Présidentielle : « Si l’opposition togolaise veut gagner demain, elle doit se remettre en cause » (Me Dodji Apévon)

L’opposition togolaise « doit se remettre en cause, si elle veut gagner les élections demain », a affirmé ce dimanche Me Dodji Apévon, président du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR, deuxième force politique de l’opposition).

Le CAR avait appelé au boycott lors de la présidentielle du 25 avril, pour protester contre la non tenue des réformes politiques avant ce scrutin remporté par le président Faure Gnassingbé avec 58,77% des suffrages contre 35,19% pour son principal adversaire Jean Pierre Fabre. Ce dernier a contesté les résultats, dénonçant de « graves irrégularités ».

Mais les observateurs (nationaux et internationaux) dont ceux de la Cédéao déployés sur le terrain, n’ont pas dénoncé de fraudes. Ils ont jugé ce scrutin libre et transparent.

« Ce que moi je dis et continue de dire, est que nous devons tirer toujours une expérience des faits. Et ce qui vient de se passer est une grande expérience pour nous tous. Si l’opposition togolaise veut gagner demain, elle doit se remettre en cause. Elle doit se reconsidérer pour poser les problèmes de manière correcte », a déclaré sur la radio privée Nana Fm Me Apévon.

« Nous devons également avoir le courage dans ce pays, de souffrir que les autres parlent, que ceux qui ont des ressentiments puissent parler. Et, une fois passée cette période de ressentiment, il faut passer à l’essentiel, si réellement notre ambition est d’être une force pour prendre le pouvoir demain », a-t-il souligné.

Selon lui, il est vraiment temps qu’au sein de l’opposition « chacun prenne conscience de nos réalités, de nos forces et de nos faiblesses pour que finalement, nous puissions nous lancer dans une grande projection vers l’avenir ».

« En fonction de ce qui vient de se passer, tous les partis politiques ou tous les courants politiques qui croient aux vertus du dialogue, doivent se retrouver et le plus rapidement possible. Aussitôt après les élections, quel que soit le positionnement des uns et des autres, la chose la plus essentielle, c’est l’obtention des réformes. Il faut les poser ici et maintenant », a martelé Me Apévon.

« C’est un appel que je lance et pour que finalement, tous ceux qui croient que le dialogue est nécessaire se rassemblent rapidement pour poser ces questions et qu’on sorte rapidement de la situation », a-t-il poursuivi.

Samedi, des militants et sympathisants du Combat pour l’Alternance Politique (CAP 2015) — coalition de cinq partis politiques de l’opposition ayant soutenu M.Fabre — ont battu le pavé à Lomé pour protester contre les résultats de la présidentielle.

Me Apévon n’a pas voulu faire trop de commentaire sur cette manifestation : « Je ne ferai pas de commentaire sur cette marche organisée par CAP 2015. C’est leurs droits, d’organiser comme ils pensent, leur marche. C’est leur stratégie à eux. Elle est bonne ou elle est mauvaise, c’est à eux de tirer les conséquences ».

« Ils ont pensé qu’après les élections, ils contesteront. Car pour 2010, ils ont contesté pendant un certain temps, avant qu’on aille à un dialogue. S’ils retournent à la stratégie de la marche, c’est leurs droits », a-t-il ajouté.

Mercredi dernier, les responsables du CAR, avaient lors d’une conférence de presse, invité les membres du CAP 2015 à avoir la « présence d’esprit de reconnaître leur erreur, de faire le bilan et de dire : faisons autre chose ». FIN

Junior AUREL

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