée par un de ses généraux, Tukur Buratai.

La MNJTF doit prendre le relais, sous une forme plus organisée et avec le soutien de l’Union africaine, de l’actuelle coalition militaire formée par le Nigeria, le Tchad, le Niger et le Cameroun, qui a lancé avec succès une vaste offensive contre Boko Haram depuis février.

Le Tchad et le Niger se sont cependant plaints d’un manque de coordination avec l’armée nigériane, et d’avoir été empêchés de conduire des opérations en profondeur contre Boko Haram sur le territoire nigérian.

SOURCE : AFP